Tour du Bec d’Arguille par les cols du Sambuis, du Tépey, de la Croix

Difficulté :
Difficile
Dénivelé :
1550m
Durée :
10h

Belledonne, une belle boucle bien sauvage parcourant les hauts-vallons très peu fréquentés du Tépey et de la Marmottane. Ce parcours offre aussi la possibilité de compléter la boucle par l'ascension de trois sommets sauvages de haute altitude que sont le Pic de la Grande Valloire, le Rocher et le Bec d'Arguille. Mais attention : Qui dit "Belledonne", "sauvage" et "haute altitude" dit aussi "caillasse"... – Auteur :

Accès

Du Bourg d’Oisans ou la Maurienne, se rendre au col du Glandon. Parking au niveau du col.

Précisions sur la difficulté

Il s’agit d’une randonnée largement hors-sentier, en terrain sauvage essentiellement rocheux. Si la ligne globale de l’itinéraire n’est pas difficile à suivre par bonne visibilité, le sens de l’itinéraire sera en revanche mis à l’épreuve pour trouver le cheminement le moins pénible à travers des terrains peu difficiles mais complexes.

La principale difficulté est due aux larges champs de caillasses à franchir, allant des éboulis de cailloux à quelques chaos de gros blocs entre lesquels il faudra se frayer un chemin. Grosses chaussures fortement souhaitables. La rando est fortement déconseillée après un "saupoudrage" d’automne sous 2600m.

Effectuer la rando tôt en été (juillet) permet de substituer certaines zones de caillasses pour des névés beaucoup plus agréables et rapides à franchir, mais il sera alors fortement souhaitable d’avoir un équipement approprié (crampons, piolet) en raison de la raideur de certaines pentes.

Quelques dévers herbeux raides à franchir, notamment en bas de la combe de la Marmottane, terrain sec souhaitable.

L’ascension facultative des sommets autour de la boucle (Pic de la Grande Valloire, Rocher d’Arguille, Bec d’Arguille) ajoute quelques passages de grimpe facile, mais parfois un peu aériens et exposés.

Réglementation

Sensibilisation aux milieux naturels traversés

Certaines randonnées du massif de Belledonne se trouvent sur un site Natura 2000. Un site Natura 2000 a pour vocation de préserver les milieux naturels et est donc soumis à certaines réglementations et règles de bonne conduite. Il est important que les randonneurs en soient informés. Consultez l'article

Les infos essentielles

  • Altitude départ : 1922m.
  • Altitude sommet : 2716m (col du Tépey).
  • Durée : 9h.
  • Carte : IGN TOP25 3335ET Le Bourg-d’Oisans – L’Alpe-d’Huez – Grandes Rousses – Sept Laux.

Période

Praticable en conditions estivales, en général à partir de juillet, jusqu’aux premières neiges sous 2600m. La présence de névés tardifs est toujours possible même tard en saison. On évitera les "saupoudrages" qui rendront les traversées des caillasses difficiles. Tôt en saison, on pourra profiter des névés pour s’affranchir de la caillasse, pour peu qu’on dispose de l’équipement approprié pour franchir quelques pentes raides (crampons, piolet).

Attention : tout ou partie de l'itinéraire se trouve hors-sentier. Cela nécessite un bon sens de l'orientation. L'imprécision du tracé peut être grande car dessiné manuellement (non relevé sur le terrain).

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Itinéraire

Montée au col du Sambuis

Du col du Glandon, prendre le sentier traversant longuement pour se diriger vers la combe de la Croix. Peu après l’entrée dans la combe, bifurquer à droite pour trouver une passerelle franchissant le torrent de la Croix pour monter vers les contreforts du Sambuis.

On se dirige vers un large plateau assez tourmenté à l’ouest du Sambuis. Quitter la sente montant à la Cime du Sambuis pour se diriger au nord vers le lac du Sambuis, puis à vue vers le nord-ouest vers le haut du plateau où se trouve le col du Sambuis, mal défini, entre bosses et creux ornés de petites gouilles. Se rendre au point bas au nord du col, où un torrent descend dans la combe derrière.

