Sortie du 17 juin 2023 par Forêts-myrtilles-et-caillasse Tête de Garnesier (2367m) - Tête des Ormans (2140m) par le Col de Plate Contier

Un chemin de papillon

Itinéraire, carte // Fiche topo

Topo de référence

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Conditions météo

Beau temps avec quelques cumulus en journée

Récit de la sortie

Après une nuit au Chamousset, me voilà tout au fond du vallon de Garnesier en direction du mélèzin sous Plate Contier, parmi les hautes herbes, où je cherche mon chemin. J’ai dû louper quelque chose et prendre une trace de bête au lieu du chemin, encombré de végétation en ce début d’été tropical.

Bon, c’est pas dramatique, c’est un peu la jungle, je vais probablement ramasser quelques tiques (pronostic vérifié, je suis revenu avec trois copines) mais le relief est plutôt commode. Un coup d’œil à la carte, le mieux est de rester à niveau, où je devrais croiser le bon chemin du col de Plate Contier un moment donné ou un autre.

S’en suit donc une déambulation paisible parmi les hautes herbes, les fleurs et les papillons. A ma droite j’entends la rumeur du torrent des Chabottes qui gonfle au fur et à mesure que je me rapproche. Caressé par le soleil du matin, cette immersion sauvage me fait un bien fou. Je suis là et nulle part ailleurs. Je trace mon chemin, contournant les rochers, me faufilant sous les buissons. A ce moment, je me sens un peu animal, avec le cerveau primitif qui prend toute la place. L’autre se tait et se régale.

La prairie fait place à la forêt et la progression est quelque peu ralentie par le sous bois, les quelques arbres couchés mais cela ne dure pas. Je retrouve le chemin un peu avant qu’il ne franchisse le torrent. Parfait ! La suite l’est un peu moins. Les premiers mélèzes font leur apparition mais ce ne sont pas des trolles qui illuminent le sous bois mais des orties et du rumex, surdopées par le temps chaud et humide, enserrant le chemin de façon très étroite. J’ai beau avoir un pantalon et un t-shirt à manches longues, ça fouette, mais je suis quand même bienheureux de ne pas avoir croisé ce champ inhospitalier hors trace !

Vers 1500m, les orties disparaissent et laissent enfin la place aux trolles tant convoités. Je ralentis alors un peu l’allure, et j’ai le sentiment que le sentier, au profil vraiment doux, tapissé d’aiguilles de mélèze, me porte. Pas taillé pour la compétition, il s’élève paresseusement sur le flanc de la montagne, par de longues traversées ascendantes entrecoupées d’entrelacs dans les cas où la pente dépasse les 5%... Cela laisse tout le loisir de s’émerveiller de cette superbe forêt. J’avais bon souvenir, c’est un endroit merveilleusement bucolique où les ruisseaux chantent parmi la ramure vert tendre des mélèzes, leur pied couvert de fleur. Quelle bonne idée d’être redescendu dans le vallon !

Même à une allure de retraité qui fait sa promenade digestive, je suis rapidement au col de Plate Contier où je croise mes premiers humains depuis hier matin. Quinze d’un coup ! Un groupe qui parle fort, surtout Jean-Michel. Je ne m’attarde pas, je salue quand même et je file vers le Pas de l’Agneau où je retrouve ma parfaite quiétude. Je grimpe encore un peu en direction de la Tête de Garnesier et trouve un beau replat herbeux sur la crête dominant de façon impressionnante l’Abéou, deux cent mètres sous le sommet.

J’ai trouvé ma chambre et je n’en bougerais plus quasiment plus ! Le sommet est à 15 minutes mais je me sens bien là sur son épaule et je ne vois pas l’intérêt d’aller lui marcher sur la tête aujourd’hui. J’écris un peu, me repose, fait quelques photos et navigue d’un bord de la crête à l’autre tantôt pour admirer l’Abéou, tantôt pour admirer le vallon de Garnesier. Le temps file à une vitesse supraluminique et le soleil se couche bientôt. Ce soir il n’y a pas de vent et la popotte fume dans l’air calme empli de quiétude. Je me glisse dans le sac de couchage le ventre plein et peu à peu le ciel s’allume. Je pense un peu au lendemain, au retour à Lus puis Grenoble. Hey ! dit le primitif, demain est un autre jour profite et REGARDE !

Avertissements et Droits d'auteur

Randonnée réalisée le 17 juin 2023

Dernière modification : 30 juin 2023

Avis et commentaires

J’ai bien fait d’attendre !
Je me suis régalé comme d’habitude

Magnifique la photo du venturon montagnard !

Bonsoir Forêts-myrtilles-et-caillasse,
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Ce n’est qu’après avoir lu ton texte, et en revenant à la phrase d’accroche, que j’ai compris pourquoi tu l’avais choisie ainsi : "Un chemin de papillon"...
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Et c’est vrai que, en regardant sur une carte, tu dis vrai : cela va de droite à gauche ; ça monte, puis ça descend, ou l’inverse ; ça virevolte ; puis se pose, on ne sait pourquoi et reste immobile un long moment...
Et oui, c’est tout à fait toi, en ce 17 juin !
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Quelle couleur as-tu choisi pour les ailes : en jaune, en rouge, en bleu ??? Sont-elles tâchetées, ou avec des gros yeux ??
Aurais-tu un autoportrait, des fois ??

Le lendemain vaut la veille, je me suis régalée à te lire ! Merci pour le partage....

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