Sortie du 25 juillet 2021 par Mick1018 et Vertige66 Le Sirac (3441m)
Une course de montagne sur un sommet majeur du sud des Écrins. Itinéraire varié (pierrier, vires, glacier, escalade, arête...) et exigeant à ne pas sous estimer.
Itinéraire, carte // Fiche topo
Topo de référence
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Conditions météo
Pas de grand ciel bleu, couvert et brumeux le jour de l’ascension avec des éclaircies. Températures douces, glacier en bonne condition.
Récit de la sortie
Nous voilà partis pour une belle aventure avec une météo incertaine pour le week-end mais aux dernières nouvelles, nous devrions pas trop nous faire mouiller.
La montée au refuge de Vallonpierre s’est faite rapidement, quelques gouttes sont venues perturber le départ mais sans plus. Nous découvrons le pré de Vallonpierre, son lac et ses couleurs. Quel bel endroit !
Le refuge est plein, les amateurs de tentes sont nombreux. Plus de 55 dîners seront servis ce soir en deux services (36 places pour le refuge). Le gardien est de bon conseil pour l’itinéraire, nous fixons le départ à 5h le lendemain matin.
La nuit n’a pas été terrible, mais nous comptons sur le café pour nous doper. Départ à la frontale, la température est douce dehors. Le pierrier du Creux de Mourrière est pénible à remonter mais quand on a connu celui du Viso, on ne se plaint pas...
Le passage de la vire pour passer le premier obstacle à l’accès du glacier se fait bien mais il ne faut pas viser l’anneau de rappel. La meilleure solution c’est de prendre la vire proche du vide quasiment jusqu’au bout puis faire un "Z" pour passer sur la vire du dessus et sortir de la difficulté.
Peu après nous atteignons les névés qui découlent du glacier. Ce dernier est en bonne condition, il devient de plus en plus raide jusqu’à la rimaye. Un unique pont de neige est présent à l’endroit de la corde à nœuds.
C’est parti pour l’escalade. Nous laissons la corde à nœuds et choisissons de jouer de la dégaine (il en faut 7 minimum pour une montée confortable). D’abord des dalles puis du rocher moutonné. Le rocher est très correct si on ne s’éloigne pas de la voie.
Le moment d’hésitation sur l’itinéraire arrive. Miracle, la seule cordée observée de loin sur la voie normale est déjà de retour du sommet et sort de la vire passage clé. Nous savons donc où la rejoindre à présent. Cette vire qui permet de passer du versant W au versant E est équipée de nombreux spits et est longue d’environ 75m.
Sortis de la face O par une vire, il faut commencer la face E par une autre. La brume est de la partie et nous rend la tâche plus compliquée. Les cairns sont un peu trompeurs, nous suivons la vire du versant E trop loin et nous voilà sortis de la voie normale (photo).
Il faut rejoindre l’arête donc nous tentons un itinéraire qui semble passer au moins sur la première partie. Plus nous montons, plus c’est étroit. D’un couloir, nous passons à une cheminée qui devient de plus en plus étroite (largeur d’un homme). Et voilà nous sortons sur l’arête !
Dans le rétro, brouillard complet et devant vers le nord, nous voyons une grosse cime que nous pensons être le sommet. Après quelques minutes vers le nord, Marine se retourne et lors d’un soupçon d’éclaircie, elle aperçoit un piqué dressé sur une cime. Je sors le téléphone, il y a du réseau et la géolocalisation nous confirme que le sommet est derrière nous. Nous faisons demi-tour et faisons face à une purée de pois sur ce final en arête facile.
Ca y est, nous sommes sur le sommet 3441m ! La borne géodésique est bien présente ainsi que deux piquets de bois. La vue est complètement bouchée mais quelques trouées nous permettent de prendre deux ou trois photos. Nous pensons déjà à la descente, c’est notre priorité. Voilà 6h que nous avons quitté le refuge, nous grignoterons seulement quand nous serons en un lieu moins hostile, à la fin du glacier.
La descente est beaucoup plus rapide, deux rappels de 30m nous déposent au-dessus de la rimaye où nous avons laissé crampons et piolets.
La descente du glacier est amorcée et soudain un fracas. Un rocher gros comme une TV déboule et rebondit à 50m sur notre gauche. Deux minutes plus tard et boom ! Son cousin gros comme une machine à laver dévale 30m à notre droite. Il est temps de foutre le camp !
Il nous aura fallu 3h45 pour descendre du sommet au refuge et encore 2h pour retrouver la voiture. 12h de marche dans les pattes pour cette 2e journée. Nous mettons un peu de temps à réaliser ce que nous venons d’accomplir, c’était notre plus difficile sortie en montagne.
Photos
Avis et commentaires
Impressionnant ! Bravo !
Merci pour les photos, ça doit pas être évident....
Merci, ce n’était pas de la tarte !
Bravo pour cette course sur ce sommet majeur ! Merci de nous faire partager votre route par de nombreuses, précises et belles photos, malgré les conditions nuageuses, qui nous donnent l’impression d’y être un tout petit peu ainsi que pour le récit à la hauteur de cette réussite.
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