Sortie du 15 août 2018 par Alex Dôme de Neige des Écrins (4015m)
Après un problème météo au Mont Blanc, nous nous rabattons sur le Dôme de Neige. Cela me validera tout de même mon premier "4000"... Tout n'est donc pas perdu ! Et même au final cela valait vraiment bien la peine. Je la conseille à tous les alpinistes débutants comme moi, qui ont la patate !
Itinéraire, carte // Fiche topo
Topo de référence
Pour découvrir la carte, l'itinéraire et les infos détaillées, veuillez consulter le topo de référence
Conditions météo
Conditions météorologiques parfaites : absence de nuages et peu de vent... Que du bonheur !
Récit de la sortie
Rendez-vous avec le guide au Pré Mme Carle pour midi, nous arrivons en retard bien entendu, mais avec 10 000m dans les pattes en 2 semaines et plusieurs nuits en refuge pour m’acclimater. Je m’étais préparé autant que possible pour le Mont Blanc, du coup pour le Dôme j’espère que ça ira.
Une frite et une omelette plus tard au refuge du "Pré Mme Carle", nous partons en suivant le guide et en dépassant tout le monde dans les "bouchons" donnant accès au Glacier Blanc.
Nous arrivons au premier refuge et après une courte pause nous voila repartis sans faiblir (surtout le guide...) en direction du Refuge des Écrins que atteignons au bout de 4 heures depuis le parking.
Le refuge des Écrins :
Arrivés au refuge c’est la cohue, l’endroit est plein. Du coup pour l’ambiance montagne isolée perdue, on repassera. Je me permets également de signaler deux ou trois petites choses.
Pour 60€ la demi-pension il pourrait au minimum y avoir un endroit pour faire un brin de toilette, même à l’eau froide. Les pieds dans le lavabo ou l’on se brosse les dents le soir, ce n’est pas top.
Les serveurs qui parlent à peine français c’est dommage aussi, même s’ils font le maximum pour se faire comprendre.
D’autres refuges (eux-aussi vers les 3000m) proposent carrément des douches chaudes avec une demi-pension à 50€, le tout en accueillant beaucoup moins de personnes, donc générant moins de recettes. Heureusement que le personnel est aimable.
Voila pour la "petite charge" contre ce refuge "usine". En clair ce refuge ne me laissera pas un souvenir impérissable.
Le lendemain, réveil 3h00. Le guide veut que nous arrivions les premiers en haut, du coup à 3h30, départ avant tout le monde.
Nous ferons les 2/3 du parcours de nuit ce qui aura été assez déconcertant sur un aussi grand glacier. Le plus impressionnant aura été que nous n’aurons pas vu le mur de 800 mètres se dresser devant nous quand nous étions dessus ! Le moral en prend quand même un petit coup.
En commençant l’ascension du mur vers 3200-3300 on voit une véritable farandole de lampes frontales en contrebas, cela a son charme... Désolé mais pas de photos de nuit (je n’allais tout de même pas porter en plus un trépied !) 🙂
Arrivé à mi-pente vers 3500-3600, le soleil se lève et le spectacle est vraiment grandiose. Je comprends alors la volonté du guide d’arriver les premiers. Effectivement vu le monde en dessous de nous, être seuls en haut du Dôme des Écrins aura été un réel privilège.
Les photos sont donc prises en étant seuls un bon quart d’heure au sommet, je crois que la vraie magie aura été là. Je ne regrette ainsi pas ma préparation qui m’a permis de forcer le pas pour profiter de ce 1/4 d’heure de plénitude.
Voila pour le rêve...
Quelques remarques sur l’aspect technique :
Nous avons mis 3h15 depuis le refuge sans faire de pause et j’ai eu un léger mal à la tête vers 3900-4000 au plus dur de l’effort. Le mal est passé une à deux minutes après l’arrêt de la marche en arrivant au sommet.
Pour l’aspect technico-physique, il faut quand même avoir la caisse et maîtriser un minimum le cramponnage.
Pour les photos il s’agit d’un mélange de prise à la montée et à la descente. J’ai ainsi préféré classer les photos par altitude et non de manière chronologique.
PS : commentaire sur la "facilité présumée" de la course
Naviguant dans les séracs, franchissant les ponts de neige et des murs plus raides les uns que les autres, je retiens celui a écrit "A la portée d’un randonneur entraîné et d’accès facile". Désolé mais je ne suis pas d’accord avec cette affirmation bien trop répandue. Des passages à 40° dans la neige-glace (j’ai contrôlé avec une carte IGN), une rimaille qu’on franchit avec le piolet, ce n’est pas "facile" et encore il faisait beau et pas trop froid, à peine -5°c au sommet. Pour moi il s’agit d’une vraie course d’alpinisme nécessitant une solide condition physique et une certaine maîtrise du cramponnage.
En clair je ne la conseillerai pas en course d’initiation glaciaire. De plus à partir de 3500m, même si on ne le sens pas, le souffle est plus court et les jambes sont plus lourdes. On perd donc encore de ses capacités.
Je conviens cependant qu’il ne s’agit pas d’une course "techniquement difficile" mais se lancer là dedans en ayant découvert les crampons au parking "Mme Carle" et le sport, l’hiver dernier sur un remonte pente serait inconscient.
