Vires des Sultanes et du Grand Couloir, en boucle par le col Vert (ou le pas de l’Œille), plus Roc Cornafion (2049m)

Difficulté :
Alpinisme PD
Dénivelé :
1150m
Durée :
1 jour

Un des enchaînements les plus aériens du Vercors qui en recèle pourtant bien d'autres. Au cours des premières heures de marche, on grimpe dans pas moins de trois couloirs et on parcours deux vires impressionnantes et magnifiques. Attention, deux passages demandent un peu de technique et des nerfs à toute épreuve alors que le vide est omniprésent au cœur des immenses falaises. Les conditions doivent être parfaites et venir avec du matériel pour s'assurer est recommandé. On peut rentrer par le pas de l’Œille mais la boucle par le col Vert me semble aussi naturelle et permet de voir encore de beaux paysages, sans être trop fatigante. On peut tenter plusieurs ascensions dont le Roc Cornafion qu'il faut aller chercher plus loin. – Auteur :

Accès

De Vif, prendre la route du col de l’Arzelier sur 8km jusqu’au village de Prélenfrey, sur la commune du Gua. Traverser le bourg et suivre la route forestière des Bordeaux. Se garer au dernier parking, avant la barrière.

Précisions sur la difficulté

Randonnée longue sur un parcours difficile qui demande d’avoir une très bonne condition si vous faîte la grande boucle et des nerfs solides dans les vires et le Grand Couloir.

Il est plus sage de considérer cette course en alpinisme et de s’équiper en conséquence, Voici les cotations de C2C : 3b X2 T5 E4 mais ils conseillent cordes de 30m, sangles et friends. Casque obligatoire à mon sens.

Brouillard, pluie et vent sont à proscrire.

Il y a deux points particulièrement chauds :

  • Le premier est la partie médiane de la vire du Grand Couloir avec quelques mètres au bord du vide sur un mauvais sentier si on suit la trace. Il vaut mieux monter en bord de rochers sur la gauche, où l’on trouve aussi un piton, avec une sortie plus facile.
  • Le second est la courte diagonale qui permet de quitter cette même vire et de grimper dans le Grand Couloir. Le premier pas en 3b est plus technique que la cotation le laisse penser, exposé avec un très fort engagement. Ne pas hésiter à faire demi-tour si vous ne le sentez pas car il est nettement plus confortable de passer en étant assuré sur ce pas et deux pitons dont un avec maillon se trouvent là.

La suite du couloir est plus débonnaire si l’on vise le dièdre, sur la gauche avec du bon rocher et de belles prises, même si c’est encore raide.

Pour en revenir aux vires, les difficultés consistent à les trouver et cela sollicite un bon sens de l’orientation et de lecture des topos. Les sentes sont à part quelques points, en bon état, mais ces vires sont très aériennes, exposées et très impressionnantes. Il y a une réchappe vers le pas de l’Œille, si après la vire des Sultanes, on n’ose pas s’engager sur celle du Grand Couloir.

Pour le Roc Cornafion, la principale difficulté consiste à ne pas perdre le sentier en montant mais couper à vue est possible si vous êtes à l’aise sur ce genre de terrain. Il faut mettre les mains dans le final et franchir la brèche, qui sépare l’antécime du sommet mais tout ça est plutôt aisé.

Le tracé sur fond de carte ci-dessous est donné à titre indicatif (ce n’est pas une trace GPS) et doit servir uniquement de repère à la lecture de la carte.

Avertissement

Altituderando vous informe

12 juillet 2023 : message du PGHM de l’Isère : Le sentier dit des "deux cols" (situé sur la commune de Saint Paul de Varces (38760) - entre le col Vert et le col de l’Arc en face est du Roc du Cornafion n’est plus entretenu ainsi que son balisage.

De nombreux passages d’animaux ont rendu le cheminement difficilement lisible pour des randonneurs même expérimentés. Certaines portions du sentier sont exposées à une chute aux conséquences graves.

Les infos essentielles

  • Carte IGN : IGN TOP 25 3236 OT Villard-de-Lans - Mont-Aiguille
  • Altitude minimum : environ 1280m
  • Altitude maximum : 2049m
  • Distance : environ 16 km
  • Horaires : comptez entre 7 et 9h
  • Balisage : vert et jaune, cairns, rouge pour le Cornafion
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Itinéraire

Intro et avertissement

Mis en ligne le 19 septembre 2018 sur le site de Pascal Sombardier, il est dit que ce parcours est dû à l’imagination de Catherine Icard et Rafaël Rodon que je crédite donc ici. Il n’a pas fallu bien longtemps avant que CamptoCamp ne publie l’itinéraire et je représente donc Altituderando pour ce cheminement d’exception.

