Sortie du 12 septembre 2021 par gegers Pointe Salvador (3202m)

En réponse à ma récente visite à l’Aiguille de l’Epaisseur, j’ai l’envie en cette belle fin d’été d’aller découvrir la Pointe Salvador, ce qui me permet également de retourner dans ce fort joli secteur du Goléon. C’est à la frontale et sous un ciel étoilé que je démarre l’ascension du hameau d’Entraigues. Les étoiles sont alignées, ce début de journée est fort prometteur !

J’arrive au Lac du Goléon peu après que les premières lumières aient superbement enflammé la Meije et le Rateau, et alors que, déjà, quelques cumulus commencent à coiffer les sommets. Décidément, rares auront été les journées sans nuages en montagne cet été. Je file en direction du torrent du Maurian, en longeant ce magnifique secteur de Replat d’Amont dans les magnifiques pelouses rases, malheureusement dévastées par endroits, évoquent des paysages scandinaves.

Le soleil tarde à poindre, et c’est dans une fraîcheur appréciable que j’attaque la partie difficile de la montée. Je traverse le Maurian un peu trop haut, et me retrouve à naviguer à vue dans des pentes tourmentées, bien que stables, qui me permettent d’observer de loin quelques chamois. Et puis, l’environnement devient lunaire à mesure que je progresse en direction du Col des Trois Pointes, dans des pentes schisteuses se remontent aisément malgré une déclivité importante. La gestion du souffle est ici primordiale pour ne pas avoir à s’arrêter tous les trois pas. L’arrivée au Col me confirme mes craintes : les vues vers le nord et l’est sont déjà complètement bouchées. Ce n’est pas aujourd’hui que je pourrais contempler longuement ces fascinantes Aiguilles d’Arves.

Je poursuis dans ces pentes désagréables en direction du sommet de la Pointe Salvador, d’où la vue, bien que limitée, reste impressionnante sur le Glacier Lombard, coincé entre l’Aiguille du Goléon et les Aiguilles de la Saussaz, et qui semble en souffrance. La brume commençant à envahir le col, je ne m’attarde pas trop et attaque la descente, "en ramasse" dans un pur style dévoluard ! Un plaisir. Je m’attarde ensuite longuement dans le vallon, baguenaudant au gré des envies, avant de redescendre à regrets vers le parking d’Entraigues. Un 3000 somme toute facile, jamais exposé, mais dont l’accès technique en fait tout de même un objectif qui se mérite !