Sortie du 26 juin 2023 par Peyuko Roche Close (2739m) et la Mournière (2710m) en boucle par le Laverq et le Pas de Galèbre (2496m)

Une rando sublime où tous les ingrédients sont réunis pour en faire un moment plus que mémorable : forêt majestueuse, prairies fleuries, colonies de bouquetins, lac d'un bleu électrique, géologie singulière, vallons sauvages, arête vertigineuse... dur de revenir à la "réalité" du quotidien après ça !

Itinéraire, carte // Fiche topo

Topo de référence

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Conditions météo

Ciel bleu puis quelques nuages.
Un peu de vent sur la crête, ce qui n’était pas spécialement rassurant.

Récit de la sortie

Après trois sorties familiales dans le Queyras, j’avais une petite envie d’aventure et celle-ci était dans les cartons de mes envies depuis quelques temps. Un message de Romain la veille, il n’en fallait pas plus pour me décider !

Puisqu’elle n’est pas interdite d’accès et de surcroit en bon état, on pousse en voiture sur la piste du Col la Pierre jusqu’aux sources captées. On entre ainsi rapidement dans le vif du sujet avec les prairies multicolores des Grangettes. Un départ aux aurores n’était pas possible et il fait déjà très chaud vers 10h30 lorsque l’on commence la montée en lacets qui permet de s’élever au-dessus de la Barre de Vautreuil.

Au bout des lacets, l’eau jaillit de la terre en cascade. En regardant la carte, on se dit qu’elle doit venir du lac du Lauseron qui se trouve une cinquantaine de mètres plus haut. Une rapide grimpette hors sentier et nous découvrons sa claire surface bleue, lovée dans un vallon rocheux au pied de Roche Close. Une halte s’impose et même une baignade pour Romain.

On se remet en route en visant un collet à gauche du lac et l’on progresse en ayant Roche Close dans le dos... pourtant c’est bien là qu’on va !

Le collet débouche sur l’étrange et belle dépression en-dessous du Pas de Galèbre. En son centre, ma carte indique le Gouffre Gérard. Deux cavités peuvent correspondre à l’entrée d’un gouffre mais la neige en bouche l’accès. Le gouffre gardera son mystère. Un peu plus haut, nous foulons une sorte de damier rocheux qui semble avoir été découpé artificiellement. Cette randonnée est déjà pleine de surprises et nous n’en sommes qu’au début.

Au Pas de Galèbre, le Puy de la Sèche impose sa masse et ses falaises sombres alors que nous surplombons un à-pic qui semble vouloir nous engloutir. Un panneau indique le Pic des Têtes, pourtant il est bien difficile d’imaginer un sentier dans les parois qui nous font face.

Les passages chaînés s’enchaînent et se redressent toujours plus. Ça pourrait passer sans mais pourquoi se priver d’un peu de sécurité, surtout quand on sait ce qui nous attend plus loin.

Nous laissons le Pic des Têtes derrière nous pour filer vers la crête qui conduit à Roche Close. Sans être large, elle n’est jamais vraiment effilée et nous progressons bien dans cet univers minéral qui se fait plus grandiose à chaque pas. De loin, certains passages sont intimidants mais en se rapprochant, des rochers bienveillants offrent toujours des solutions.

L’une des étapes clés du jour est franchie. Un dernier coup de collier et nous voici au sommet ! Je sais que le vrai défi du jour est encore à venir mais c’est déjà une joie immense que de se trouver là. La suite du parcours semble improbable mais il me tarde de la découvrir.

Jusqu’à présent, et à mon étonnement, les mammifères sont restés plus que discrets puisque nous n’en avons pas vu un seul. L’heure tardive ? La chaleur ? Notre première rencontre sera ici, avec un bouquetin roupillant paisiblement sur un rocher au bord du vide.

