Sortie du 3 décembre 2019 par bibox Tête de la Dame (1506m) par Font d’Urle

Belle découverte, pour moi, que cette charmante station de Font d'Urle. J'avais peur que les remontées mécaniques gâchent un peu les lieux. Mais il y a de quoi se balader autour. Ce fut une bambée de demi-saison, avec quasi personne dans les parages, qui malgré un dénivelé pas trop dur sur le papier, m'a permis de terminer la journée très, très fatigué. J'y reviendrai, comme on dit par ici !

Itinéraire, carte // Fiche topo

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Conditions météo

Très beau ciel bleu en montagnes, au-dessus de la mer de nuages. Neige présente sur le Serre de Montué mais en faible épaisseur. Givre un peu partout. Il faisait froid en ce début décembre.

Récit de la sortie

Pas besoin de raquettes dans ces conditions de neige, même vers 1700m, cela passait sans problèmes. Le seul groupe de trois randonneurs croisé, en était aussi dépourvu. C’est entre 11h et 13h, au départ de la marche, qu’il faisait le plus chaud et que les pieds s’enfonçaient rarement de quelques centimètres dans la neige craquante. Je pars direction porte d’Urle afin d’apprécier plus longtemps la vue au-dessus des falaises. Je regrette de n’avoir pas acheté la carte car j’aurais pu faire un détour vers la glacière d’Urle toute proche, si j’avais su. Un pylône électrique se désagrège de sa couche givrée alors que je passe dessous et les glaces jouent à la tyrolienne sur ses câbles.

La vision sur le plateau d’Ambel, jusqu’à la Tête de la Dame, est spectaculaire, entourée par la mer de nuages qui fait ressembler tout le bloc à un gigantesque navire dans des flots cotonneux. Il en est de même du côté du But Saint-Genix et la montagne du Glandasse. J’apprécie, en me retournant, de contempler la grande barrière est du Vercors, du Moucherotte au Grand Veymont, ainsi que les sommets dévoluards de l’Obiou à Vachères. Même le Mont-Blanc dépasse ainsi que les Grandes Rousses, au loin.

Je croise donc trois hommes au-dessus des chalets du Serre de Montué, point culminant du secteur, vers le pas de l’Infernet, puis gagne le col qui me permet de changer de versant, face à la fameuse momie, à l’ouest. Le plateau d’Ambel m’apparaît en entier et vue ma triste condition physique du moment, ayant coupé toutes activités sportives depuis la mi-août, exceptée une sortie en Chartreuse, gagner la Tête de la Dame, tout au bout, s’annonce être une bonne bambée.

J’avais échoué à atteindre ce sommet lors d’une randonnée printanière, en raison de fortes douleurs aux genoux, deux années avant. J’avais renoncé à faire le tour du plateau, ayant gravi très péniblement le Roc de Toulau (1581m) alors que sa descente fut un véritable calvaire. Depuis que je marche avec des bâtons, plus de soucis à signaler... La descente sur le pas de la Ferrière est très raide et je n’oserai jamais passer par là avec beaucoup de neige même en bonnes conditions, ni par l’arête, ni par le sentier, avec la lisière de la forêt juste en dessous. Un coup à finir contre un arbre.

Je franchis la barrière et me voilà sur le vaste plateau qui présente des pentes douces. Je descends encore vers le cœur de celui-ci car un des centres d’intérêt principal des lieux est le scialet des Quatre Gorges qui se trouve le long du GR. Je saute par dessus la clôture qui protège à juste titre les randonneurs non avertis d’une chute accidentelle dans l’un de ses trous. Je trouve la gorge qui permet de pénétrer à l’intérieur de l’antre. Plus de névé résiduel présent alors que l’hiver ne s’est pas encore installé ici. J’en fais le tour avec précautions étant donné que la roche humide est extrêmement glissante.

Bien ravi de cette visite, je continue au sud en remontant les vastes prairies encore plus ou moins vertes mais givrées, en quittant régulièrement le chemin tracé pour couper au plus droit. Je gagne la Tête de la Dame par sa crête est, face aux Trois Becs et au Mont Ventoux, au-dessus des fantomatiques Bec Pointu et Courcousson. Je suis déjà entamé en arrivant au cairn sommital. Quel secteur magnifique de montagne que je viens de parcourir ! Très photogénique qui plus est. Effectivement, cela doit être sympa, l’été avec la présence de chevaux sauvages.

Contemplation. Repartir par le même côté mais ce coup-ci, je vais essayer de suivre la ligne de crête, au-dessus des falaises de la montagne d’Ambel, pour profiter de l’ambiance sur le cirque de Quint. Les quelques montées-descentes me montrent mon état de fatigue et je coupe régulièrement en dessous. De retour au pas de la Ferrière, s’élever sur le sentier paisible m’est déjà pénible et je marque des pauses. Arrivé de nouveau dans la neige, je continue en diagonale vers ce que je pense être le passage. Après une longue traversée, je réalise que j’ai poussé trop loin.

Trop tard, le soleil va se coucher et toute la zone ennuagée où se situent les villages de Bouvante prend une teinte bleutée, tout comme la raide butte plâtrée au-dessus de moi. Il fait froid à 17h. Je repère les dômes du Pilat, proches de la maison. Derrière, le décor prend des couleurs plus chaleureuses. Je suis au pied d’une pyramide qu’il me semble être le sommet du Serre de Montué, toute proche et éclairée par les lueurs du soir d’un ciel clair. J’ai vraiment la flemme de l’atteindre. Un dernier regard sur l’astre diurne qui passe derrière la ligne d’horizon et je me lance presque éperdument dans la descente ; à grand pas, dans la neige. Je vise le hameau de Font d’Urle en cherchant les meilleures trajectoires pour terminer.

Il me faudra remonter quelques pentes douces, deux fois, avant de débouler au-dessus des chalets habités, dans la pénombre. Rassasié, épuisé, j’abandonne l’idée de dormir dans le massif pour recommencer le lendemain et rentre chez moi le soir même. Mais nul doute que je reviendrai vite cet hiver explorer les lieux du côté du Puy de la Gagère et de ses différentes attractions. Et puis skier aussi avec mon petit garçon chéri.

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Randonnée réalisée le 3 décembre 2019

Dernière modification : 13 décembre 2019

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Avis et commentaires

Salut, merci !
La vue est toujours très dégagée sur cette rando et même si j’ai poussé trop loin au retour sur le Serre de Montué, peu de raisons de se perdre ici, par beau temps.
Le tour du plateau d’Ambel est vraiment à faire. Classiquement, le départ se fait du col de la Bataille en montant par Léoncel (autre versant fermé en hiver), tant que le Roc de Toulau ne voit pas ses raides pentes enneigées et soumises aux coulées. De basse altitude, la zone peut-être parcourue en randonnée pédestre tard en fin de saison et plus tôt en début d’année, Il existe aussi des accès, avec plus de dénivelé, par le sud et St-Julien-en Quint ou à l’ouest par Omblèze.

"Ailleurs", c’est exactement ça ! Les monts du Vercors parés à appareiller. Méconnaissables...

Salut Rémi,
Ces paysages, où je n’ai jamais mis les pieds, m’enchantent ! Et quelles superbes photos ! Avec ces sommets blanchis et ces jeux de givre, c’est tout simplement superbe.......La 64 notamment est féérique, on se croirait en Patagonie....ou dans le Grand Nord....enfin ailleurs !
Il faudrait bien qu’un jour je pousse jusque là-bas, mais plutôt en été, car là, je ne sais pas comment tu ne t’es pas perdu !

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