Sortie du 15 juin 2021 Traversée du Dôme de Monêtier et du Pic du Rif (3478m)
La traversée des Dômes de Monetier, effectuée dans des conditions d'enneigement pénibles, et rendue extrêmement physique.
Itinéraire, carte // Fiche topo
Topo de référence
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Conditions météo
Temps mitigé, mais abondance de neige tombée récemment en trop grande quantité et ne bénéficiant pas de regel...
Récit de la sortie
En cette mi-juin 2021, mes compagnons et moi avions programmé trois immenses courses d’alpinisme, les dômes de Monetier avec le but d’accrocher au moins deux sommets (Dormillouse et Rif), puis l’Ailefroide Orientale et enfin le Pelvoux.
Malheureusement, nous avons rapidement été fixés sur l’impossibilité d’atteindre ces objectifs, et l’idée d’oublier l’alpinisme et de reprendre la rando-alpine a rapidement fait son chemin dans nos têtes.
Au petit matin de la traversée des dômes, beaucoup de neige, beaucoup trop, et pas de regel avec 6 degrés au thermomètre du refuge... autant dire qu’on allait en baver, et c’est ce qu’il s’est passé.
La montée dans la semi-obscurité matinale de ce 15 juin, vers le col de Monetier fût relativement correcte, mais déjà usante, mais que dire du reste ?!
Un pas sur trois se termine avec de la neige jusqu’au genou, mais maintenant que nous avions difficilement passé le col, nous n’allions pas faire demi-tour.
Alors tant bien que mal, sous un soleil matinal plombant les faces nord, nous avons poursuivi, et une décision importante devait être prise à la vue d’une trace toute droite dans la pente sous le glacier de Monetier, alors que celle de droite, plus douce, montant au col du Brouillard, respectait parfaitement notre topo.
Nous décidons le rester fidèle à ce dernier, et atteignons ce fameux col.
Mais ce dernier atteint, nous nous heurtons à l’impressionnante face est d’une pointe sans nom, cotée 3268, qui d’après le topo, ne se gravit pas mais se contourne ... PAR LA DROITE ?!?!
Mais où ? ça plonge de façon ahurissante vers le Pré de Mme Carle...
Nous n’avons pas vraiment compris, mais nous ne nous sommes pas engagés là dedans, et je pense encore qu’il ne valait mieux pas !!!
Donc, il a fallu contourner cette fameuse pointe par sa gauche, en dévers, sur une trace déjà présente, mais ça nous a coûté énormément d’énergie et de concentration, car cette neige ne retenait plus grand chose.
La traversée enfin effectuée, nous suivons les traces qui nous font brusquement bifurquer à droite dans un longue et usante pente à 45 degré dirigée vers le haut plateau du glacier du Monetier.
Arrivés, sur ce plateau, après cette harassante traversée en dévers sous la pointe 3268, après cette farouche bataille physique et mentale contre cette pente très raide, contre cette neige molle qui remet en question à chacun de nos pas, l’équilibre de nos corps, nous sommes rincés ! et d’un commun accord, nous renonçons à rejoindre, ne serait-ce qu’un seul sommet, car nous savons que la descente sera longue, très longue...
Alors, nous circulons sur ce magnifique glacier en oubliant volontairement sur notre droite, Dormillouse, Rif, Arcas.
...et sans demander notre reste, nous plongeons dans la descente du glacier de Séguret-Foran.
Celle-ci est longue, rude et délicate, mais la pensée de rejoindre le lac de L’Eychauda, nous permet de retrouver un peu de vigueur, car nous savons que l’endroit en magique.
Effectivement, il l’est, c’est même géant, il n’y a personne et nous nous sentons vraiment tout petit.
Nous passons le verrou du lac, puis récupérons enfin, un sentier digne de ce nom, un vrai sentier, balisé et tout et tout...
Malgré la beauté des lieux que nous venons de traverser, c’est un soulagement que de cheminer sur une trace humaine, et cerise sur le gâteau, face à nous se dressent nos futurs objectifs, certes, revus à la baisse, mais qui ne manqueront pas de nous régaler, car la cime de la Condamine se dresse fièrement au dessus de nous accompagnée par ses fidèles Rocher Bouchard et tête des Lauzières.
L’arrivée à Chambran traduira la fin d’une immense et rude aventure de plus de 11h30 que l’on n’est pas prêt d’oublier, mais en ce qui concerne l’alpinisme pour ce mois de juin, c’est fini !
Photos
Avis et commentaires
Merci Michel, on en a pris plein la vue quand même , et les efforts et la neige molle oubliées, nous en garderons un immense souvenir, comme toujours.
Dommage pour les conditions du jour !
C’est une course qui me laisse un très bon souvenir (1997 quand même), tout comme l’Ailefroide et le Pelvoux qui sont d’ailleurs deux très beaux objectifs.
En bonne conditions, ce n’est que du bonheur tant la vue est spectaculaire.
Bravo pour votre courage !
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