Sortie du 9 juillet 2016 par Nardino Tête de l’Enchastraye (2954m) en boucle par la cabane du Prayer et le vallon du Lauzanier
Là-haut se rencontrent trois régions, le Mercantour (si on veut être rigoureux, le Mercantour s’arrête au Rocher des 3 Evêques), la Haute Ubaye et la Val Stura (Piemont - Italie). C’est aussi un sommet qui approche les 3000 m. Etant un peu isolé il offre un superbe tour d’horizon sur les sommets de ces trois régions.
Itinéraire, carte // Fiche topo
Topo de référence
Pour découvrir la carte, l'itinéraire et les infos détaillées, veuillez consulter le topo de référence
Conditions météo
Pour ce qui est de la météo : ciel bleu éclatant le matin. Quelques nuages dans la journée.
Terrain sec, parfait
Quant à moi, 6e jour d’antibiotiques. Infection bactérienne dans les narines. Extra pour le souffle !
Petite note personnelle :
Le plus bel itinéraire pour la Tête de l’Enchastraye et le plus intéressant reste incontestablement celui décrit par Dyn’s dans son topo du 10/09/2016.
Avec une petite précision : la passerelle existait bel et bien, je l’ai traversée quelque fois, notamment en descendant du Rouet. Elle aurait été emportée par une crue de l’Ubayette.
Et ceci pose un problème pour la traversée de cette dernière selon la saison.
En effet au mois de Septembre le niveau du torrent étant bas, il est possible de la traverser ici par un gué.
Par contre fin Juin il y a du gros bouillon et là c’est impossible. Et en Juillet il y a encore beaucoup d’eau.
La solution la plus viable est alors celle de monter jusqu’à la Cabane Donnadieu. A ce niveau l’Ubayette a reçu moins d’affluents et se ramifie quelque peu.
Récit de la sortie
Durée : 9h00
Distance : 22 km
D+ : 1400 m
Difficultés :
Traverser un embrouillement de roches et trouver la bonne rampe de montée vers le Lac de l’Enchastraye.
Risque de chutes de pierres
Névés dans la montée au sommet.
Vigilance sur l’arête finale, qui sans être les Cosmiques n’est pas non plus la Rue de la République.
Par temps de pluie : à oublier
Matériel
De bons bâtons de marche et de bonnes chaussures rigides.
Un casque.
Si la face côté lac est bien enneigée un piolet sera utile.
La sortie.
La première fois que je suis monté à la Tête de l’Enchastraye je m’étais inspiré du Topo de Denis Mathieu (« 50 sommets sans corde » – Editions Didier Richard) en passant donc par La Jassine et la Cabane du Prayer.
Arrivé à la cabane, ayant très mal retenu (moi) ce qu’indiquait le topo nous nous sommes retrouvés dans une traversée cauchemardesque qui nous a menés au Pas de l’Enchastraye c’est-à-dire au bout du monde…
De là, en insistant j’ai pu retrouver le sentier qui arrive du Col de Pouriac... et j’ai égaré ma femme qui ne m’ayant pas vu franchir le Pas était partie sur une arête.
Aujourd’hui j’ai voulu tracer un itinéraire personnel.
Nous sommes donc partis à pieds du Camping de Larche (1665 m) et avons remonté le Vallon de l’Ubayette jusqu’à la Cabane Donnadieu (2149 m).
Nous avons traversé l’Ubayette à un endroit où on a pu le faire sans mouiller les chaussettes.
Nous avons ainsi pris pied sur ces magnifiques rochers lustrés qui font face à la vallée, et que j’avais souvent lorgnés, en me disant que par-là « ce serait intéressant d’aller voir ».
La montée dans cette sorte de dalles s’est faite sans problème jusqu’à un replat (2365 m) à la limite d’un pierrier .
Ici théoriquement on part à droite car je pense que c’est par là que passe le parcours décrit par Denis Mathieu.
J’ai ignoré cet itinéraire et continué à avancer afin de trouver un autre passage qui nous mène aussi à la petite combe qui contient le Lac de l’Enchastraye. Ceci en restant le plus possible en dehors des blocs.
L’opportunité s’est présentée 400 m plus loin, sous la forme d’un large éboulis de cailloux beaucoup plus petits, situé au-dessus de l’amas de blocs.
Pour ce qu’on pouvait observer cet éboulis semblait se poursuivre par des pentes herbeuses ou terreuses entrecoupées de rochers, lesquelles, sans avoir l’air particulièrement accueillantes pouvaient être considérées comme abordables.
Si le départ de la grimpette est relativement tranquille, la pente s’avère très vite relativement raide.
Le haut de cet éboulis se divisant en deux branches, nous avons choisi celle de gauche.