Il est classé en alpinisme en raison d’un passage en particulier, le pas d’accroche dans la diagonale qui permet de gagner le Grand Couloir. Les deux points les plus délicats du topo sont pourvus de pitons qui invitent à venir équipé.

Le solo est possible seulement pour qui est bien en confiance sur ce genre de terrain et prudent Il s’agit de prendre son temps et ne pas se précipiter.

Je mets les liens vers les topos des autres sites.
Pascal Sombardier, ici.
CamptoCamp, ici.

Du parking des Bordeaux à la vire des Sultanes

Du parking des Bordeaux (1309m), en bout de route (attention il y a en a un autre juste en dessous), prendre en direction du pas de l’Œille.
A la première grosse intersection, suivre au nord en direction de la Pierre des Deux Heures, indiquée.
Après quelques hectomètres, repérer à gauche un sentier marqué par un gros cairn dans la forêt et qui rejoint le sentier du Périmètre sous les falaises, face au Grand Couloir.
Suivre le GR, direction sud-ouest qui passe sous les aiguilles des Sultanes et on repère vite le couloir du même nom avec des pare-avalanches.
Grimper dans l’étroit couloir raide en évitant au mieux les éboulis pénibles. Repérer une brèche bien visible (voir photos) un peu plus haut et se diriger juste au-dessus ce celle-ci pour prendre pied sur la vire des Sultanes.

Celle-ci est splendide. Les tous premiers mètres sont les plus exposés et vertigineux. Mais rapidement, l’exposition baisse et le sentier est confortable. Courte, on sort en descendant tranquillement sur un relativement large couloir à remonter.

La vire du Grand Couloir

Remonter le raide couloir en restant sur la gauche jusqu’à un rocher en forme d’aiguille planté au milieu. Une vire part juste au dessus sur la droite et il ne faut pas la prendre car elle mène nulle part.
Il faut encore grimper jusqu’à une sorte de petit col, lui aussi marqué par un petit rocher pointu caractéristique.
On voit tout de suite l’impressionnante vire du Grand Couloir qui part sur la droite, direction nord-est. De l’autre côté, on peut regagner le couloir des Sultanes pour s’échapper sur la crête du côté du pas de l’Œille.
La vire est tout de suite très aérienne alors que la sente est globalement en très bon état et rassurante.
La partie médiane que l’on découvre dans un détour vertigineux est la plus délicate. On repère le passage où la sente est déversante. Personnellement, j’ai suivi la trace en m’accrochant aux arbustes qui se trouvaient là, non sans avoir vérifié la solidité de mes prises avant et c’est surtout le dernier pas pour en sortir qui est le plus dangereux. Il est conseillé de contourner cette difficulté par la gauche, en montant en bord de rocher où la sortie est plus confortable.
Ensuite la sente se dégrade sur quelques dizaines de mètres mais sans difficultés.
La fin de la vire est très facile, rapide et sure pour rejoindre le pas d’escalade menant au Grand Couloir.
Les falaises dans lesquelles passe cette vire sont équipées pour l’escalade et j’ai croisé deux grimpeurs lors de mon passage. Cela réduit les probabilités de chutes de pierres mais le risque zéro n’existe pas.

Le Grand Couloir

Repérer une niche dans les parois. Il y a même deux niches, l’une au-dessus de l’autre. Repérer ensuite le piton équipé d’un maillon et le pas en diagonale qu’il va falloir effectuer pour franchir. Attention, il ne faut pas chercher à descendre plus bas par les parties herbeuses glissantes.
Le pas d’escalade, en diagonale et en 3b, est très exposé une fois engagé. Ne pas hésiter à répéter ses gammes avant l’enchainement. Ce sont les prises pour les pieds qui posent le plus de problèmes et le bombé du rocher.
Ouf, une fois passé ce pas, la diagonale toujours très aérienne sur sa droite est bien plus confortable. On grimpe dans les pentes herbeuses d’où l’on distingue une escalade verticale plutôt sur la droite et un dièdre plus accessible sur la gauche.
La pente est soutenue par la gauche aussi mais les prises sont très bonnes pour franchir d’abord une dalle, puis le dièdre, encore une dalle et mettre pied sur une vire à plat.
Je ne conseille pas de la suivre vers le sud car bien que possible, la sortie présente une exposition maximale.
Finir par un dernier pas d’escalade facile en 2 qui sort sur une courte vire orientée nord (prendre le pas le plus large, sur la gauche) et on arrive à crête. Fin des difficultés à environ 1930m.

