Tête Nord des Fours (2756m), en boucle par les lacs Jovet, le col d’Enclave, le col du Bonhomme

Ascension au col d’Enclave

Depuis Notre-Dame-de-la-Gorge, monter le chemin romain en direction du refuge de Nant Borrand, puis par le long faux-plat vers le refuge de la Balme. Poursuivre vers le plan Jovet, puis bifurquer à gauche en direction du plateau des lacs Jovet.

À droite du grand lac, prendre le sentier remontant le fil d’une petite crête morainique, et poursuivre par une bonne trace à travers la caillasse dans la large combe sous le col d’Enclave. La trace rejoint une petite croupe rocheuse dominant les pierriers, qu’elle remonte en petits lacets. Certains ressauts terreux raides demandent un peu de prudence. La trace se fait de moins en moins bonne au fur et à mesure de la montée. Peu avant la ligne de crête, la sente part en traversée à gauche pour rejoindre le col.

Ascension de la Tête d’Enclave

La Tête d’Enclave (2852m) constitue un petit point culminant sauvage pouvant être atteint hors-sentier en aller-retour depuis le col. Compter environ 1h30 pour le détour. Depuis le col, monter à vue vers le sud au plus facile dans la caillasse dans le versant est en direction du sommet, puis se rapprocher du fil en abordant les parties raides, c’est là qu’on trouve le rocher le moins pourri pour la petite escalade finale, qui par bonnes conditions s’effectue sans trop de difficultés.

Traversée vers la Tête nord des Fours

Depuis le col, descendre le sentier peu marqué vers l’est en restant à gauche de la dépression sous le col, puis, poursuivre la descente jusqu’à la bifurcation d’où part le sentier vers le refuge Robert Blanc (panneau). Partir à droite sur un long sentier en traversée vers le sud, descendant d’abord un peu, puis traversant des champs de caillasses ornés de quelques petits lacs, avant de remonter vers un petit collet permettant de franchir un crêt secondaire descendant des Têtes de Ballaval.

Il peut être tentant de raccourcir cette partie du parcours en partant, depuis le col, hors-sentier directement vers le sud sur le grand plan sous la Tête d’Enclave, pour rejoindre le sentier au delà des petits lacs. Cependant, à moins de profiter de larges névés, on se retrouve rapidement dans de grandes pentes de caillasses très pénibles à franchir, ce qui réduit énormément l’intérêt de ce raccourci.

Derrière le collet, la sente mal marquée descend en zigzag un raide couloir schisteux, particulièrement malcommode en terrain humide. Puis la longue traversée reprend en balcon au-dessus du vallon des Tufs, d’abord par une belle traversée dans les pentes herbeuses, puis par des terrains caillasseux où la montée reprend. Poursuivre le long tracé assez chaotique dans la pierraille en suivant peinture et cairns en direction de la Tête nord des Fours. Le bloc sommital s’atteint en franchissant une faiblesse facile.

Ne pas sous-estimer la longueur de cette traversée, beaucoup plus irrégulière et complexe que ne le laisse présager la carte.

Descente

Poursuivre vers le sud la large crête en direction du col des Fours, puis le bon sentier en direction du col de la Croix du Bonhomme. Peu avant le col (gros cairn), il faudra bifurquer à droite sur le sentier repartant en balcon vers l’ouest dominant le vallon des Gittes, en direction du col du Bonhomme. De là, descendre vers le nord le sentier très fréquenté ramenant au plan Jovet, et de là l’itinéraire suivi à la montée.

Détail de la sortie du 12 septembre 2021

Une jolie boucle qui était dans le viseur depuis quelques temps déjà. Et puis, pourquoi pas viser cette Tête d’Enclave, qui pourrait être une version "lite" de son grand voisin le Mont Tondu, déjà exploré plus tôt dans l’année ?

Départ vers 11h de Notre Dame de la Gorge, où on rejoint la cohorte de promeneurs profitant de l’arrière-saison sur ce lieu réputé au sud du massif du Mont Blanc.

On avalera rapidement l’interminable vallon de la Rollaz pour finalement reprendre la montée vers le plan Jovet, où l’on croise déjà les premiers prétendants aux lacs en train de redescendre.

Voilà donc ces merveilleux lacs, tout entourés de myrtilles... On fera le tour du lac par la gauche, histoire de profiter au mieux de la vue, et faire quelques panoramas des montagnes se reflétant dans le lac, d’une eau transparente aux teintes tropicales... Pause casse-croûte sur la petite moraine dominant les lacs, avant d’attaquer les choses sérieuses.

C’est parti dans la montée, commençant gentiment bien tracée dans la caillasse, mais qui se fait de plus en plus raide dès qu’on aborde la croupe rocheuse. L’ambiance se fait d’autant plus austère que les cumulus, qui jusqu’ici se contentaient d’être décoratifs, ont pris de l’ampleur et accrochent maintenant les crêtes masquant le soleil, et la vue de plus en plus...

16h, voilà enfin le col. On abandonne l’idée d’un détour vers la Tête d’Enclave, prise dans les nuées. Poursuivons la boucle...

On commence en improvisant hors-sentier, mais on se ravise vite en réalisant que le terrain semble plus compliqué qu’anticipé. Poursuivons tranquillement sur le sentier, histoire de ne pas avoir à se soucier de comment naviguer dans la caillasse...

Déjà, remonter vers ce collet... Ça monte bien... Puis descendre derrière le collet... Ça descend encore plus, et c’est même plutôt délicat... Heureusement, on voit la suite, beaucoup plus tranquille. Mais c’est long...

On poursuit... D’abord à travers l’herbe, dominant le magnifique vallon des Tufs, bien verdoyant... Puis retour dans la caillasse, en direction des nuages, par tours et détours pas toujours très logiques, où il faut prêter attention à ne pas perdre le balisage et les cairns, d’autant plus qu’on se retrouve dans le brouillard...

Après un parcours plus long qu’anticipé, on se retrouve finalement à la Tête nord des Fours. À l’ouest, que des nuages, avec quelques rares trouées s’ouvrant vers le haut sur le bleu. À l’est, de rares fenêtres brumeuses sur la vallée des Glaciers, pour peu que les cumulus ne descendent pas trop bas... Mais aucun panorama sur le Beaufortain.

Il est 19h, inutile de traîner, on entame la descente dans le brouillard, sur un sentier heureusement maintenant bien marqué. Puis on part en traversée vers le col du Bonhomme, sous un plafond bas laissant parfois voir le vallon de la Gittaz... Hélas, les éclaircies vespérales se font désirer, on n’aura pas du tout les couleurs du coucher du soleil...

Descente vers le plan Jovet sur le sentier maintenant déserté, puis on poursuit à la nuit tombante dans le long vallon de la Rollaz, au son des sonnailles des vaches... Les cumulus se déchirent enfin... Fin de la balade vers 21h.