Sortie du 26 août 2020 par Dyn’s Puy des Pourroys (2784m)

Alors que j’avais prévu initialement un bivouac au sommet du Puy des Pourroys, voilà que je me lance dans son ascension à la journée. Le vent souffle sur les hauteurs ces jours-ci. Les topos de Michel du secteur m’ayant plutôt bien tapé dans l’œil, j’avais hâte de traîner mes basques dans le vallon multicolore de la Muande. Hors des sentiers battus, sauvage, cette escapade ne peut que me plaire !

Je pars à l’aube du parking en bord de route. Je prends le chemin des Fermonds. C’est en arrivant au hameau que je me rends compte qu’il y a un petit parking à l’entrée. J’aurais pu m’avancer. Tant pis ! Un cheval en liberté vient me dire bonjour. Après un échange affectueux, je poursuis par le vallon du Tourond. Le soleil ne tarde pas à enflammer les sommets entourant le cirque dominé par le Pic du même nom.

J’arrive au refuge encore à l’ombre, emprunte le sentier qui s’élève au-dessus des chalets. Plus haut, la montée sous l’Arche se dévoile. Je ne me rappelle pas de la description de l’accès au vallon de la Muande. J’espère trouver une trace partant du sentier du tour de Planure. En vain. Je ne bascule pas derrière la ligne de crête issue de l’Arche et remonte droit dans la pente en la longeant. Ce gros rocher caractéristique, dont les bancs d’argilites rouges contrastent avec le grès, donne le ton de la balade : haut en couleurs !

Je débouche dans le vallon, tire droit devant vers le Puy des Pourroys. Des filets d’eau coulent ci et là, des mousses d’un vert fluo profitent de l’humidité ambiante. Ces petits oasis sont magnifiques... Je franchis bosses et mamelons au plus simple. Un petit ressaut se grimpe aisément. J’arrive sans encombres au pied du versant ouest des Pourroys. De là, une bonne trace permet de rejoindre l’épaule sud.

Des chamois se font la malle à ma vue. Deux bouquetins, bien moins farouches, ne s’inquiètent pas, laissant l’intrus poursuivre son chemin. Le final me semblait moins raide que ça... Je contourne le premier ressaut par la gauche dans un dégradé d’argilites remarquable, reprends pied sur l’arête et enquille les derniers mètres. Face aux géants des Écrins, le panorama est saisissant. Derrière le cairn sommital, je découvre l’emplacement pour le bivouac... Michel, tu avais bien raison, il est idéal, encore plus en réalité que sur ta photo ! Mais le vent soufflant en rafales aujourd’hui l’aurait rendu bien inconfortable. Déjà que rester au sommet m’a demandé d’enfiler des couches supplémentaires.

De retour dans le vallon, j’entame une déambulation parmi les plissements du relief, trouve finalement la petite cascade en arrivant par le haut. Un ultime contournement et j’atteins son pied. Quel lieu singulier de toute beauté, quel contraste de couleurs, j’en reste bouche bée... J’en profite pour siester sur un beau carré de pelouse, le soleil règne en maître dans le ciel, je peux prendre mon temps...

Puis vient la descente, je trouve une sente cairnée qui amène à un collet sous l’Arche délivrant les pentes d’accès à Mal Cros. Je finis par tomber sur la cabane de berger que j’avais loupé à l’aller. Je regagne ainsi le sentier du tour de Planure parcouru ce matin. Au refuge, sans billet en poche, je propose mes services, descendre poubelles ou verres en vallée (j’ai mon 60 litres, j’ai de quoi charger !) en échange d’une bonne mousse ! Le sympathique gardien m’annonce que cela se fait bénévolement en ce moment car le refuge est en déficit, pas de nuitée cet été. Il va même fermer plus tôt que prévu. Put*** de virus !

Retour tranquille aux Fermonds, puis au parking. Il me reste encore la journée du lendemain à remplir. Un autre vallon m’interpelle depuis quelques temps, ce sera l’occasion pour l’explorer...