Sortie du 12 octobre 2022 par Forêts-myrtilles-et-caillasse et yougs Pic de la Pierre (2675m)
J’étais déjà venu à ce Pic de la Pierre il y a de cela une quinzaine d’années. Les choses n’ont pas changé, il porte toujours dignement son nom, un gros tas de cailloux, de blocs et de caillasse, porté par une belle échine rocheuse veinée de métaux. La balade depuis la Souille à cette saison ajoutent couleurs et ambiance, entre nuées vaporeuses et vues grandioses sur le cirque du Boulon dont les cascades semblent vouloir éteindre le feu rouge, orange et jaune des arbres dans leur flamboyance automnale. Magnifique !
Itinéraire, carte // Fiche topo
Topo de référence
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Conditions météo
Ciel hésitant entre promesses de ciel bleu et nuées insistantes.
Récit de la sortie
Lorsque Hugues propose mardi d’aller faire un petit coucou au Pic de la Pierre le lendemain, j’hésite tout de même un petit instant. Déjà gravi par le passé, il m’avait laissé le souvenir de ces ascensions qu’on est content d’avoir faites mais qui n’amènera peut-être pas de répétition. Et pour cause, sommet vraiment typique de Belledonne, tout en pierriers raides et croulant, il met la condition physique à rude épreuve et on tire plus d’une fois la langue dans ce long demi-kilomètre de hauteur à choisir les meilleurs appuis pour ne pas faire « un pas en avant, deux pas en arrière ». Mais l’automne efface bien des réticences et cette année, il faut reconnaître que Belledonne revêt une parure particulièrement haute en couleur. L’hiver n’est plus très loin, il faut en profiter encore et encore, tant qu’il est possible.
Départ un petit peu avant huit heures, le parking de la Souille est quasiment désert à une voiture près et un 4X4 de chasseur un peu plus bas dans une épingle. Il fait plutôt doux et la météo est plus engageante que prévue. La forêt est bien humide, ça sent bon, et la balade commence par une descente en pente douce. Parfait ! Au loin, on aperçoit Le Pic de la Pierre dominant le Col de la Mine de Fer. Vu d’ici, c’est vraiment pas la porte d’à côté !
La descente en pente douce se poursuit sur un léger plat, et le sentier, taillé dans des pentes très abruptes d’une forêt profonde et sauvage a un charme indéniable. Mais il ne faut pas compter sur lui pour gagner de la hauteur, il reste le plus souvent à niveau, grimpe un peu parfois et n’hésite pas à redescendre pour contourner les innombrables barres rocheuses qui caractérisent ce versant très raide. C’est bien agréable, ne martyrise pas le corps qui se réveille mais ces petites descentes, il faudra les remonter au retour !
Pour le moment, on est en pleine forme et on s’accorde même un petit détour pour redescendre tout au fond du cirque des cascades du Boulon parce qu’en terme de spectacle naturel grandiose, c’est pas du tout mauvais. Difficile de ne pas se laisser aller à la dithyrambe avec les couleurs de l’automne, les brumes en écharpes vaporeuses et le rugissement de l’eau qui coule des quatre ou cinq cascades ! Tout cela réjouit au plus haut point les yeux et l’âme et quelque soit la suite de la balade, on ne sera vraiment pas venu pour rien !
Et comme on est en veine, à peine après avoir passé la passerelle du Mousset, on a la chance de croiser une petite harde de chamois qui vaque à ses occupations à cent ou deux cent mètres, sous les pentes de Jas Mouton. Parmi eux, un éterlou tout fou et bondissant taquine ses compères, car à son âge, qu’on soit chamois ou autre chose, on a envie de jouer. Quelque part, loin dans le vallon, résonne le coup de fusil d’un homme qui les nomme "gibier". On entendra encore deux détonations un peu plus tard mais on ne verra pas qui était derrière la lunette de précision. Ce sera le rugissement d’un hélicoptère surgissant de derrière une crête qui les fera tous détaler dans un même mouvement pour aller se planquer sous les premières frondaisons de l’épaisse forêt.
On dépasse Jean Collet puis le pittoresque Habert de la Pierre et le soleil se fait toujours attendre. Le ciel est plutôt bleu quoiqu’un peu voilé au dessus de nos têtes, les nuages côté Grésivaudan se maintenant dans les basses couches de l’atmosphère, mais les nuées côté Eau d’Olle, font comme des panaches au dessus des crêtes dentelées et nous maintiennent à l’ombre. Au moins, on transpire pas trop ! Et puis vient le moment où il faut quitter le bien confortable GR et se jeter dans ce grand bain de caillasse. On a vaguement repéré le rognon rocheux qu’il faut contourner et l’espèce de "S" qu’il faut faire pour zigzaguer entre les petites barres qui tiennent l’édifice croulant mais pour le moment c’est tout droit dans la pente à essayer de viser les couloirs terreux, rendus meubles et souples par les pluies et la neige des dernières semaines. On doit aimer ça car on loupe la première petite finesse de l’itinéraire et on se retrouve tout en haut le nez collé sous les falaises des Trois Officiers. Petite erreur d’itinéraire qui nous permettra de croiser la route de trois autres chamois dont un jeune mâle qui faisait un peu le fier dans les rochers au dessus et de gagner une jolie plateforme herbeuse offrant une vue imprenable sur l’austère face Nord du Rocher de l’Homme. Belle ambiance !
Comme on est monté un poil trop haut et bien il faut redescendre un peu. Quel terrain merdique sous les Trois Officiers ! Des blocs gros comme des télévisions à tube cathodique des années 80 en équilibre instable, de la neige qui cache les trous, c’est un peu la galère et la pente en face à remonter pour gagner le sommet convoité semble bien raidasse et terreuse. Pffff..... Un moment fugace de découragement traverse mon esprit mais je le chasse vite, aiguillonné par Hugues toujours aux avant-poste.
Et puis en fait, quinze minutes plus tard nous voilà en haut. Le raide couloir terreux sera un délice à descendre au retour mais on lui a préféré les pentes plus stables sur la gauche pour monter. On rencontre même à nouveau de la végétation, quelques touffes d’herbe, des bouquets fanés de joubarbe. La vue est hélas plutôt bouchée et on se retrouve même dans la poisse qui déborde de l’Eau d’Olle. On ne s’éternise pas et on se met d’accord pour faire la pause repas un peu plus bas, où les nuages se font moins insistant. Bonne idée car à mi-pente on trouvera une plateforme herbeuse bien confortable et au soleil qui plus est. Premiers rayons de la journée, que cela fait plaisir, pile au bon moment !
Le soleil ne nous quittera plus et la descente sera vite expédiée dans ces pentes croulantes. Quinze minutes pour descendre ce qu’on a mit plus d’une heure et demi à monter... C’est plus facile dans ce sens là !
Photos
Auteurs : Forêts-myrtilles-et-caillasse , yougs
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