Sortie du 14 octobre 2010 par Sylvain Tour des Annapurnas

Introduction :

J’ai réalisé ce trek il y a maintenant pas mal d’années, depuis celui-ci doit avoir un peu changé en raison de la construction de la piste entre Besisahar et Manang dans la vallée de la Marsyangdi, qui lors de mon passage se terminait à Syange.

Dans la vallée de la Kali Gandaki, la route jusqu’à Muktinath était presque terminée, mais elle ne m’a pas gêné car il est aisé de s’en détourner.
Il est même plus intéressant de quitter le sentier officiel, et de prendre un peu de hauteur en passant par les villages en rive gauche de la rivière, afin de profiter d’une meilleure vue sur le massif des Tukuche et du Dhaulagiri.

La construction de ces routes à fait couler beaucoup d’encre quant à l’avenir de ce superbe trek, mais il est tout à fait possible de s’en affranchir en s’éloignant un peu du tracé originel. Nos montagnes ne sont-elles pas, elles aussi parcourues par de nombreux axes routiers ?

Katmandou doit avoir également beaucoup changé, avec la destruction d’une partie de son patrimoine architectural lors du tremblement de terre de 2015.

En écrivant ses lignes, mes pensées vont au peuple Népalais ainsi qu’aux familles des victimes de la tempête de 2014 au Thorung-La.

Le tour des Annapurnas :

11 octobre 2010, me voici débarqué au Népal pour un trek dont la beauté et la diversité des paysages, ainsi que les différentes cultures rencontrées sur son parcours ne sont plus à démontrer !

Mais avant cela, il me faut passer par la case Katmandou, afin d’obtenir un permis d’accès au massif des Annapurnas, et la carte TIMS obligatoire pour tous les randonneurs au Népal. Une partie de mon premier jour est donc consacrée à l’obtention de ces documents.

Les précieux sésames en poche, je termine la journée par la visite de la vieille ville et la magnifique Durbar Square.
Durbar Square était le lieu où les rois de la cité étaient couronnés et l’endroit d’où ils gouvernaient.

La journée du lendemain est passée dans le bus, afin de rejoindre Besi Sahar et le départ du tour. Les six heures de routes annoncées se transforment en une douzaine d’heures, tant les pannes sont nombreuses pendant le trajet.

14 octobre, enfin le début du trek !

La première partie s’effectue sur la route, mais celle-ci se fait vite oubliée grâce à la végétation environnante, ainsi que la rivière Marsyangdi. De belles vues s’ouvrent rapidement sur le Manaslu II, le contraste entre ces hautes cimes enneigées et l’ambiance tropicale du bas de vallée est saisissant.

Le sentier quitte définitivement la route à Bhulbule, par le premier pont suspendu du tour.
Je poursuis jusqu’à Ngadi afin de trouver une chambre pour la nuit. Quasiment tous les randonneurs se retrouvent le soir dans les mêmes lodges de fin d’étape.

J’ai remarqué pendant la journée, que de nombreuses possibilités d’hébergement hors étapes principales étaient présentes le long du sentier. Dorénavant j’avancerai chaque jour un peu plus afin d’échapper à la foule.

Le trek se poursuit dans une végétation humide et tropicale, passe devant des cascades, traverse des cultures en terrasses et de nombreux villages. Ceux-ci sont très animés, les habitants s’activent dans les champs, suspendent les épis de maïs au balcon afin de les faire sécher, et les enfants m’interpellent à coup de namaste !

En prenant de l’altitude la végétation disparait peu à peu, l’environnement devient plus rude. Les rizières et les champs de maïs cèdent la place à la culture de la pomme de terre.
Les ethnies ne sont plus les mêmes, la culture devient tibétaine et les premiers monastères et moulins à prières font leur apparition. Les nuits et journées deviennent également beaucoup plus fraiches.

Il est conseillé de faire une journée d’acclimatation à Manang (3500m), avant de poursuivre plus haut en altitude. Pour cela je fais une randonnée hors étape à Ice Lake à 4500m. Celui-ci m’offre la plus belle vue sur la barrière des Annapurnas de tout le séjour !

