Sortie du 9 juillet 2023 par jean331 Le Rochail (3022m) par Villard-Notre-Dame

Premier jour

Après être arrivé à Grenoble en train puis avoir gagné le Bourg-d’Oisans avec le bus T75, c’est parti pour trois jours en montagne. J’ai réservé deux nuits au petit refuge non gardé des Sources (réservations ici) et n’ai par conséquent pas pris la tente. Je n’ai donc pas trop le choix : même si l’heure de mon départ est déjà avancée , il me faudra atteindre le refuge si je ne veux pas dormir à la belle étoile. J’entame donc la longue montée du Chemin du Facteur d’un pas qui se voudrait alerte, velléité rapidement entamée par le poids du sac (j’ai quand même prévu de faire un minimum bombance pendant ces trois jours) et une chaleur. absolument infernale.

J’atteins finalement Villard-Notre-Dame en fin d’après-midi, ruisselant de sueur et déjà bien crevé, ça promet. Il ne me reste plus "que" 900m de dénivelé avant le refuge (une bagatelle, hum.)
Plus haut, la montée dans le vallon est magnifique, je suis cerné de fleurs et de cascades. Et surtout, je suis rassuré car j’ai suffisamment avancé pour avoir désormais la certitude d’arriver au refuge avant la nuit - ce qui me donne un excellent prétexte pour monter à un rythme de sénateur en pleine crise d’atonie tout en rêvant du moment où je m’installerai enfin pour l’apéro sur les marches de la cabane et ouvrirai l’une des bières qui participent grandement au fait que mon sac me scie littéralement les épaules.

J’arrive finalement au refuge, le lieu est magnifique avec une vue superbe vers les Grandes Rousses qui semblent comme une toile encadrée par les parois ceinturant le vallon que je viens de remonter.

Deuxième jour

Réveil le lendemain sans me presser et départ vers le Rochail à 8h30. La chaleur est déjà très présente et délave un peu les couleurs au lointain. Cela ne m’empêche pas de profiter à fond de la beauté sauvage des lieux et des contrastes frappants entre les schistes du Pic du Col d’Ornon et l’éclat des névés, le vert du gazon d’altitude et les pierriers gigantesques des moraines, quelle merveille !

Le col du Rochail est vite atteint en empruntant souvent les passages en neige bien ramollie par le cagnard. L’arête vers le sommet est facile, je la parcours en prenant mon temps, avec gourmandise. Le sommet offre un panorama superbe et la vision plongeante du Lauvitel 1500m plus bas laisse une sacrée impression.

En contrebas sur le versant nord, un groupe de Bouquetins mâles déambule paisiblement. Je m’approche un peu, pas trop pour ne pas troubler leur tranquillité mais suffisamment pour faire quelques photos.

Sans attendre d’avoir atteint le Col du Rochail, je coupe dans la pierraille pour rejoindre directement le Lac du Vallon qui constituera un remarquable lieu de pique-nique.

Assis dans l’herbe, mes yeux papillonnent entre la charismatique Pointe de Malhaubert et le bleu profond du lac tout en me sustentant. J’ai tout mon temps, pas de programme défini, et encore 24 heures devant moi avant de redescendre en vallée. Il n’est jamais aisé de mettre un mot sur une sensation ressentie mais je crois bien que ça ressemble à l’insouciance.

Les photos en musique (une fois la vidéo lancée, cliquer sur les paramètres (le petit écrou en bas à droite) et régler sur 1080P pour une bonne résolution) :