Sortie du 6 septembre 2018 par Alexandre Cap Fréhel

• Itinéraire de cette sortie
• Distance : 11km
• D+ : 125m

Départ matinal pour m’assurer d’une tranquillité sur le parcours, le cap Fréhel est en effet un site très touristique, c’est même l’un des plus fréquentés de Bretagne. Ce qui, par ailleurs, n’enlève rien à la beauté des lieux.

Phénomène très surprenant, que j’ai eu l’occasion d’observer à maintes reprises et en divers endroits, une écrasante majorité des visiteurs se concentre uniquement sur le "cœur" du site ; à savoir pour le cap Fréhel, un territoire restreint compris entre le phare, la corne de brume et le belvédère de la Fauconnière.

Le cap Fréhel, c’est pourtant bien plus que cela. Quid de ses côtes est et ouest, de l’anse des Sévignés, de la pointe de Château Renard ou de la pointe du Jas ?

En septembre, le phare ouvre seulement l’après-midi. Je ne croise que très peu de personnes au passage du cap et de part et d’autre de ce dernier, le sentier du GR34 s’avère quasi désert, ce qui n’est pas pour me déplaire.

L’objectif premier de cette sortie est de proposer une version courte du topo initial, réalisable en une demi-journée (sans se presser) et qui arpente la majeure partie du cap et de ses côtes.

Je pars cette fois de la Ville Menier, un hameau bien entretenu qui fleure bon la Bretagne maritime. Un chemin quitte par l’est le hameau, je prends ensuite toujours à gauche aux bifurcations, jusqu’à atteindre une petite route. Juste en face, un sentier effectue la liaison avec le GR34, au niveau de l’anse des Sévignés.

Vient alors le second objectif de la sortie qui consiste à descendre sur la plage de l’anse des Sévignés. Pour cela, il existe un sentier assez raide qui débute à hauteur d’un grand rocher, isolé des falaises, environ 200 mètres après que le GR34 a franchi une ravine.

Point de sable fin sur cette plage, composée uniquement de blocs et de gros galets. En direction du sud, je la parcours sur 300 mètres jusqu’à la grotte des Sévignés. Ce n’est toutefois qu’un renfoncement au pied des falaises, à la manière d’un abri sous roche.

Je quitte la grotte en longeant les falaises de grès roses de Fréhel, appartenant à la série "Erquy-Fréhel" âgée de 400 à 470 millions d’années. À y regarder de plus près, il est possible d’observer les variations des conditions de sédimentation de ces grès et de comprendre dans quels milieux ceux-ci se sont formés. Les faciès de stratifications entrecroisées, très fréquents, révèlent une sédimentation en milieu agité par des courants, de type fluvio-deltaïque ou fluvio-lacustre (backshore) ou encore en milieu marin peu profond (shoreface).

Plus loin, des couches très claires et décimétriques, intercalées dans les grès roses, attirent mon attention. Il s’agit probablement d’arénite, un grès à grains de sable grossiers, faiblement cimenté et assez friable. Peut-être l’empreinte de "courtes" régressions marines.

Passionnant tout cela, de rester planté au pied des falaises, près de 30 minutes à scruter ces grès, à tenter de m’imaginer l’aspect du littoral plusieurs centaines de millions d’années en arrière, à me poser mille et une questions auxquelles je n’ai et n’aurai pas les réponses, mais il reste encore du chemin à parcourir.

Sur la côte ouest du cap, c’est au niveau de la plage de Port au Sud-Est que je quitte le GR34 pour franchir la toute proche route D34. De l’autre côté de la route, un chemin quasi rectiligne traverse le paysage de la lande de Fréhel sur 750 mètres et rejoint cette même route D34, à proximité du hameau Besnard. Le retour à la Ville Menier emprunte ensuite le même itinéraire que celui du topo.

Avant de quitter la Ville Menier, je retourne finalement à l’anse des Sévignés pour grignoter un bout. Car pour l’après-midi, j’ai préalablement concocté un petit circuit passant par la pointe aux Chèvres, non loin du cap Fréhel.