Sortie du 18 juin 2019 par Dyn’s Lac Surat (ou Lac de Prelles) en boucle par le col du Cheval de Bois (2473m)
D'une indicible beauté sauvage, le lac Surat est déjà une petite aventure en soi, hors des sentiers battus dans la belle vallée de Champoléon. Blottis entre les recoins du sauvage vallon de Prelles, les abords du lac se livrent à merveille à un bivouac, rien que pour prendre le temps d'infuser la magie des lieux...
Itinéraire, carte // Fiche topo
Topo de référence
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Conditions météo
Beau temps sur la fin de journée du 18 et de la journée du 19.
Récit de la sortie
Le lac Surat n’est plus à présenter pour les amateurs de lieux sauvages. Une petite aventure qui constitue une belle première pour découvrir la vallée de Champoléon dans le massif des Écrins que je compte bien arpenter cet été, avec également les vallées du Vénéon, et du Valgaudemar.
Ma tendance du moment est au bivouac. Parfait. Le lac Surat à l’air de s’y livrer à merveille d’après les quelques photos fouinées à droite à gauche. J’arrive vers 17h au parking des Auberts, en découvrant pour la première fois cette belle vallée du Drac Blanc. Je me mets en marche par la piste de la rive gauche en direction de la cascade de Prelles. La belle forêt de mélèzes et de bouleaux me laisse imaginer qu’en automne ce secteur doit être somptueux...
J’arrive au pied de la cascade après quelques kilomètres d’approche, l’effet brumisateur est plutôt agréable ! Je fais bien attention sur la suite de ne pas louper le départ du sentier. Le cairn ressemble plus à un quelconque tas de cailloux. C’est parti pour la remontée du raide versant sauvage le long de la cascade. Truffés de rhododendrons en fleurs, il est d’autant plus époustouflant.
Je débouche au replat où il faut traverser le torrent, des plus fougueux à cette période. Le franchissement à gué au niveau du sentier ne m’emballe pas, je remonte afin de chercher un endroit pour franchir l’impétueux cours d’eau. Je trouve un autre passage plus étroit au-dessus duquel je peux sauter. Je tente le coup, un pas d’élan, je lance la jambe vers l’avant alors que mon pied d’appui glisse... Je me rétame les fesses dans la flotte ! Je me relève promptement et gagne l’autre rive. Je suis trempé jusqu’au torse ! Mon sac, par chance, est quasi sec. L’appareil photo que je tiens en bandoulière dans une sacoche est mouillé. Je l’essuie illico avec mon mouchoir, le boitier du reflex n’est pas touché, ouf ! Mais mon objectif grand angle est embué de l’intérieur. Punaise !
Je décide de continuer malgré mon pantalon et mes chaussures mouillés, j’ai de quoi passer la nuit au chaud, c’est l’essentiel. Je sécherai le tout demain matin. Plus loin, je franchis l’insolite corniche dans la barre rocheuse délivrant le haut du vallon de Prelles. Je retrouve le soleil vers le lac Surat, mais il va bientôt disparaître derrière la ligne de crête à l’horizon.
Je m’active et prépare mon bivouac. Je monte la tente et fais chauffer l’eau pour les pâtes. Le soleil décline et je mange ma gamelle aux derniers rayons embrasant le Sommet de Prelles et la Pointe d’Estaris. Mon pantalon a finalement séché assez vite. Retirer mes pompes et mes chaussettes trempées sonne la délivrance ! Je me glisse dans mon duvet au sec pour une bonne nuit !
Le lendemain matin, le soleil, caché par l’échine de Rouite, ne se pointera que vers les alentours de 8h30/9h ! J’infuse la beauté des lieux le temps que mes affaires sèchent. Je ne me remettrai en route qu’en fin de matinée avec chaussettes et chaussures encore un peu humides ! Il y a toujours de la buée dans l’objectif grand angle, alors je dégaine le 70/200mm ! Les clichés suivants ne seront que des zooms !
La montée au col du Cheval de Bois est bien agréable, elle délivre le vallon reculé de la Haute Sagne encerclé d’abrupts pans de montagne. Je rencontre un randonneur au col, monté seul par le vallon de Rougnoux. C’est un fidèle lecteur d’Altituderando qu’il considère comme un site de référence incontournable.
Puis, c’est la descente par le vallon de Rougnoux, dominé par l’impressionnante muraille de la crête du Martinet aux plissements géologiques remarquables, essentiellement des flyschs et des calcaires nummulitiques.
Au refuge du Pré de la Chaumette, j’en profite pour demander l’état du sentier du vallon d’Isola au gardien, fort sympathique d’ailleurs. Il m’apprend qu’une section du sentier est régulièrement retapé après les orages dévastateurs. Il est d’abord repioché une première fois, puis élargit une deuxième fois. Enfin, c’est le retour final aux Auberts par le sentier en rive droite du Drac Blanc. Mon objectif 10/22mm passera la prochaine nuit recouvert de riz dans une boîte. Il est maintenant sauvé !
Photos
Auteur : Dyn’s
Avis et commentaires
Merci Ozenn, j’aurais bien été frustré de retourner à mon vieux compact ! Ceux sont des objectifs qui coûtent chers que mon père m’a donné, j’y tiens comme à la prunelle de mes yeux ! Et oui il va encore bien chauffer avec tout ce que je prévois !
Que de souvenirs... Ce lac est l’un de mes préférés. Et un lieu rêvé pour un bivouac !
Merci pour ce récit (une vrai petite aventure !) et pour les belles photos... Heureusement que l’objectif est sauvé... Quelque chose me dit qu’il va encore beaucoup "chauffer" celui-là avec tous ces itinéraires en perspective !
Bééé oui c’est ça Altituderando, ça donne des idées !
C’est drôle car je le possède aussi ce hors série de 2017 🙂
Cela dit, j’ai passé pour la première fois le Col du Cheval de Bois en... 1988 🙂
Bonsoir Thierry,
Oui, la montée par la cascade est époustouflante et permet une belle boucle avec la traversée du col de Cheval de Bois. J’ai découvert cet itinéraire grâce à P. Sombardier dans un hors-série de Montagnes Magazine datant de l’été 2015 (topo également présent dans un autre hors-série de 2017).
Bonsoir
@Dyn’s : J’avais tenté d’y aller l’an dernier fin juin par le col du Cheval deBois, mais il y avait encore trop de neige (altituderando.com/Col-du-...), et j’avais du renoncer. Vous avez plus eu de chance, d’autant que vous avez bivouaqué.
J’y étais donc retourné en aout mais en passant alors par la cascade, c’est vraiment un magnifique endroit et j’en remercie encore Michel de m’en avoir donné l’idée.
Oui bien sûr, les ambiances automnales de la Montagne de Cédéra et de Rouite avaient déjà bien attiré mon attention lorsque tu avais publié les topos. Celui de l’Aiguille de Morges n’est pas passé inaperçu ! Je retournerai sûrement au Lac Surat, ce sera l’occasion de monter au Sommet de Prelles par ton itinéraire. Tu auras quelques sorties (bivouacs) rattachées !
C’est vrai que les torrents sont gorgés d’eau à cette période de l’année... un truc que je vais préciser sur mes prochains topos qui se situent (tous) dans les Écrins.
Quelques anecdotes croustillantes lors d’une traversée.... de l’un d’entre eux !
J’imagine que tu as du voir les topos que j’ai publié dans le coin ?
En tous cas, c’est un endroit fabuleux quelque soit la saison 🙂
Autres sorties
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