Tour des Aiguilles de la Pennaz (antécime 2650m)
- Randonnée
- Beaufortain Haute-Savoie Les Contamines-Montjoie
- Difficulté :
- Difficile
- Dénivelé :
- 1200m
- Durée :
- 7h
Le Beaufortain en spectacle sur fond de Mont Blanc... Une boucle d'envergure offrira de multiples points de vue sur différent versants de la montagne au cours d'un long cheminement parfois hors-sentier sur des alpages isolés, pimenté par l'ascension de deux beaux sommets panoramiques peu fréquentés. Alternant vallons herbeux et montagnes minérales, la géologie tantôt cristalline tantôt sédimentaire contribuera également à la variété des décors. – Auteur : Pascal
Accès
Sallanches - Le Fayet - Saint-Gervais - Les Contamines Montjoie, se garer au bas du télécabine de la Gorge, ou éventuellement au terminus de la route à Notre Dame de la Gorge.
Précisions sur la difficulté
Il s’agit d’une longue boucle s’effectuant hors-sentier sur une bonne partie, demandant parfois un certain sens de l’itinéraire et une bonne visibilité. Même si l’amplitude d’altitude n’est pas très grande (facilité par l’usage du télécabine), le dénivelé effectif est assez important, du fait du long parcours en dents-de-scie.
L’essentiel du parcours se déroule sur des alpages, parfois hors sentier. Il faudra franchir quelques dévers herbeux raides (terrain sec souhaitable, un piolet parfois utile pour la sécurité selon les conditions). Quelques zones et dévers de caillasses peuvent être un peu pénibles pour certains.
Photos
Les infos essentielles
- Altitude départ : 1200m (La Gorge), 1870m (Le Signal).
- Altitude sommet : 2552m (Tête de la Cicle), 2650m (Antécime de la Pennaz).
- Durée : 9h.
- Carte : IGN TOP25 3531 ET Saint-Gervais - Massif du Mont Blanc.
Période
Praticable en conditions estivales lorsque l’itinéraire est libre de neige, notamment après la fonte des névés sur le versant nord du col de la Cicle, en général à partir de mi-juillet.
Le télécabine ne fonctionne que durant les mois de juillet et d’août.
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Itinéraire
Montée au col de la Cicle
Prendre les deux tronçons du télécabine pour monter au Signal, soulageant les jambes de 670m de dénivelé (et le porte-monnaie de 8€20 en 2018). De là, prendre la large piste se dirigeant en direction du col du Joly, puis rapidement la quitter à gauche pour le chemin montant au lac de Roselette, puis sur la crête au sommet du télésiège.
Si on se passe des services du télécabine, on partira de la chapelle de Notre Dame de la Gorge par le sentier montant aux chalets de la Chenalettaz puis de la Roselette, rejoignant le lac. Compter 1h30 de plus.
La crête rejointe, prendre le sentier de crête en direction de l’Aiguille de la Roselette, qui rapidement part à droite en traversée en direction du col de la Fenêtre. On domine le vaste plateau incliné de la Grande Pierrière. À sa bordure droite monte un sentier vers le sud. Il s’agit maintenant de quitter le sentier du col de la Fenêtre pour le rejoindre en traversant au mieux le plateau. Il est préférable de descendre un peu pour pouvoir traverser le plateau là où il est herbeux, plutôt que de chercher à éviter de perdre de l’altitude en affrontant la traversée des grandes étendues de caillasses d’un plateau qui porte bien son nom...
Suivre le sentier en remontant en pente douce vers le sud, traversant de grandes étendues herbeuses parsemé de petites gouilles. Le quitter pour se diriger vers la base de la crête sud-ouest de la Tête de la Cicle, qu’on contourne par le sud. On retrouve une trace remontant derrière vers le nord-est, traversant quelques pierriers (bien suivre les cairns) pour finalement aboutir au col de la Cicle.
Sans télécabine, on pourra également envisager de monter plus rapidement au col de la Cicle depuis l’autre versant par les refuges de Nant Borrant et de Balme (1h et 200m de dénivelé en moins).
Du col de la Cicle, on peut s’offrir à peu d’effort l’ascension en aller-retour de la Tête de la Cicle (180m de dénivelé, 45min aller-retour). Pour cela, monter le sente dans la pente herbeuse droit à l’aplomb du col puis en traversée vers la gauche. Au-dessus, poursuivre la sente sur une raide rampe herbeuse vers la gauche, en contournant éventuellement par le haut un passage exposé. On rejoint le versant sud qui se remonte facilement jusqu’au replat sommital. La vue au sommet est magnifique.
