Sortie du 17 avril 2019 par Pascal Mont Buet (3096m) par Vallorcine (village du Buet)
Un panorama alpin exceptionnel tout en blanc, maître-mot de cette longue sortie à skis.
Itinéraire, carte // Fiche topo
Topo de référence
Pour découvrir la carte, l'itinéraire et les infos détaillées, veuillez consulter le topo de référence
Conditions météo
Beau malgré quelques petits cumulus inoffensifs. Plutôt chaud pour la saison.
Récit de la sortie
Le Buet, on y monte, on y remonte... Certes, on connaît ce parcours quasiment par cœur, on sait que c’est une assez belle bavante, mais le panorama hors-normes qu’on contemple là-haut vaut bien tout cela. En version hivernale, ce sont aussi 1700m de descente à skis qu’on s’offre dans ce décor exceptionnel, tout en s’affranchissant de la traversée du pénible chaos rocheux sous le col de Salenton. C’est d’ailleurs certainement la dernière occasion d’y monter à skis cette année avant que le printemps et la chaleur n’emportent la neige dans le bas du vallon de Bérard. Malgré un début de bronchite, il faut y aller !
Départ vers 11h du village du Buet. Après des obligations de la vie de vallée, c’est tard, et on croise déjà des skieurs terminant leur descente. On y va, quitte à faire demi-tour si les conditions sont trop mauvaises. Espérons que le front froid de la veille ait encore un peu d’effet pour limiter le réchauffement...
Malgré un petit portage jusqu’à la cascade de Bérard, on peut chausser juste au-dessus, mais c’est clair que le boardercross qui suit ne survivra pas à la semaine de foehn annoncée. Le seul passage délicat est le court passage entre la falaise et le torrent, où la passerelle est recouverte d’une haute et étroite couche de glace dure. Heureusement, la main courante est utilisable pour sécuriser la traversée.
La montée dans le vallon se poursuit tranquillement, avec quelques passages très "ski de fond"... On rejoint le fond du vallon où, après être passé à côté du refuge dépassant à peine de la neige, on attaque les grosses montées.
Les raides dévers se remontent facilement sur une bonne trace, la neige n’est pour l’instant pas encore trop molle, mais il fait beaucoup plus chaud que prévu et ça ne va pas durer. Demi-tour ? Ce sera plutôt l’habituel plan B : une descente suffisamment tardive après l’arrivée de l’ombre, pour que d’ici là le regel ait eu le temps de redurcir et stabiliser la soupe... D’ailleurs, les pentes supérieures sont en meilleures conditions et pas du tout exposées. On continue donc... On croise d’ailleurs les derniers "retardataires" dans leur descente. À partir de maintenant, on aura la montagne pour soi tout seul...
On passe sous le col de Salenton, la Table du Chantre... La vue, déjà magnifique sous les imposantes faces hivernales des Aiguilles Rouges, s’ouvre soudain, dominant le sauvage versant Diosaz alors que la chaîne du Mont Blanc émerge comme véritable maître des lieux derrière les Aiguilles Rouges, maintenant ramenées à leur juste taille. Le panorama prend une toute autre dimension, qui captivera le regard continuellement jusqu’au sommet.
La montée est longue... L’altitude se fait sentir, l’air raréfié ne faisant pas bon ménage avec une bronchite. Mais l’incroyable paysage sera un prétexte parfaitement justifié à de multiples pauses contemplatives. D’ailleurs, on n’est pas pressé...
Finalement, la crête, le sommet... La vue s’ouvre enfin vers le nord et les Dents du Midi chahutés par les cumulus. On ne profitera cependant pas beaucoup de la vue sur l’impressionnant versant de Tré-les-Eaux à cause d’une grosse corniche sommitale interdisant toute vue plongeante. Le paysage vers l’ouest est aussi assez décevant : On distingue à peine les montagnes de Platé ou du Chablais dans l’air embrumé sous les cumulus. Comme quoi, dominer de haut n’est pas forcément la garantie d’un paysage spectaculaire.
17h, on va tranquillement commencer la descente. On se laisse glisser sans se presser, profitant de l’instant... Malgré la chaleur et l’heure tardive, les magnifiques pentes entre la crête et la Table du Chantre se laissent agréablement skier. Belles traces dans un décor de rêve... Direction une bosse neigeuse sous l’Aiguille de Salenton pour une longue pause sur le dernier spot ensoleillé du jour, en attendant que l’ombre durcisse la neige plus bas dans le vallon.
18h30, on reprend la descente, en choisissant bien les points de passage pour trouver le meilleur compromis entre neige molle et neige croûtée. On place quelques virages là où c’est facile, mais les passages raides sont souvent franchis en tranquilles traversées-conversions, pas envie de se casser la figure dans cette neige piégeuse en étant seul dans la montagne, les prochains visiteurs ne passeront certainement pas avant le lendemain...
Le fond de la combe... La neige a eu le temps de regeler un peu, facilitant grandement la traversée des faux-plats "ski de fond" sans avoir à trop pousser sur les cannes... Tous les versants sont maintenant dans l’ombre, limitant le risque de coulées, mais par prudence on ne traîne quand même pas trop sous les couloirs d’avalanche. On rejoint le boardercross en forêt, ponctué par le passage délicat. Si avec une grosse dose de confiance se laisser rapidement glisser dessus semble parfaitement possible, la prudence impose le déchaussage. Puis après un peu de marche en forêt, on finira par quelques derniers virages sur une piste bleue abandonnée pour la saison pour rejoindre le parking, avec à la clé ce qui aurait pu causer la grosse gamelle du jour : Vouloir skier comme d’habitude en ayant oublié de refermer les chaussures...
Fin de la balade vers 20h, des paysages alpins pleins les souvenirs...
Photos
Auteur : Pascal
Avis et commentaires
Autres sorties
Retrouvez les récits et photos de randonneurs ayant déjà parcouru cet itinéraire.