Sortie du 16 décembre 2020 par Forêts-myrtilles-et-caillasse La Cime des Fraches (1942m)

Départ de Roche Béranger avec le transport à la demande G701. Il est un peu plus de 8h, Le soleil colore de rose la barrière orientale du Vercors, des brumes de fond de vallée masquent la ville, c’est beau ! Le nez au vent, je manque de m’étaler sur le trottoir verglacé, il a bien regelé cette nuit et je me dis que les petits crampons seront bien suffisants. Ça me va bien, c’est moins bruyant et plus efficace que les raquettes. Premiers pas dans la neige, une croûte épaisse pas du tout portante avec une neige toute pourrie par la pluie en dessous. Je range un peu déçu les petits crampons...

J’y vais tranquille, j’ai tout le temps, la navette du retour n’est qu’à 15h45. Les premiers rayons font scintiller la neige. A défaut d’être agréable, elle est jolie, c’est déjà ça de pris. Je me fais doubler par trois chasseurs alpins, à ski. Je leur souhaite du courage pour skier une neige pareille. Le plateau de l’Arselle est encore à l’ombre et je savoure la douceur du soleil. La forêt est complètement silencieuse, pas un pépiement d’oiseau, seul un léger vent fait bruisser les cimes.

J’arrive au Lac Achard et il n’y a pas un chat. Le lac est gelé mais pas un brin de neige dessus. La pluie a fait son œuvre très haut ! Petite pause avec ma potion camomille-citron-gingembre bien chaude dans le thermos, deux ou trois biscuits, calé sur un rocher. Petite pause qui s’étire, et ce sont mes fesses un peu engourdies qui donnent le signal du départ. Au-dessus du lac, le sommet non nommé 2080m en face de moi me tend les bras avec une trace de skieurs en beaux zigzags qui m’éviteront de galérer dans cette croutasse infâme. Je ruine un peu la trace avec mes raquettes à deux ou trois endroits mais bon, les prochaines chutes de neige effaceront tout ça ! Bien que plus haut que la Cime des Fraches, le panorama est un peu moins joli. En contrebas, sur un replat un randonneur s’échine à tasser la neige pour former un beau carré. Peut-être envisage-t-il de monter un camp pour un bivouac hivernal.

Je redescends par le même itinéraire, repasse par le Lac Achard qui commence à se peupler, direction la Cime des Fraches. La trace est ce coup-ci faite par des raquettes : ça monte droit dans la pente parfois, pas de beaux zigzag mais un itinéraire sinueux. Le sommet est vite atteint et je sors mes victuailles. Le vent a fait son apparition, ainsi qu’un léger voile nuageux. Il fait d’un coup beaucoup moins doux... Un avion de chasse passe dans l’étroite vallée de la Romanche, c’est digne d’une séquence de Star Wars ! Peu de temps après, c’est au tour d’un aigle royal de passer sous mes pieds. J’ai à peine le temps de dégainer l’appareil photo, d’appuyer une fois sur le déclencheur et il est déjà loin, volant vers la magnifique Grande Lance d’Allemont....

Retour paisible par l’Arselle.