Voila pour mon ressenti sur ces cotations trompeuses.
Photos
Auteur : Alex
Avis et commentaires
Je me suis permis de regarder vos ascensions et je comprends ce que vous voulez dire du coup pour la cotation de son ascension (au dôme). J’ai bien l’impression que certaines cotations dans le massif des Écrins ne sont plus à l’ordre du jour, à commencer par le Dôme. Pour sa dangerosité (qui peut de ce fait nous pousser à accélérer) et en me basant sur vos dires, je trouve que le F est léger, mais je ne suis pas un expert loin de là.
A titre personnel la longueur ne m’inquiète pas tant que ça, la Grande Ruine s’apparentait à la même distance à peu près (2100m pour la descente) et ça ne m’a pas dérangé.
En tout cas merci pour votre réponse !
Je n’ ai jamais fais la grande ruine. Tout ce que je peu dire, c est que le dôme est la course la plus dur physiquement que j’ ai fait, je vous laisse juge au vu de mon profil. Les 2200 mètres de descente sont vraiment interminable.
Au niveau technique, bien que pas vraiment engagé, il y a des passages où il ne faut pas trainer (sous des céracs) et d autre où il ne faut pas tomber (pente a 30°).
Sinon objectivement de par ma modeste expérience je la classerai PD-
Voilà, bon courage
Bonsoir, vous jugeriez comment l’ascension du Dôme par rapport à celle de la Grande Ruine (pointe Brevoort) juste à côté ? Voie normale pour les 2.
Bien évidemment sur le plan technique car la Grande Ruine reste assez courte le deuxième jour.
A ce jour Brevoort est ma seule expérience en alpinisme et le Dôme (ainsi que le Grand Paradis que je projette de faire avant) m’intéresse beaucoup.
Merci !
Toujours ce problème de cotation.
Le Dôme de neige est coté "Facile".
Cela veut dire : course facile pour alpinistes entraînés et avec des conditions optimales.
Cela ne vaut pas dire : à la portée d’un randonneur entraîné. Car entrainé, c’est forcément sur le plan physique et acclimatation. S’il est entraîné sur le plan technique, crampons, piolet, maniement des cordes, ce n’est plus un randonneur mais un montagnard qui peut faire des courses d’alpi ou des randos.
Effectivement l’été, c’est un défilé, et ce refuge est un peu une usine actuellement. Les Ecrins avaient, à une certaine époque, lointaine.., la réputation d’être plus fréquentés que le Mont Blanc. Pour y être monté, il y a une vingtaine d’années, l’accueil avait été très sympa et les serveurs parlaient français !
Je pense que le principal est de pouvoir profiter de la "magie" que nous apporte la MONTAGNE, et faire abstraction de ces "petits" détails.
L’objectif principal est de réaliser ce que l’on projète et surtout d’en profiter, on y retourne rarement, vous garderez dans votre mémoire l’ascension, le refuge restera un détail !
Exact !
Fin juin 2013 il y avait un manque d’eau au refuge des Écrins (ils tournaient sur des citernes de stockage). Mais on avait par contre très bien mangé.
Ce n’était pas si grave que cela ce manque d’eau pour se laver.
Si il n’y avait eu que cela pour gêner un peu la tentative, j’aurais signé des deux mains pourvu que le sommet soit atteint ...
on est dans les écrins, donc les conditions de neige influent très vite sur la difficulté. la même course en juin ou en août, c’est souvent bien différent...
ne soit pas si dur envers le refuge, en début de saison il n’y a tout simplement pas d’eau du tout. A l’aigle, adèle planchard ou d’autres, il n’y en a même jamais de l’été. c’est sûr que tous les grands refuges situés sur des voies normales accessibles de sommets populaires font tous plus ou moins "usine"... regarde plutôt vers des secteurs comme l’oisans, c’est plus tranquille.
Je n’ai pas une grosse expérience en alpinisme, mais le Grand Paradis me semble plus approprié que le Dôme pour une première virée à plus de 4000 (j’en ai un bien meilleur souvenir que celle du Dôme avec un stop à la Brèche Lory par faute d’une météo abominable).
L’approche vers le refuge Victor Emmanuel II est plus facile que celle du refuge des Écrins et même si c’est aussi une "usine" à alpinistes (on y trouve quand même des chambrettes de six personnes), on est en Italie et l’ambiance y est plus chaleureuse, quoique bruyante (mais c’est l’Italie !) et les serveurs parlaient français en 2012.
L’accès au sommet m’a paru bien moins exposé et difficile qu’au Dôme (sauf pour aller toucher la Madone, mais ce n’est pas bien long).
En te souhaitant beaucoup d’autres 4000 ...
merci, l’appareil faisant tout de même son poids (le bougre...!) ;)
Pas de trépied, mais belles photos ! 🙂
Bravo pour cette belle virée, merci pour ces très belles images.
Bravo pour ton premier "4000", c’est également là que j’ai gagné cet altitude pour la première fois, et "en passant" : tes photos sont sublilmes, merci !
Autres sorties
Retrouvez les récits et photos de randonneurs ayant déjà parcouru cet itinéraire.