Sortie du 28 mars 2022 par Dyn’s Montagne de Saint-Genis ou de l’Aup - Roc de l’Esculier (1432m) en boucle par les crêtes

À peine mon weekend de travail terminé que je prépare mes affaires. Cette journée du lundi s’annonce la seule potable de la semaine, faut en profiter.
Direction Jubéo. Demain, j’envisage la boucle des crêtes de la Montagne de Saint-Genis. Je prévois de tenter une variante par rapport au topo de Mick, celle d’inclure la partie orientale de la crête nord. En gros, après le pas de l’Aup, rester sur la crête. À partir de la cote 1321, plonger droit sur le chemin au lieu-dit « le Colombier » à l’altitude d’environ 1180m afin de récupérer la piste forestière du col du Colombier.

Réveil à 6h du matin, nouvelle heure d’été. Il fait encore nuit, mais l’aube ne va pas tarder à pointer son nez. Le temps d’un café, un oiseau se réveille et pousse le premier cri. C’est parti pour un formidable concert ! L’aube est là !
Je rejoins le pas de Jubéo à la frontale car il ne fait pas très clair non plus en forêt. Au point de passage accédant au val perché de Saint-Genis, la loupiote n’est plus nécessaire. Je tire droit dans les pentes caillouteuses pour rejoindre la crête nord. Des drailles de chamois en facilitent l’accès.

Le ciel s’éclaircit de plus en plus. Il me reste encore un ressaut sur la crête pour être au premières loges du spectacle. Ça y est ! L’horizon s’enflamme derrière le Pouzenc... Les premiers rayons percent et l’astre solaire apparaît... Cette longue journée ne peut mieux commencer !

La crête nord comme l’a dit Mick : « est réservée aux montagnards aimant le terrain d’aventure. » Rien à redire, c’est bien sauvage ! Les chamois sont légions dans ce versant. J’ai dû en croiser plus d’une vingtaine, en harde ou en solitaire.
Quelques passages rocheux sont bien effilés, il y a du gaz ! Des fois, la végétation oblige de prendre dans le dévers sous la crête. Le cheminement quoique relativement court en terme de distance est long en terme de temps. On n’évolue pas rapidement dans un terrain tel que celui-ci ! Mais quel plaisir tout de même !

Le ressaut le plus aiguisé se présente, c’est par le nord dans « la jungle » (le propos de Mick ne peut être mieux employé !) que s’effectue le contournement. Et sans coupe-coupe, il faut batailler, foncer tête baissée pour ne pas s’en prendre une dans le visage, et écarter les branchages de force ! Tronçon épique !

S’ensuit la fin des difficultés et la montée finale au Roc de l’Esculier, point culminant de la Montagne de Saint-Genis. Et après cette exploration, ce n’est qu’effectivement une « formalité » ! La pause sommitale s’impose ! Le ciel, comme prévu, est bleu, mais l’air est encore très brumeux. Pour la vue, on repassera !

Au pas de l’Aup, je reste sur la crête qui se révèle aisée. Ce sera la partie la plus large de cette boucle ! Elle est jalonnée de cairns et de marques à la peinture bleue. Après la cote 1321, il faut longer en lisière du bois. Une bonne sente indique la marche à suivre. Sauf que parfois elle s’enfonce dans une broussaille infranchissable qu’il faut contourner. Au niveau d’une clairière, il faut penser à rester au bord de la crête... Ce que je n’ai pas fait en tirant droit en forêt ! J’ai regagné plus bas la suite de la sente que j’ai repris en sens inverse en retrouvant les cairns et le balisage bleu perdus plus haut. Dans l’autre sens, le sentier recoupe rapidement le large chemin au lieu-dit « le Colombier ». La piste forestière du col homonyme s’enchaîne 200m après. De ce dernier, on rejoint l’itinéraire du topo.

Je quitte la piste afin de rejoindre la crête sud. Encore 4 km à parcourir sur le fil avec de belles portions, quelques fois au bord d’un précipice impressionnant si l’on se tient au bord des falaises. À la Porte Sereine, une belle vue se dégage sur l’ensemble des crêtes arpentées délimitant le synclinal de Saint-Genis. Descente par un agréable sentier parmi les chênes puis les fayards avant de retrouver le bois de pins noirs d’Autriche replantés. Le chemin que l’on gagne à la suite du sentier a été ravagé par les passages d’engins de débardage. À l’intersection avec la route forestière, c’est un gigantesque tas de grumes qui en borde le côté.

Enfin, je rejoins le sentier descendant dans les gorges du Riou. Que c’est appréciable d’en retrouver leur fraîcheur. S’ensuivent la passerelle sur le ruisseau et la corniche rocheuse bien patinée (juste au-dessus du passage balisé et juste avant de retrouver le sentier vers Jubéo). Plus haut, lorsque le chemin s’élargit, je tombe nez à nez avec un chevreuil. Il ne me distingue pas et se rapproche tranquillement vers moi. Le 22mm en main, trop large pour le coup, j’ai le temps de prendre deux, trois clichés. Il s’enfonce dans un bosquet. Je me rapproche tout discrètement. Il ne bouge pas. D’un coup, il m’aperçoit alors que je ne suis qu’à quelques mètres de lui. Il s’écarte, me regarde encore une fois, puis s’enfuit en bondissant, aboyant à tue-tête. Belle rencontre pour conclure cette longue journée ! Je regagne le parking de Jubéo après une boucle de 9h et 19,5 km à un rythme plutôt peinard !