Il est également possible d’atteindre ce lieu en montant au lac de la Croix, puis au col du Sambuis en traversant à vue vers le nord.

Du col du Sambuis au col de Tépey

Descendre dans l’austère combe au nord du plateau, en trouvant le meilleur passage dans la caillasse juste à droite du torrent principal. Passer ensuite à gauche du torrent pour progresser plus facilement, puis revenir à droite pour contourner au mieux une cuvette de gros blocs.

On poursuit la descente rive droite par des pentes assez raides jusqu’à déboucher dans la combe du Tépey. Vers 2200m environ, partir vers le nord-ouest pour une longue traversée à flanc de la combe, en tirant au mieux parti des zones herbeuses. Monter ensuite plein nord le large couloir donnant accès à la combe supérieure du Tépey en profitant d’une bande herbeuse longeant les rochers.

L’entrée de la combe supérieure est encombrée d’une zone de gros blocs. Le franchir au mieux en se tenant à droite, visant un collet d’une combe qui descend vers la droite. Remonter ensuite la combe en profitant d’un relief morainique évitant la caillasse. On se dirige vers un ressaut coupant le haut de la combe, qu’on franchit sans trop de difficultés par des pentes caillouteuses un peu croulantes.

Au-dessus du ressaut, il reste encore un large champ de caillasses à traverser avant d’atteindre le col du Tépey, souvent défendu par un névé tardif.

Du col du Tépey au col de la Croix

Descendre légèrement au sud du col puis partir en traversée à travers les pentes de caillasse pour rejoindre un replat dominant la Plagne Vaumart, franchissant au mieux une petite croupe.

On navigue ensuite à vue au mieux dans la caillasse, sans chercher à prendre de l’altitude, vers le sud sur le replat, dominé à gauche par le passage Brabant. Une courte descente amène à un lac à deux lobes, qu’on contournera au mieux pour poursuivre dans la petite combe horizontale derrière. Une dernière petite zone de caillasses à franchir conduit au collet formant le sommet de la combe de la Marmottane.

Descendre la combe au mieux, d’abord au centre dans la caillasse, puis plutôt à droite pour profiter au mieux de l’herbe. Sur le bas, traverser le torrent vers la gauche pour poursuivre dans l’herbe, longeant le rebord d’un pierrier.

Contourner le pierrier par le bas pour poursuivre en traversée vers l’est, contournant par le bas une croupe rocheuse descendant du Bec d’Arguille. Attention à certains dévers herbeux assez raides qu’il faudra traverser.

Poursuivre ensuite la traversée vers l’est, légèrement ascendante au plus facile à travers quelques champs de pierres pour aller rattraper les lacets du sentier montant de la combe Madame vers le col de la Croix, qui s’atteint sans difficultés.

Descente du col de la Croix

Suivre le sentier descendant vers le lac de la Croix. Il plonge ensuite dans la combe au sud du lac pour poursuivre en fond de vallon, parfois à travers quelques pierrailles souvent mouillées par le torrent.

On rejoint ensuite le débonnaire sentier au fond de la combe de la Croix, qu’il n’y a qu’à suivre jusqu’au col du Glandon.

Option : Ascension du Pic de la Grande Valloire

Du col du Tépey, traverser au mieux pour rejoindre le col d’Arguille, puis monter vers le nord un peu en contrebas du fil de l’arête. Rejoindre le fil par un petit couloir sous un ressaut de dalles défendant la partie sommitale de la crête, et basculer en versant ouest sur une large vire de caillasses.

De là, deux options. La plus esthétique, mais aussi la plus difficile, est de rejoindre le fil de l’arête juste après, puis de parcourir sur le fil, aérien et parfois exposé. Plus facile, on poursuivra la vire de caillasses jusqu’à la croupe à l’aplomb du sommet, qu’on rejoindra en grimpant sur quelques petites vires faciles.

Retour par le même itinéraire. Compter 1h30 pour l’aller-retour.

