Sortie du 21 juin 2020 par gegers Lac des Bèches (2401m)

Il était indispensable de célébrer le solstice d’été dans les Écrins. Depuis ma première visite à la Tête des Chétives, en 2015, voici ce qui est devenu une tradition annuelle. Pas vraiment un pèlerinage, puisqu’il n’y a aucune dimension religieuse là-dedans, juste le plaisir et le besoin de passer le jour le plus long de l’année dans un petit coin de ce splendide Parc National.

Cela faisait quelques saisons que je zieutais le vallon de la Lavey, sans réussir à trouver le bon créneau pour m’y rendre. Ce sera chose faite en cet été plutôt timide. Chaussures aux pieds à 7h, je suis tout d’abord inquiété de voir gonfler les nuages autour de la Tête de la Marsare derrière moi, et, en face, autour de l’Aiguille de l’Olan. Par chance, et alors que Belledonne restera engoncée dans les nuages toute la journée, ces derniers se dissiperont rapidement ici, laissant place à la mi-journée à un simple voile nuageux.

L’entrée dans le vallon se fait presque solennelle, alors que les cuisses chauffent, dans le brouhaha du tempétueux Vénéon. Tout au long du cheminement, tranquille, en direction du Plan de la Lavey, on apprécie la vue de ces cascades qui viennent gonfler le ruisseau de la Muande. J’atteins le refuge de la Lavey (fermé jusqu’au 4 juillet) en même temps que le soleil, et j’évalue alors mes options. J’envisage tout d’abord le Lac de la Muande, mais le fond du vallon est encore bien à l’ombre et semble ponctué de névés encore imposants. Je préfère m’en aller vers l’ouest, dans les pentes baignées de soleil en direction du Lac des Bèches.

La montée est rude, mais le sentier est bon, et le paysage est splendide, notamment la vue offerte sur l’imposante Aiguille de l’Olan que j’aurais bien du mal à quitter des yeux. Le cheminement louvoie entre les barres rocheuses et la progression s’effectue tranquillement, sur une sente régulière. Je n’ai encore vu personne, et j’arrive seul au Lac des Bèches. Si le cheminement s’est fait alors sans neige, le changement d’ambiance ici est radical, puisque le secteur est encore bien blanc, et que plusieurs mètres de neige bordent le lac, en plein dégel. Le secteur est néanmoins très appréciable, notamment un large bras d’eau, situé en aval, qui constitue un coin idéal pour se prélasser, ce que je ne manquerai pas de faire.

L’heure tourne, et c’est avec regret que je me résous à redescendre. Une bonne brise me permettra de supporter un soleil ardent sur le long chemin du retour. Un magnifique vallon, et un lac très accueillant.