Sortie du 25 avril 2023 par Mika et Sylvain Pic de Château Renard (2989m) par son couloir nord - hivernale

Enfin les vacances de Pâques, avec Mika nous avons prévu de partir dans les Écrins ! Seulement le temps en haute montagne est plutôt capricieux pour cette première semaine... Vite trouver un plan B !

Une fenêtre météo de deux jours semble s’annoncer sur l’Ubaye et le Queyras, changement de projets, hésitations... D’après Météoblue, huit heures de soleil sont prévues pour lundi et mardi dans le Queyras. Direction ce massif où nous avons encore tout à découvrir !

Lundi matin, départ à l’aube du Roux d’Abriès, le ciel est chargé et le vent tempétueux en altitude, nous nous faisons laminer par les spindrifts et préférons battre en retraite.

De retour à la voiture en début d’après-midi, je tombe par hasard sur le topo d’Arnaud au Pic de Château Renard dont la face Nord semble magnifique ! En faisant quelques recherches supplémentaires sur Skitour, mon attention se focalise sur le couloir en Baïonnette. Nous aviserons entre ces deux couloirs demain en fonction de notre motivation...

Direction Fontgillarde et le Pont de Lariane, en chemin nous constatons que le temps sur le Pelvoux est radieux, c’est un peu rageant...

Le bivouac dans la lumière rasante de fin de journée sur les rives de l’Aigue Agnelle est des plus agréables.

Mardi matin, le temps est correct mais les sommets sont bâchés... Pas envie de nous engager dans la Baïonnette dans ces conditions, d’autant plus que même inachevée, la course d’hier dans la tempête a laissé quelques traces...

La traversée du petit bois de mélèzes avant l’arrivée au couloir Nord dans une neige parfaitement regelée est rapide et plaisante.

Peu après être entré dans ce grand et large chenal, un couloir caché par les falaises et invisible jusqu’ici, perpendiculaire au premier, accroche notre regard ! Celui-ci semble aboutir nulle part, mais peu importe, il rajoutera à coup-sûr un peu de piment à cette jolie ascension.

Pour le situer, ce couloir est celui qu’Arnaud nomme dans son diaporama "variante pour les acharnés".

Après avoir effectué une petite traversée déversante nous arrivons à la base du couloir caché, la pente se redresse rapidement et devient vite soutenue. En prenant de la hauteur la sensation de vide commence à se faire sentir, l’ambiance est grandiose et le décor somptueux. La face qui semblait uniquement rocheuse vue de plus bas est en faite constituée de nombreuses vires enneigées les unes au-dessus des autres, et nous pouvons également admirer le Viso à chaque fois que nous nous retournons. Que c’est beau !

Le couloir est plus long et plus raide qu’il ne le laissait paraître d’en bas, et gravir cette pente de neige supérieure à 45° est un pur bonheur. Celui-ci débouche sur une vertigineuse selle en pleine paroi, impossible d’aller plus loin. Instant magique que d’être suspendu en plein milieu de cette immense face Nord du Pic de Château Renard.

Après une courte pause, nous entamons la redescente en marche arrière.

Une fois en bas nous reprenons l’itinéraire normal dans le couloir Nord qui débouche à proximité de l’observatoire, lequel est implanté juste sous le sommet. Le panorama à 360° est immense et à couper le souffle !

Pour le retour, nous optons pour une descente ultra rapide dans le couloir Nord, qui nous permet de rejoindre le bas de la face en moins de trente minutes.

Ce sommet fût une belle découverte, grâce au topo d’Arnaud. Nous reviendrons c’est sûr, mais cette fois-ci pour la Baïonnette.

Topo du couloir perpendiculaire Ouest :

Course d’alpinisme cotée PD.

Après avoir gravi le cône de déjection du couloir Nord, repérer rapidement en rive gauche un couloir évident et perpendiculaire situé entre la paroi et une lame rocheuse décollée de celle-ci. Ce couloir en cul de sac est dissimulé dans la face et n’est pas visible de plus bas.

Par une traversée déversante rejoindre la base du couloir.

La pente est soutenue et supérieure à 45° pendant environ 150m, avant d’aboutir sur une vertigineuse selle neigeuse suspendue en pleine paroi.

Retour :

Revenir prudemment par le même itinéraire.