Sortie du 23 août 2020 par mzagerp Pointe de la Sana (3436m) par le glacier des Barmes de l’Ours
Une sortie longue, parfois harassante, mais très variée et avec un panorama final époustouflant.
Itinéraire, carte // Fiche topo
Topo de référence
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Conditions météo
Les conditions ont globalement été très bonnes. Alternance de soleil et de passages nuageux plus ou moins persistants, glacier (enfin, ce qu’il en reste) sur lequel on peut aisément marcher. Surpris d’ailleurs de ne pas trouver de glace. La neige était dure, mais pas de glace.
3h30 du Manchet au Sommet.
2h30 pour la redescente.
Récit de la sortie
Cela faisait bien longtemps que j’avais coché la Pointe de la Sana dans ma tête mais je n’avais jamais trouvé le temps de faire cette course. C’est désormais chose faite !
La première partie de l’ascension est assez agréable. D’ailleurs, plutôt que de filer tout droit en prenant le chemin qui va vers la prise d’eau au niveau du ruisseau du Charvet, il me semble plus efficace de prendre le chemin sur l’autre rive. Pourquoi me direz-vous ? Car le chemin indiqué dans le topo grimpe au-dessus de la prise d’eau pour redescendre juste après. Petite grimpette pas très utile, de bon matin.
Le chemin est ensuite très bien balisé. Vers le point côté 2562 où l’on traverse le ruisseau, c’est là que les choses peuvent se gâter un peu. En réalité, il suffit de suivre le chemin qui nous semble le moins fastidieux dans la moraine, en gardant comme cap la Pointe de la Sana. J’ai globalement suivi le tracé de ski de rando sur Iphigénie, sauf sur la première partie où j’ai préféré gravir la moraine en éboulis sur la gauche du ruisseau plutôt que de me farcir des parties un peu plus raides après. J’ai ensuite slalomé entre les névés en pensant à me retourner régulièrement pour imprimer le chemin pour le retour (partisan du moindre effort !).
Globalement, il n’est pas possible de prendre un mauvais chemin sur cette moraine ; le jeu est davantage de faire au mieux pour éviter de gravir des sections plus dures pour les jambes que d’autres !
J’ai chaussé les crampons (je n’avais que des petits crampons typés randonnée, et non mes crampons d’alpinisme) vers 3000 m, là où persiste le glacier. Pas de glace, simplement une neige assez dure. La montée se fait en léger dévers. La neige persistante en névé dans la montée pour le col des Barmes de l’Ours est plus désagréable car très collante et glissante mais la pente est faible.
Une fois arrivé au petit lac après le Col (superbe vue sur Charbonnel !), j’ai cru comprendre des topos qu’il y avait deux chemins : un par la crête, un par l’ancien glacier de la Sana. Je prends le parti de la crête. Aucun cairn, aucune trace. Voulant éviter les mauvaises surprises car pris dans un nuage à ce moment, je suis monté droit dans une moraine grisâtre au centre. Je n’ai certainement pas assez suivi la crête sur la première partie, si bien que je me suis retrouvé dans les éboulis au milieu de la pente. Globalement, la montée peut-être plus ou moins pénible selon les endroits où vous montez mais jamais dangereuse. En attaquant droit dans la pente (j’ai rejoint la crête à proprement parler lors de la première brèche où l’on voit bien le glacier) pour ensuite à nouveau m’en écarter, je me suis toutefois souvent retrouvé face à des éboulis schisteux mélangés avec de la terre détrempée par la fonte des névés, ce qui aboutit à un cocktail glissant pas très agréable (surtout à la descente). Il vaut certainement mieux coller à l’arête.
Quoi qu’il en soit, plein soleil au sommet avec une vue splendide sur la Grande Casse et la Grande Motte, notamment. L’isolement est vraiment agréable sur ce sommet.
Quasiment personne, si ce n’est une cordée (!) de deux personnes. Là je me suis demandé si c’était moi l’imprudent ou eux qui étaient trop prudents. A vrai dire, le sommet est clairement sans dangers y compris sur le glacier (pas de dangers apparents, en tous cas). Car, en naviguant à vue dans la moraine au retour, on se rend compte que la partie en éboulis peut révéler des ennuis potentiels. A plusieurs reprises, j’ai pu voir que sous les éboulis se cachent plusieurs mètres de glace et que des cavités se formaient du fait de la fonte. Pas vraiment envie de passer à travers !
Au final, j’ai mis 3h30 pour atteindre le sommet et 2h30 pour redescendre (pauses comprises). Ça peut clairement se faire plus rapidement !
Photos
Auteur : mzagerp
Avis et commentaires
Effectivement, Nardino, vous avez raison. Il n’y avait pas de dangers apparents (crevasses) mais il est certain que le risque zéro n’existe pas ; même si le glacier des Barmes de l’Ours fait peine à voir.
Pour avoir parcouru ce glacier quelques fois il y a 15-20 ans je peux vous affirmer qu’il y avait de sacrées crevasses. Mais c’était il y a 15-20 ans. Peut-être ont-elles disparu.
Quoiqu’il en soit les glaciers débonnaires sans danger ça n’existe pas. J’ai failli perdre un pote sur une partie plate et lisse du Glacier de Rochemelon (un peu comme votre photo 3).
On avait décidé de ne pas s’encorder, je filais devant et tout à coup un cri derrière moi. Je me retourne, il n‘y avait plus que la tête du pote qui apparaissait. Hallucinant ! A cet endroit tout était absolument plat et lisse sans la moindre bosse. Vains Dieux le cirque pour le sortir !
Et pourtant le Glacier de Rochemelon hein, on lui donnerait bien le Bon Dieu sans confession !....
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