Traversée vers les Aiguilles de Pennaz
Descendre les premiers lacets du raide sentier dans le large couloir au nord du col de la Cicle. Dès que cela est possible, quitter le sentier pour traverser horizontalement vers la droite, contournant par le bas un éperon rocheux séparant le couloir d’un couloir secondaire plus à l’est. Remonter au mieux jusqu’en haut ce couloir secondaire, assez raide, dans la caillasse terreuse parfois assez instable. En sortir de préférence par la branche de droite. On aboutit au col supérieur de la Cicle.
Rebasculant en versant sud, descendre les tranquilles pentes herbeuses du petit vallon sous le col, qui se transforme en replat herbeux vallonné dominant le vallon de la Cicle. Par une longue traversée aidée par de nombreuses sentes à moutons, il s’agit maintenant de se frayer un itinéraire en traversée permettant de rejoindre la dernière bosse de la crête sud de le Pennaz en évitant les barres rocheuses et les ressauts herbeux trop raides. L’itinéraire est globalement en légère descente jusqu’au niveau d’une large combe sous la crête des Bancs. Contournant le ressaut sous la combe par le bas, on remonte ensuite au plus facile sur la bosse derrière par des pentes herbeuses assez raides, pouvant se révéler délicates si le terrain est glissant (piolet utile dans ce cas). Sur le haut, le terrain se fait plus facile et minéral. Tirer alors à gauche pour rejoindre le collet à l’aplomb de la combe. Comme échappatoire, il est possible de descendre le versant est du collet pour rejoindre le col du Bonhomme.
Remonter la crête vers le nord. Si l’option la plus ludique consiste à parcourir le fil de l’échine rocheuse des Bancs, l’option la plus facile est de suivre simplement dans la caillasse la sente ascendante longeant l’échine en versant ouest. Le sommet des Bancs dépassé, poursuivre l’ascension de l’esthétique crête sur le fil. On aboutit à un replat herbeux confortable offrant une très belle vue, et qui servira d’objectif pour la plupart.
Plus au nord au bout de la crête, guère plus élevé, le sommet semble facile à atteindre... Les plus hardis pourront poursuivre la crête qui se fait rocheuse et étroite (contourner éventuellement en versant ouest). On remonte facilement vers une première antécime, la crête étant coupée par une première faille. Celle-ci peut être franchie au prix d’une prudente descente sur le rebord suivie d’une remontée de l’autre côté. L’escalade n’est pas vraiment difficile, mais le terrain de dalles terreuses et de plaques descellées offre peu de prises franches et il faut vraiment assurer ses pas. On poursuit ensuite sur la crête vers une deuxième antécime coupée du véritable sommet tout proche par une deuxième faille, quasiment infranchissable celle-là.
Descente
Redescendre la crête jusqu’au large collet précédant le sommet des Bancs. De là, on plonge versant est dans une large combe de caillasses, assez raide mais plutôt facile. On rejoint un petit torrent au fond d’un vallon qu’on traverse au fond d’une cuvette pour pouvoir récupérer le large sentier descendant du col du Bonhomme.
Descendre ce sentier vers le nord, en direction du plan des Dames puis du plan Jovet. Or récupère une piste qu’on descend en direction du refuge de Balme, puis après un long faux-plat celui de Nant Borrant. Poursuivre la descente sur le chemin romain ramenant à la chapelle de Notre Dame de la Gorge.
Remarques
Le parcours s’effectue de préférence dans le sens indiqué, pour pouvoir bénéficier de la montée en télécabine, et aussi pour affronter les difficultés dans le sens de la montée, notamment l’ascension des raides pentes herbeuses versant ouest des crêtes de la Pennaz.
Si on dispose de l’équipement adéquat, le parcours dans l’autre sens est envisageable en descendant de l’antécime de la Pennaz vers l’ouest au fond de la deuxième brèche par une série de rappels (max 25m, relais équipés). Du col des Chasseurs, on pourra ensuite descendre au col supérieur de la Cicle en se faufilant entre quelques raides ressauts rocheux.
La boucle peut également s’envisager au départ du col du Joly, avec cependant un retour assez long depuis le Plan Jovet en franchissant le col de la Fenêtre.
Détail de la sortie du 11 août 2018
Les Aiguilles de la Pennaz, un joli sommait délaissé malgré son magnifique panorama, aussi bien vers le versant sud du Mont Blanc que sur l’ensemble du Beaufortain... Ce manque d’engouement vient peut-être du fait que son véritable sommet est inaccessible au randonneur, bien que les quelques dizaines de mètres concédées en se contentant de l’antécime sur une magnifique crête n’altèrent quasiment rien au paysage...