L’arête qui succède au large sommet se rétrécit rapidement. Nous préférons rester sur celle-ci plutôt qu’emprunter le passage en balcon qui nous semble plus exposé. Et puis, sans même avoir le temps de réaliser, nous sommes en train d’entamer le fil du rasoir. De chaque côté, le vide est palpable. Chaque pas est une petite victoire. Sans qu’il s’agisse de rafales, le souffle du vent est tout de même prégnant et c’est ce qui me gène le plus. Voilà, dix mètres d’intense concentration, l’arête redevient un poil plus large et ça suffit pour tout changer.

La suite parait alors toute simple ; on pourrait y danser sur cette crête ! En tous cas, on peut profiter avec plus de quiétude du spectacle saisissant qui nous est offert où que l’on regarde.

La Mournière nous réserve encore un peu d’émotions puisque son couloir de descente à proximité du point 2671m (indiqué par un cairn) est colmaté par un névé dans sa partie haute. Il nous faut donc le contourner et progresser très prudemment (c’est à dire en étant accroupis la plupart du temps) dans un terrain délité à souhait, avant de poursuivre avec plus d’assurance.

En bas de ce couloir, nous pénétrons dans le royaume des bouquetins. Ils semblent sortir de partout et nulle-part à la fois !

Au lieu de nous diriger vers le Col la Pierre, nous nous orientons à l’est, en suivant des drailles dans le vaste pierrier sous les imposantes barres de la Mournière. Nous rejoignons ainsi le sentier dans le secteur du Lauset, à proximité du point 2354m.

Après l’ambiance austère et minérale, nous voici dans un décor verdoyant, moucheté de fleurs par milliers. Jamais le plus beau des jardins créé par la main de l’homme ne pourra rivaliser avec l’élégance et l’harmonie du travail de la nature.

Nous perdons un peu le sentier dans cet éden mais en nous laissant guider par le relief, nous finissons par le retrouver et revenir ainsi aux Grangettes, des souvenirs et des idées plein la tête.

Avertissements et Droits d'auteur

Randonnée réalisée le 26 juin 2023

Dernière modification : 29 juin 2023

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Avis et commentaires

Ah oui, j avais oublié ce topo ( l envie de faire cette arête date d il y a un an ! )
En effet sans doute mieux dans le sens S-N.
Mon idée est de ne pas refaire tout le vallon de descente que j’ai déjà parcouru en AR pour faire le dos de chameau.

Je pense que c’est moins agréable mais ça se fait également. Il y a un autre topo avec un accès aux crêtes par le versant ouest et sur cette sortie par exemple, tu as un bon aperçu du parcours dans l’autre sens : altituderando.com/?page=al...
Et je devine peut-être ton idée de variante.

J ai une idée de variante mais je me demande si l arête entre la Mourniere et le col des têtes se fait bien en sens inverse. Qu en pensez-vous ?

Merci à tous pour vos commentaires sympathiques !
Sûr que c’est une rando qui vous plaira ;)

Cyril, après le sommet de la Mournière, je n’avais plus le topo en tête et Romain qui y était déjà monté une fois par le col la Pierre était passé par ce couloir donc j’ai suivi sans me poser de question. Votre vire aurait sûrement été plus "agréable" (même si sur les photos ça semble aussi délité et casse-gueule) mais finalement le haut du couloir aura ajouté encore un peu de piment à cette journée qui n’en manquait pas !

Photo 67, on remarque sur cette image au dessus de ton compagnon de rando, l’arrivée d’une vire empruntée lors de notre descente (le topo). Descente effectuée en poursuivant notre itinéraire après le sommet de la Mournière, par son arête nord, qui nous a permis de zapper le couloir de montée de la voie normale que vous avez descendu.

Chapeau les gars, c’est magnifique !!

Comme je comprends ton sentiment... bravo à toi, en solo en plus (il me semble...)

Comme tu dis c’est sublime !
Bravo les photos donnent bien envie de suivre vos pas !

Très beau parcours de crête et texte sympa ! Le lapiaz photo 14 est magnifique !
Bonne rando, A+

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