Sortie du 7 octobre 2021 par Dyn’s Pointe de la Diablée (2928m)

Après l’ascension du Mourre Froid la semaine dernière, je ne résiste pas à celle de sa voisine, la Pointe de la Diablée. Je débarque la veille aux Gourniers. La température est descendue en dessous de zéro pendant la nuit dans la voiture. Les vitres sont gelées, et des deux côtés ! Vite, s’habiller, faire chauffer le café. 7h00, je suis sur le pied de guerre.

À peine sorti du hameau, un gars trottinant me dépasse. Bref échange de solitaires qui se réveillent tout juste :

• Tu vas où ?
• La Diablée.
• Moi aussi.

Je le laisse prendre de l’avance, j’aime bien être tranquille de bon matin. L’approche par les gorges du torrent de Réallon est magnifique, la colossale muraille de la Diablée s’impose de plus belle. Je bifurque vers le vallon de Serre Reyna. Plus haut, alors que je suis plongé dans mes pensées, je me rend compte de la mauvaise orientation vers la nouvelle cabane de la Vieille Selle. Je coupe dans un ravin et retrouve l’ancienne, avec la bonne sente montant dans le vallon.

Je dépasse plusieurs barres rocheuses. Je recroise le randonneur. Il a fait demi-tour au col. Trop de vent me dit-il. De toute façon avec ses baskets trouées, il n’aurait pas été plus haut, à mon avis. Je vais pouvoir faire la trace sur l’arête sommitale ! Enfin, j’arrive au soleil sous le lac qui ne tarde pas à se dévoiler merveilleusement dans son écrin blotti entre le Garabrut, la Reyna et la Diablée. Le décor fraîchement saupoudré n’en ai que plus époustouflant.

Je fais le tour du lac, puis tire au plus facile dans la pente raide. La neige rend bien confortable la montée. Quel tas d’éboulis infâmes que j’évite là ! Je rejoins la crête entre l’antécime et l’Homme. Allez, encore quelques dizaines de mètres et c’est l’arête sommitale. Quelle joie de faire la trace entre ciel et terre jusqu’à la cime de la Diablée !

Le vent qui soufflait fort ce matin c’est bien calmé. À part quelques courtes rafales, rien à déclarer, je peux profiter du panorama exceptionnel de la journée.
La descente se fera plein sud en suivant peu ou prou le bord de l’arête. Encore des points de vue saisissants sur la face sud de cette montagne... Et dire qu’il y en a qui passe là-dedans ! Je rejoins sans encombre le vallon de Chargès, contourne quelques bosses herbeuses, franchis deux, trois torrents, et gagne le sentier du col de la Regue.

À la descente vers la cabane du Pré Antoni, je croise un sympathique observateur animalier. Nous discutons un peu. Il a vu le gypaète barbu aujourd’hui ! À part quelques chamois et vautours, je n’ai rien vu d’autres ! Je l’invite même à lire cette sortie. Enfin, retour final par les gorges où je me retourne toutes cinq minutes pour chercher le meilleur angle de vue afin d’immortaliser la grande muraille de la Diablée... Qu’est-ce qu’elle en impose ! La gravir fut un immense plaisir !