De la crête au col Vert

Si l’on ne souhaite pas faire la grande boucle par le col Vert et que l’on a fait le plein d’émotions, il faut se diriger vers le pas de l’Œille au sud et le descendre pour rejoindre le parking départ.
Il y a plusieurs autres options qui se présentent en dehors de mon topo. On peut soit se diriger vers le sommet de Petite Sœur Sophie (2162m) et d’autres ambitionneront l’escalade du Mont Gerbier (2109m) ou plus simplement rejoindre sa crête par un bon sentier que l’on trouve plus loin.

Pour rejoindre le col Vert, il faut descendre un peu direction Villard-de-Lans au nord puis tout de suite suivre le long sentier Péronnard qui part nord-est, en travers sous les arêtes du Gerbier puis sous les Rochers du Ranc des Agnelons. On a le Roc Cornafion en point de mire tout du long. Tout est bien indiqué et facile avant que le sentier ne s’élève sur de beaux lacets pour atteindre le col Vert (1766m). On voit bien la sente qui part toute de suite à gauche pour faire le Roc.

Roc Cornafion et retour

Je ne vais pas détailler l’ascension du Roc (2049m) qui est déjà bien décrit sur 3 autres topos ici, ici et et qui reste finalement plus une belle option bien physique.

Je préciserais que pour le retour, il ne sert à rien de remonter sur le col Vert car un sentier part avant direction sud et rejoint le GR au niveau de la baraque du col Vert.
De là, suivre la direction de Prélenfrey puis des Bordeaux. On retrouve la route que l’on remonte un peu pour gagner le parking du haut et notre véhicule.

Impressions personnelles

Mes temps : 2h15 entre le départ et la fin des difficultés en haut du Grand Couloir. Le cheminement est riche et concentré. J’ai mis 6h30, tout compris, pour boucler le parcours complet mais je me rends compte que je marche plutôt vite ! Prendre une fenêtre plus large de temps si vous êtes moins pressé que moi ; ça vaut le coup.

Ces vires sont un bon test pour qui ambitionnerait, par exemple, la Grande Vire du Pierroux, dans le Dévoluy.

Une randonnée alpine chevronnée inoubliable.

Avertissements et Droits d'auteur

Randonnée réalisée le 17 octobre 2018

Crédits : Pascal Sombardier, Catherine Icard et Rafaël Rodon

Dernière modification : 19 octobre 2023

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Avis et commentaires

LOL !
La grande vire du Pierroux c’est un peu comme pour la drague, si on ne tourne pas un peu autour du pot avant de conclure, c’est moins agréable. N’importe quoi, je dis !
J’aimerais pouvoir la parcourir au soleil, le matin.
Merci Michel. Je commence à un peu lorgné sur tes topos et mon épouse n’a pas l’air d’aimer trop ça.
Punaise, tout ce commentaire est définitivement un peu macho !

Ton itinéraire à l’air vraiment sympa... c’est vrai que le Vercors commence (aussi) à m’inspirer 🙂

A quand une sortie sur la vire du Pierroux ?
Faut y aller les gars. je ne vais pas vous prendre par la main LOL 🙂
A deux vous pourrez donner de la perspective à l’itinéraire, ce que je n’ai pu faire.
C’est plus impressionnant que la Baronne mais ça passe bien.

Pour le pas de 3 exposé du Grand Couloir, une prise ou deux artificielles pour les pieds permettraient d’ouvrir cet enchaînement à beaucoup plus de randonneurs. Après c’est une question d’éthique des parcours mais perso, je pense que ça serait bien. Après tout, on trouve des pitons et des passages câblés ailleurs.

Pour la grande vire du Pierroux, ça tombe bien, moi aussi je ne la sens pas en solo... mais attention, de l’envisager, ça ne nous engage en rien à la faire et on peut aussi changer d’avis hein...

J’avais lu le topo de Sombardier sur son site, mais rien que le pas de III peut en refroidir plus d’un... L’idée ne m’est pas du tout venu de réaliser un parcours si délicat en solo.
Tout comme la grande vire du Pierroux que je ne me sens toujours pas à arpenter seul... Si longuement au bord du vide... Rien que d’y penser, ça me soulève les tripes ! Mais, au plaisir de la tenter avec toi un de ces quatre...

Merci à vous 2 ! C’était wahou comme on dit ! Chaud les marrons ! Je me suis dépêché à aller la faire celle-là avant que Marcadau, Michel ou toi Arnaud ne passiez par là ahah. Dédicaces.

Magnifique ! Bravo Rémi !

Chaud patate ! Et en solo en plus ! Chapeau Rémi !

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