Option : Ascension du Rocher d’Arguille

De la combe de caillasses sous le col d’Arguille, monter la pente de mi-rocher mi-caillasses sous l’arête est, sans chercher à la contourner. Quelques cairns jalonnent la montée, plus facile qu’elle en a l’air vu d’en bas. Un petit couloir permet de basculer en versant nord, où une rampe assez confortable poursuit la montée sous le fil de l’arête. Lorsque la rampe s’interrompt, quelques pas d’escalade facile permettent de grimper une petite cheminée, qui permet de rapidement gagner la crête.

On débouche sur la large étendue pierreuse menant au sommet. Un petit tour vers le promontoire à l’ouest est souhaitable pour la vue sur la vallée.

Retour par le même itinéraire. Compter 1h30 pour l’aller-retour.

Option : Ascension du Bec d’Arguille

Du collet marquant le haut de la combe de la Marmottane, monter au mieux vers l’est une large croupe encombrée de caillasses et de blocs parfois instables en direction de l’épaule défendant le sommet. Rejoindre ensuite le sommet plus ou moins par le fil, en direction d’un petit ressaut vertical qu’il faudra contourner par la droite (quelques pas aériens à grimper) ou par la gauche (plus facile, mais rocher pourri).

Retour par le même itinéraire. Compter 2h30 pour l’aller-retour.

Détail de la sortie du 10 septembre 2024

7h du matin, le jour se lève à peine. Le col du Glandon est plongée dans un brouillard glauque poussé par un glacial vent du nord. Seul au parking, fatigué après une nuit trop courte, pas vraiment envie de sortir de la voiture... Mais il faut y aller, car la raison dit qu’une fois le jour levé, ce sera magnifique au-dessus des nuages. On part donc dans le brouillard et la gadoue laissée sur la terre détrempée par les troupeaux de moutons...

Le moral revient un peu en quittant le sentier de la combe de la Croix pour monter vers le plateau où se trouve le lac du Sambuis. Au-dessus des nuées, par de larges trouées, on voit enfin les Aiguilles de l’Argentière s’enflammer à la lumière du soleil matinal. Mais en attendant, on sent le froid, qui a également transformé l’humidité recouvrant les rochers en glace. On manque plusieurs fois de se casser la figure... Espérons que la douceur du jour et le soleil arrange cela avant qu’on aborde la grosse caillasse...

Le soleil se montre enfin à l’approche du col du Sambuis, et on profite un peu du lieu décoré de petites gouilles avant de se résigner à poursuivre le parcours, c’est à dire de basculer au nord dans cette austère combe de caillasses à l’ombre, puis rapidement sous les nuages...

La voilà enfin, la fameuse caillasse de Belledonne... Tantôt des cailloux, tantôt des petits blocs sur lesquels on marche, tantôt des gros blocs qu’il faut contourner... C’est assez raide, plus complexe qu’anticipé au vu des photos aériennes, un peu angoissant lorsqu’on s’engage dans un itinéraire non connu et non documenté dans le brouillard, mais finalement ça passe...

Les nuées se déchirent partiellement lorsqu’on atteint les larges pentes de la combe du Tépey. On entend au loin, les bêlements d’un troupeau de moutons, espérons que ce ne sera pas un problème...

Une visibilité correcte permet d’anticiper une bonne trajectoire pour traverser la combe en évitant au mieux la caillasse. Mais c’est sans compter sur le patou du coin qui s’est mis dans la tête de traverser tout le vallon pour aller voir l’intrus... Il est là, à une cinquantaine de mètres à aboyer... On quitte donc la trajectoire idéale pour monter droit dans la caillasse... Le gardien renonce à courir dans la caillasse, on s’éloigne en prévoyant un grand détour derrière une bosse qui peut permettre de passer hors de vue...

On quitte enfin le grand vallon dans le brouillard, espérons que ce couloir herbeux soit le bon... Au-dessus du brouillard, le bleu, et les pics ensoleillés, une dernière pause sur l’herbe avant de contempler la suite : Une combe toute en caillasses, avec pour commencer un chaos de gros blocs... On traverse au mieux pour monter vers la gauche vers des pentes "moins pires", finalement mauvais choix car la caillasse se poursuit dans des pentes raides, alors que de l’autre côté, un relief morainique un peu herbeux aurait permis de progresser plus confortablement... On en sera quitte pour une cinquantaine de mètres à travers les blocs pour corriger l’erreur.

