Sortie du 27 août 2019 par Jérémy de l’Ain Pointe du Colerin (3475m) et lac des Pareis

Départ aux environs 06h30 du matin. Je suis motivé et la condition physique est excellente. L’objectif initial est de gravir l’Albaron depuis longtemps. Ce magnifique sommet majeur de la Haute-Maurienne est un choix royal pour un randonneur confirmé. Le temps n’était pas annoncé comme étant optimal hormis les températures. De possibles pluies étaient annoncées en fin de journée.

Je m’élance en direction du refuge d’Avérole. La première partie du parcours n’est qu’une agréable mise en bouche qui ne sollicite nullement les jambes et qui n’occasionne aucune fatigue physique.

La vue sur la Bessanèse donne le sourire... Mais un regard en direction de l’Albaron suffit à tempérer les ardeurs car il y a du dénivelé à se "farcir" pour se retrouver là-haut.

J’évite le refuge en passant par un petit raccourci et me voilà en direction du Clapier Blanc. Le balisage est beaucoup plus visible qu’en 2011 où je m’étais égaré sur la moraine du PAG (Petit Age glaciaire) du Glacier des Grandes Pareis...

A un moment, je prends pour repère visuel la Pointe du Colerin et les névés de l’ancien Glacier d’Entre-deux Ris et néglige le sentier que je suivais car ce dernier semblait ne pas mener au Passage du Colerin mais plutôt au Col des Audras.

Tant pis si je perds de l’altitude et que je passe par un terrain accidenté. Je ne veux pas perdre de vue la Pointe du Colerin.

Une fois les différents névés traversés, je retrouve des cairns parsemés de manière régulière jusqu’au Passage du Colerin.

Après le passage, c’est la montée finale en direction de la Pointe du Colerin qui commence. Rien de technique mais c’est quand même pentu.

Enfin, une fois arrivé sur la crête, c’est le passage des dalles qui constitue le moment le plus marquant dans le parcours qui mène au sommet.

En effet, du côté italien il y a quand même du gaz et du côté français il y a des dalles où toute glissade est fortement proscrite.

Tantôt bipède, tantôt quadripède, tantôt agrippé à la roche comme le ferait un écureuil sur un arbre, je traverse le tant redouté passage des dalles.

Quelques minutes après, c’est l’arrivée au sommet. Il est 11h30. La Vierge sommitale tourne le dos à la France et fait face à la Ciamarella (3676m).

Le temps est de plus en plus chargé en nuages, j’hésite un bon moment à pousser ma progression plus loin en direction de l’Albaron, l’objectif initial situé à environ un kilomètre et demi de ma position.

Une pensée traverse mon esprit : il vaudrait mieux pour moi qu’il ne se mette pas à pleuvoir car le passage des dalles risquerait d’être très périlleux en étant humide....

Le temps d’aller et de revenir depuis le sommet de l’Albaron, de faire des photos au sommet, de savourer les moments passés, il y a de quoi s’écouler deux bonnes heures et des ondées sont annoncées en fin d’après-midi (il pleuvra finalement vers 17h).

C’est donc presque la mort dans l’âme que je me résous à ne pas pousser plus loin ma progression. J’étais venu pour l’Albaron et je ne repars qu’"avec" la Pointe du Colerin en poche et je ressens quand même une certaine frustration.

Mais après réflexion, je reconnais que la Pointe du Colerin est un très bel objectif de randonnée qui mérite le détour même s’il n’a pas l’aura de l’Albaron.. Au diable la frustration ! Quant à l’Albaron, je ne perds pas l’espoir de le gravir un jour...