Sortie du 12 septembre 2022 par Pascal Roc du Soufre (2940m) par le refuge de Péclet Polset et le col du Soufre (2819m)

L’opportunité de revenir faire un petit tour en Vanoise... On n’y vient pas souvent car c’est loin, et c’est difficile de justifier de plusieurs heures de trajet juste pour une balade à la journée. Mais sitôt qu’une autre raison impose un déplacement à proximité, on en profite...

Départ vers 8h du matin au Pont de la Pêche. Il fait bien frais au fond de la vallée encore à l’ombre, l’automne commence à imposer sa présence... Pas d’idée précise de la rando du jour à priori. On résistera à la tentation de gravir une nouvelle fois les 3600m du Dôme de l’Arpont pour plutôt s’élancer plus loin vers le bout de la vallée et découvrir ce qui s’y trouve là-bas.

Au refuge de Péclet-Polset, il faut de nouveau faire un choix. Poursuivre vers le col de Chavière pour une exploration des lacs au sud-est du Dôme du Polset ? Pas trop envie de grands champs de caillasses, alors restons plutôt au nord, partons en direction du col du Soufre.

Le lac Blanc est une merveille colorée au-dessus duquel le Roc du Soufre s’impose de sa couleur étonnamment blanche. Autour, les marmottes vaquent dans l’herbe à leurs occupations. Après une petite pause contemplation, on attaque la raide montée vers le col du Soufre.

Bifurcation à gauche un peu avant le col pour aller rendre visite au deux lacs glaciaires sous le glacier de Géboulaz. Puis on poursuit l’ascension sur une croupe facile peuplée de bouquetins à gauche du bas du glacier pour aller voir plus haut.

On aboutit à un replat où on peut facilement prendre pied sur la glacier. Comme attendu après cet été caniculaire, celui-ci est bien déneigé. On chausse les crampons qui étaient du voyage pour cette éventualité, histoire d’aller fouler la glace et voir encore plus haut.

Essayons de monter la branche centrale du glacier, qui ne semble pas trop tourmentée. Vers 3100m, la progression se complique, quelques lignes de crevasses demandant des contournements de plus en plus compliqués, d’autant plus qu’il faut aussi éviter d’aller se promener sur les plaques de vieille neige de plus en plus présentes. Vers 3150m, alors que le gros des crevasses est franchi et que le glacier s’aplanit, il faut se rendre à l’évidence : Plus moyen d’éviter la neige, il faut s’arrêter là. On se pose sur la glace pour contempler le panorama...

On redescend, pour aller cette fois explorer la branche orientale du glacier, semble-t-il plus débonnaire, mais parcourue par quelques lignes de moraines qu’il faut aussi franchir. Inutile de trop chercher à monter car un raide mur de glace empêche de se diriger en direction le Dôme de Polset. On choisira plutôt un promontoire rocheux sur le rebord oriental du glacier offrant une magnifique vue au-dessus de la vallée face à la Pointe de l’Echelle, et permettant aussi d’admirer un peu le paysage vers la Haute-Maurienne.

14h passé, on va poursuivre la balade... Redescente du glacier, cette fois on ne passera pas par les lacs, mais on va descendre par la branche principale, histoire de rejoindre le col du Soufre par l’ouest. La descente du glacier sera ici assez ludique, à cause de crevasses un peu plus nombreuses que prévu. Mais celles-ci sont vieilles et bien arrondies, on les contourne facilement... Le seul point important est de faire attention de sortir du glacier suffisamment tôt pour être à droite du torrent glaciaire, sans quoi son franchissement plus bas serait problématique.

Fini la glace, on range les crampons, et on poursuit à travers la caillasse des moraines en direction du col du Soufre. L’ambiance change radicalement en abordant ces bosses terreuses de cargneules brunes, faisant penser à un gigantesque chantier de terrassement.

Belle ambiance au col du Soufre, face à cette grosse bosse coiffée de gypse blanc dont on va tenter l’ascension. N’ayant pas lu de topo là-dessus au préalable, on va tenter la chose droit dans la pente au-dessus du col. Rapidement, la pente se fait raide, pas de traces visibles. On rechausse les crampons, qui font merveille sur ce genre de terre minérale dure. Cependant, à mi-pente, il faut se rendre à l’évidence : Malgré la sécurité apportée par les crampons, le moindre faux-pas est ici interdit, et pas sûr que plus haut la petite traversée déversante au-dessus d’une ravine puisse se faire facilement... La raison impose le demi-tour. Si itinéraire il y avait, il aurait fallu aborder la montagne beaucoup plus bas dans le versant ouest.

Nous voilà de retour au col. En guise de "plan B", on va plutôt s’attaquer à l’esthétique aiguille de quartzite de l’autre côté du col, une sente s’y dirigeant incitant à penser qu’il est possible d’y monter. Effectivement, on y grimpe par une légère sente franchissant les rochers le long de la crête. C’est facile mais parfois un peu exposé, notamment lors de la traversée d’une dalle inclinée, on fait attention... Finalement, le premier sommet de cette chaîne d’aiguilles, bien pointu, est rapidement atteint. On profite une dernière fois du paysage sur les glaciers, les lacs et les vallons progressivement gagnés par l’ombre, avant d’en redescendre.

18h, on attaque la descente du col du Soufre, plongeant définitivement dans l’ombre. Cette fois, on ne passera pas par le refuge, mais on suivra la sente plus directe vers le chemin en fond de vallée. Puis c’est le long retour sur le chemin, alors que le soleil se cantonne maintenant à éclairer en couleur seuls les hauts sommets des glaciers de la Vanoise...

Le soleil s’est couché lorsqu’on passe à côté des pâturages de Rif Tort, où les nombreuses vaches profitent encore de l’herbe automnale... On terminera à la nuit tombante, fin de la balade vers 20h30.