On monte... Pour varier les plaisirs, dans un raide ressaut on troquera la caillasse pour des graviers croulants, puis encore de la caillasse, jusqu’à ce qu’enfin une vieille congère de neige marque l’arrivée au col du Tépey.

Derrière, la suite... Certes, encore et toujours de la caillasse... Mais aussi, à droite, le col d’Arguille, entouré de deux des objectifs qu’on s’était promis de conquérir, le Pic de la Grande Valloire et le Rocher d’Arguille.

Direction le col, puis on s’attaque à l’arête du Pic... Ça monte facile, on traverse la crête pour basculer en versant ouest... Hésitations : Monter vers la crête ou poursuivre sur la vire de caillasses ? Sans se rappeler du topo, on choisit la vire. Au bout, on monte un peu, on grimpe facilement, et voilà le sommet... Rétrospectivement, ce n’était pas l’itinéraire du topo, mais finalement c’est peut-être le plus facile. En attendant, on profite d’une magnifique vue sur toute la minéralité sauvage des sommets du nord de Belledonne, alors que les pentes vertes se trouvaient sous une grosse couche de nuages bas...

On redescend au col d’Arguille, pour cette fois s’offrir le Rocher. Quelques doutes en bas de la montée, le dévers rocheux a grimper semble bien raide... Mais une fois dedans, ça passe bien, l’itinéraire étant confirmé par quelques cairns. Puis la rampe facile, une courte grimpette... Ce sommet est presque décevant, replat de caillasse bien trop large par rapport à l’effort fourni... Mais c’est quand même beau, surtout la vue sur les nuages recouvrant la vallée, où quelques trouées permettes à quelques sommets de Chartreuse d’émerger...

De ce sommet, on contemple aussi la suite, le long replat sous la crête du passage Brabant menant au pied du Bec d’Arguille. De la caillasse, encore de la caillasse... Bon, on redescend, et on s’y colle...

Pas facile de trouver la trajectoire idéale... On contourne bien trop haut au-dessus du petit lac bifide, puis on rejoint la croupe de l’autre côté de laquelle on aura beaucoup de mal à redescendre... Tout cela prend du temps, et il est déjà presque 17h lorsqu’on atteint le collet au-dessus de la combe de la Marmottane. On contemple d’en bas la grosse croupe de blocs à grimper pour se rendre au Bec d’Arguille : Ce ne sera pas pour aujourd’hui.

On plonge dans la combe de la Marmottane... En bas, enfin de l’herbe... Une bien longue descente en fin de compte dans la combe Madame pour contourner le bas d’une coulée rocheuse, il y aurait peut-être moyen de trouver un passage plus haut la traversant...

Derrière la croupe, il faut effectuer une traversée remontante dans l’herbe truffée de coulées de caillasses, encore, pour rattraper le sentier montant au col de la Croix. Un sentier, enfin... Mais ces 300m à remonter seront vraiment un chemin de croix...

19h passé au col de la Croix. On quitte le soleil au-dessus des nuées encombrant la combe Madame pour plonger dans l’ombre vers le lac de la Croix. En face, l’Arvan se colore à la lumière du soir, dommage que le panorama ne soit pas plus ouvert de ce côté-là. On descend...

Le soleil se couche alors qu’on est dans l’ombre dans la combe de la Croix depuis un moment déjà... Les nuées sont toujours présentes au col du Glandon, poussés par le vent frais, retour dans une ambiance glauque alors que la nuit tombe... La rando se termine vers 20h30, exactement dans la même manière qu’elle avait commencé.

Avertissements et Droits d'auteur

Randonnée réalisée le 10 septembre

Dernière modification : 30 septembre 2024

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Avis et commentaires

Magnifique parcours et superbes photos !
Il faut quand même aimer les cailloux, mais bon, c’est Belledonne, et dans Belledonne il y a belle !

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