Sortie du 28 mai 2022 par Sylvain Glacier Noir à ski

Sortie réalisée en marchant et non à ski, le temps de parcours est par conséquent bien plus important que dans le topo de Paul.

Arrivés la veille au Pré de Madame Carle, nous constatons avec déception qu’il ne reste plus du tout de neige sur le Glacier Noir inférieur. Décision est prise de faire un repérage jusqu’aux Balmes de François Blanc, afin de visualiser le meilleur passage entre les deux langues glaciaires pour le lendemain matin.

Après une courte nuit, réveil à trois heures pour un départ quarante cinq minutes plus tard.

Nous arrivons en haut de la moraine simultanément avec les premiers rayons de soleil, illuminant les cimes de la Barre des Écrins, du Fifre et du Pelvoux !

L’itinéraire de ski de randonnée n’étant plus en condition, nous franchissons le verrou rocheux entre les deux glaciers grâce à une pente de neige un peu exposée sur la fin, sous l’arête Est du Pic Coolidge.

Le bas de la langue de glace supérieure est peu enneigée, mais en prenant de l’altitude celle-ci le sera entièrement. Notre regard accroche incontestablement le fabuleux couloir Sud de la Grande Sagne, qui en cette fin mai n’est déjà plus en conditions.

La remontée jusqu’au fond du cirque en passant sous les faces Nord du Pelvoux, du Pic Sans Nom et des Ailefroide est exceptionnelle !

L’Aiguille de Coste Rouge est maintenant bien visible, malheureusement le bas du couloir permettant d’y accéder est sec. Nous poursuivons tout de même, et grimpons son cône de déjection jusqu’à sa base. Un mur d’une quinzaine de mètres se dresse face à nous, avant de pouvoir atteindre la neige un peu plus haut.

L’escalade n’a pas l’air difficile, à peine du III. J’enlève mes crampons et attaque le premier pas. L’eau de fonte coulant à flot sur le rocher, les prises me restant dans les mains et surtout la rimaye béante juste en dessous, vont me dissuader d’en faire un second... Tant pis, nous reviendrons l’année prochaine, plus tôt en saison.

L’heure n’étant pas trop avancée, nous décidons de poursuivre la randonnée en passant entre les barres de séracs situées sous le Pic du Coup de Sabre et l’Ailefroide, afin de s’en approcher et de les surplomber. En chemin je m’enfonce dans une crevasse, il est temps de nous encorder...

Nous mangeons notre pique-nique au dessus de ces énormes blocs de glace, la vue est extraordinaire !

De retour à la voiture, nous faisons une bonne pause avant de reprendre la route pour Montpellier.

Même si nous n’avons pas réalisé la course initialement prévue, cette superbe randonnée glaciaire méritait largement le déplacement !