Nous nous sommes assez vite retrouvés dans une certaine l’ambiance,
En fait cette branche de gauche est une bande de terrain encombrée de rochers, surplombant à gauche un ravin, et dominée à droite par une barre rocheuse pourrie, fourrée d’empilements hétéroclites de cailloux (Prier le Ciel qu’il n’y ait pas des cornus qui batifolent par là-haut).
La rampe totale fait 200 m de long. La pente moyenne est de l’ordre de 35°.
Avec de telles inclinaisons et dans cette qualité de terrain, pendant toute la montée il a fallu faire très attention aux déchaussements de pierres. Il y en a une ou deux qui ont volé, ça été une bonne mise à jour dans les têtes. Par conséquent, lors des mouvements, toujours s’arranger pour que l’autre ne soit jamais à la verticale.
Tout ça réuni fait qu’un casque n’aurait pas été du falbala.
Après trois quarts d’heure de bagarre nous débouchons dans la petite combe.
Là, un magnifique spectacle est assuré par un lac d’un bleu minéral devant un sommet qui a une réelle présence avec cette face rocheuse et ces névés lui donnant un air de Haute Montagne.
Magnifique et « secouant », parce qu’après tout ce qu’on vient de faire, on se rend compte qu’il y a encore de l’engagement à fournir !
La face sous le sommet étant dans l’ombre, j’en déduis que les névés qui barrent la montée normale depuis le collet sont durs et risquent de nous créer quelques soucis.
Aussi l’itinéraire avec un minimum de neige à passer est vite tracé. Ce sera une montée en « Z » :
« Rejoindre le collet à droite, puis par une montée en diagonale (en évitant au maximum la neige) aller chercher à l’extrême gauche, un accès à l’arête sommitale.et parcourir cette dernière jusqu’au sommet ».
En fait on s’est vite rendu compte que la neige s’était ramollie et c’est donc sans problème que la montée en diagonale s’est faite. Dans la partie finale on est venu se positionner sous un dernier raidillon par lequel on a atteint une encoche sur l’arête.
Cette dernière bien que relativement aisée requiert une certaine vigilance.
Deux passages nécessitent l’usage des mains, les franchissements d’une brèche et d’un ressaut rocheux (par la droite).
Trente mètres avant le replat du sommet on peut éviter le dernier ressaut rocheux en empruntant le sentier qui arrive du Col de Pouriac.
Le sommet est large. On y trouve un petit oratoire avec quelques ex-voto et une croix sur laquelle est curieusement soudée une petite guitare.
Après un casse-croûte, dessert, café (moi j’ai pris mon antibiotique !) on a attaqué la descente en direction du collet.
La sente tracée dans l’éboulis le long des grandes dalles caractéristiques de ce sommet, est commode et bien « cairnée ».
La neige s’étant effectivement bien ramollie on a pu facilement « talonner » dans les névés plus confortables que les cailloux.
Du collet on a vite dégringolé vers le replat en contrebas pour rejoindre à gauche, le GR5.
Retour « tô plan, tô plan » au Pont Rouge.
Ici on a triché, pour les 4.5 km jusqu’au Camping on a pris la navette.
Photos
Auteur : Nardino
Avis et commentaires
Bonjour,
Oui je vois. Pour descendre, après le lac tu as suivi grosso modo l’itinéraire de Ski de Rando.
La rampe dont je parle, dans le sens de la montée ? Tu vois le point coté 2453 m (il forme un triangle quasiment équilatéral avec les points 2605 et 2391) ? Tu le dépasses de quelques 100 m, tu pivotes à droite et t’attaques tout droit dans le clapier puis le long d’une barre rocheuse pour sortir légèrement à gauche du point 2716 m.
Si tu veux je peux t’envoyer le Tracé GPX.
Je n’ai jamais fait à la montée la sente le long des dalles. Il est vrai qu’en descendant on voit mieux.
A+
Salut super sortie. J’ai adoré le secteur.
Il y a deux ans j’étais redescendu du sommet jusqu’à la cabane de Donnadieu par le lac. En suivant intégralement la ligne de "crête" au-dessus du lac du Lauzanier, typiquement en passant par les points 2716 -> 2605 de la carte ign. De beaux passages sur des dalles pas trop raide et un minimum de caillasse (enfin en comparaison du passage pas de l’Enchastraye —> Lac et des pierriers adjacents. Du coup je situe pas bien la rampe dont tu parles.
Par contre j’avais pas trouvé la sente sous les dalles sommitales très bien marquée ni cairnée (et il y avait un semblant de passerelle sous la cabane). Comme quoi !
Autres sorties
Retrouvez les récits et photos de randonneurs ayant déjà parcouru cet itinéraire.
Aucune autre sortie pour le moment. Et si vous en ajoutiez une ?