Sortie du 18 novembre 2021 par Dyn’s Le Ménil (1594m) par le Col de Mens

Cela fait déjà quelques temps que j’envisage un coucher de soleil du sommet du Ménil. En ce moment les mers de nuages sont récurrentes sur le Trièves, et aujourd’hui le brouillard s’est dégagé sur Lus-la-Croix-Haute. De la fenêtre, je peux même observer le stratus qui bloque au col routier. Son niveau se situe un poil en dessous de Serre Motaire soit une cinquantaine de mètres sous le sommet du Ménil... Allez je tente !

Je fais la route sous les nuages dans le Trièves. Au col de Mens, je suis en plein dans la purée de pois. J’entreprends la montée au Ménil en suivant le balisage de la carte, soit droit devant au plus raide par la piste forestière avant de traverser les flancs sud-est et sud-ouest. Le ton est donné avec ce brouillard et le givre présent sur les buis et les sapins...

Puis, j’attaque les derniers lacets vers le sommet, toujours dans le brouillard... À quelques dizaines de mètres verticales, je ne perce toujours pas, bien que le ciel bleu fasse timidement son apparition... Des brumes enrobent la cime masquant les alentours... Quelques trouées par-ci par-là dévoile un bout du spectacle...

Je tente le point de vue en bout de crête sommitale, plein brouillard, demi-tour...
Ça se dégage complètement au nord, un peu moins au sud... D’ici, le Ferrand est un peu caché par les houppiers, je retente le point de vue. La brume remonte... Je suis en plein dedans ! Cette fois-ci j’y reste, je joue le tout pour le tout ! Quitte à rien voir du tout...

Le soleil descend d’un étage, passe en dessous d’un nuage à l’horizon, mettant le feu au stratus... Les crêtes du Dévoluy se devinent à peine... La grande barrière s’enflamme... mais derrière les brumes montantes...
Allez ! Croisons les doigts ! Tout se volatilise momentanément... Les hautes cimes dévoluardes se dévoilent nettement... Elles flamboient dans une limpidité de dernière minute... Je prends une belle claque...

Les brumes remontent lors des ultimes couleurs, du dernier rose pâlot. Il est temps de descendre ! Même pas de retour au sommet principal que le brouillard disparaît totalement... C’est au tour du ciel de s’enflammer... Le Mén-île n’a pas dit son dernier mot et envoie le bouquet final...

Enfin, retour épique de nuit dans la forêt sombre et givrée, en pleine purée de pois et n’y voyant rien à quelques mètres à peine !