Annapurna II (7937m), Annapurna IV (7525m), Gangapurna (7454m), Khangsar Kang (7485m), et le Tilicho Peak (7134m), un panorama extraordinaire et inoubliable !

Je redescends ensuite dormir à Manang.

De Manang au Thorung-la les étapes sont courtes, afin de parfaire l’acclimatation avant le passage du col.

Le jour suivant, je poursuis jusqu’à Churi Letdar (4200m), où j’arrive de bonne heure. Le lodge est glacial et l’ambiance ne me plait pas trop. La fin de journée est un peu longue...

Le lendemain la gorge conduisant à Thorung Phedi (4500m) traverse un paysage austère et désolé d’une grande beauté !

Malheureusement il est encore tôt lorsque j’arrive au lodge. Celui-ci est bruyant car tout le monde s’y retrouve. À cette altitude il n’y a plus de village, donc aucune autre possibilité d’hébergement. Je ne me vois pas attendre ici toute la journée et préfère poursuivre jusqu’à Highcamp.

J’arrive à Highcamp (4850m) en tout début d’après-midi. Le temps change doucement, il fait très froid et les nuages commencent à accrocher les sommets. Je n’ai pas envie de dormir à cette altitude, de plus un pressentiment m’incite à franchir le col sans tarder... Il me reste un peu moins de six cent mètres de dénivelé et je suis parfaitement acclimaté. Deux heures devraient suffire pour l’atteindre, restent ensuite les mille sept cent mètres de descente. Je devrais arriver à Muktinath juste avant la nuit...

Je me remets en marche sans plus attendre. La montée au col est aisée car elle s’effectue sur un bon sentier pas trop raide, seule l’altitude peut poser problème.

En chemin je croise un muletier surpris de me voir monter seul, surtout à cette heure de la journée.

Me voici enfin au Thorung-La (5416m), celui-ci est situé entre deux sommets presque jumeaux, le Yakawakan et le Thorang Peak. La vue est superbe mais le vent glacial m’incite à ne pas m’éterniser.

J’entame maintenant la longue descente vers Muktinath, dommage que les hauts sommets soient bouchés.

La nuit est déjà tombée lorsque j’arrive à Muktinath. J’apprendrai par la suite que le mauvais temps à rendu le col infranchissable pendant deux jours, je suis passé juste à temps !

Cette seconde partie du trek se déroule au Mustang, les paysages sont totalement différents. Tout n’est que minéral dans la haute vallée de la Kali Gandaki. L’automne est bien présent, les peupliers sont d’un beau jaune or, contrastant avec le blanc et rouge des villages et des monastères. Partout sur les toits des céréales sont mises à sécher.

Je quitte le tracé officiel du tour pendant deux jours, car la construction de la piste l’a rendu moins attrayant. Un sentier en balcon permet de rejoindre les villages au-dessus de la vallée, délivrant de superbes vues sur le Dhaulagiri et les Tukuche.

En perdant de l’altitude la vallée redevient verte, et ce sont maintenant les Nilgiri (7061m) qui trône dans le paysage.

Une fois à Tatopani je quitte la Kali Gandaki pour remonter en direction de Ghorepani. Cette région est très agricole et les habitants travaillent dans les champs avec les buffles.

J’arrive à Poon Hill en début d’après-midi, encore une fois j’ai la chance d’y être seul, la majorité des randonneurs s’y rendant pour le lever de soleil.

Pour la première fois l’Annapurna I (8091m) est visible, ainsi que le Dhaulagiri (8167m), l’Annapurna Sud (7219m), le Hiun Chuli (6441m) et le Machapuchare (6993m). Le panorama est extraordinaire !

La longue descente jusqu’a Nayapul s’effectue par un sentier passant au milieu de terrasses cultivées à perte de vue.

NB : j’ai joint à la fin du diaporama des photos de Katmandou et de ses environs.