En tout cas, c’est un sommet sauvage est esthétique à faire... Et tant qu’à faire, essayons de le parcourir en boucle, en franchissant notamment ce versant ouest particulièrement sauvage... On se concoctera donc un petit itinéraire en boucle, hors sentier au gré de ce qu’on peut observer sur la carte et les photos aériennes. Pour les détails, on improvisera sur place...
Il est midi au départ du Signal, en cette belle première journée de beau temps après une longue période de canicule et d’orages... Juste quelques cumulus au-dessus des pentes sous un ciel par endroits un peu voilé...
C’est parti sur les alpages entre touristes et vaches... On s’éloigne vite fait de cette foule, alors que se profile la première épreuve hors sentier, la traversée de la Grande Pierrière... Traversée mal négociée, car ne voulant pas perdre de l’altitude en descendant vers l’herbe du bas du plateau, on a bien goûté à la caillasse, d’autant plus que les détours entre creux et bosses pour se frayer le meilleur passage entre les zones de blocs ont certainement ajouté plus de dénivelé que le passage par le bas...
Bon, ce n’est pas grave, on récupère le paisible sentier qui monte en pente douce... Alpage d’altitude, gouilles colorées, quelques vaches paisibles... Etape reposante avant la suite...
On contourne la Tête de la Cicle... Le lieu se fait sauvage, et le décor alternant herbe et rocher magnifique... Direction le col de la Cicle. La tête de la Cicle ? Pas prévue dans le plan initial, ce sommet est à portée de main, et il serait dommage de ne pas l’ajouter au carnet de courses, son magnifique panorama valant bien un petit détour... D’ailleurs, le point de vue au sommet offre une très belle perspective sur le versant ouest de la Pennaz, pour étudier la suite du parcours hors sentier et trouver les meilleurs points de passage...
De retour au col, il est déjà 15h. Les prairies du versant ouest de la Pennaz sont défendues par un long ressaut rocheux qu’il faut franchir. Grimper à l’aplomb du col ? De visu, pas évident que ça passe, ça semble raide, surtout sur le haut... On va donc choisir le contournement par le nord, descendant du col de la Cicle et remonter au col supérieur par un couloir de caillasses qui, en dépit de sa raideur et de son terrain croulant, a le mérite d’exister...
La suite ? C’est évident, c’est une longue traversée un peu descendante dans l’herbe, car la seule manière de franchir le ressaut supérieur pour rejoindre la crête se trouve tout au sud. C’est parti pour une marche tranquille dans la verdure verte sur les sentes à moutons... Les moutons ? D’ailleurs les voilà au-dessus, se dirigeant en procession dans la même direction. On va donc hâter le pas, histoire d’arriver avant eux et de ne pas prendre le risque de se retrouver confronté au patou...
Finalement, on peut remonter vers la crête. C’est plus raide que ça semblait être vu de loin, on fait un peu attention... L’herbe fait place à la caillasse, et c’est parti sur le fil de la crête des Bancs pour la deuxième session panorama de la journée, sur le fil entre ciel et terre...
Tout au bout, le sommet... Inatteignable, on le sait d’avance, mais on ne résiste pas à la tentation de suivre la crête de visu facile tant que possible, pour aller voir "au cas où"..., La première brèche interrompt la marche, on la franchira avec maintes précautions sur ce terrain de dalles peu sain où les prises franches sont rares... Mais bientôt, alors qu’on pourrait presque attraper le sommet, on se retrouve bloqué par la deuxième brèche. Il ne faut pas insister...
Retour sur le fil de cette crête esthétique entre ciel et terre devant laquelle les sommets et les vallées du Beaufortain s’étalent, alors que de l’autre côté, le versant sud du Mont Blanc, enfin libéré de ses cumulus, resplendit à la lumière du soir... On se pose sur l’herbe de la crête pour une longue pause contemplative...
Bon, le retour est encore long, on va résister à le tentation d’assister au coucher de soleil là-haut... 19h30, on commence la descente, puis on plonge à regrets dans l’ombre et la caillasse du versant est. Le sentier du col du Bonhomme est rejoint, alors que là-haut, Mont Tondu et Pointe d’Enclave se parent de jaune, d’orange, de rouge... 21h au Plan Jovet, les couleurs ont disparu... On poursuit la longue descente dans la nuit tombante qui se terminera sous les étoiles, certaines filantes.
Auteur : Pascal
Avis et commentaires
Bonjour,
La Traversée de la Grande Pierrière, un cauchemar ! Je l’ai faite une ou deux fois, dont une fois tard dans la soirée, depuis j’ai juré qu’on ne m’y reprendra plus.
Vaut mieux prendre le sentier du Col de la Gite, ça va trois fois plus vite.
En tous cas une sacré belle bambée !
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