Pointe du Grand Niélard (2544m), la tour Nord
- Alpinisme
- Encombres / Savoie / Saint-Jean-de-Belleville
- Difficulté :
- Alpinisme PD
- Dénivelé :
- 1010m
- Durée :
- 1 jour
Escalade ? Rando ? On est à mi-chemin sur cette pointe que l'on voit de partout et, où, finalement il faut bien un jour aller voir ce qu'il y a là-haut. Et bien croyez-moi, c'est superbement sauvage, le piton sommital posé comme un phare isolé au milieu des grandes Alpes de Savoie. – Auteur : patrick73
Accès
Rejoindre Saint-Jean-de-Belleville depuis Moûtiers (N90 puis D117).
Dans Saint-Jean-de-Belleville, remonter le village en suivant les indications "Le Villard - Les Deux Nants - La Saulce".
Aller au hameau des Deux Nants (refuge du Nant Brun) et se garer au mieux au niveau du pont qui enjambe le torrent d’Orgentil.
Départ du sentier rive gauche du torrent.
Photos
Les infos essentielles
Activité :
Alpinisme
Durée :
1 jour
Cotation alpi :
Alpinisme PD
D+ cumulé
1010 mètres
Chargement de la carte en cours
Itinéraire
Il s’agit d’une très courte escalade ludique sur le piton Nord de cette imposante montagne que l’on voit de partout.
Le plaisir de ce bout de cailloux à grimper et le vaste versant Sud d’une sauvagerie extrême de cette montagne sont une invitation aux grands voyages solitaires.
ITINERAIRE :
- Depuis le hameau des Deux Nants, remonter en rive gauche du torrent d’Orgentil le chemin du col du Mottet (ou de Roche Blanche).
- Une raide pente en lacets amène dans le vallon d’Orgentil.
- Atteindre les Chalets d’Orgentil (1891m – 1h15), ou l’on retrouve une piste d’alpagistes.
- Remonter cette piste jusqu’à la cote 1980m (15mn), d’où part à droite une sente peu marquée qui traverse à iso altitude (2000-2050m) tout le flanc Est puis Sud de la Montagne du Niélard (passage en pente assez raide).
- Suivre cette sente jusqu’aux ruines du Chalet du Niélard (2000m – 0h45 à 1h).
- Remonter alors main gauche une sente peu marquée raide dans la combe des Marmottes Noires pour atteindre un "plateau" parsemé de gros blocs rocheux et rejoindre la cote 2219m (0h45).
- De cette cote, remonter sur 300m la pente sud très raide hors sentier (quelques sentes parfois) jusqu’à atteindre l’arête sommitale aérienne de la Pointe du Grand Niélard (2490m – 1h/1h30).
Parcours à proscrire s’il est mouillé !
- Atteindre la base de la tour Nord, départ de la très courte escalade où l’on s’équipe au pied d’une dalle.
ESCALADE :
- Remonter une dalle de 20m, d’abord par un pas de 4b raide, puis 10m facile en 3 jusqu’au sommet de ce piton (broche d’où pend un câble cassé, surtout ne pas l’utiliser en main courante).
- Descendre l’autre versant de ce piton sur une dalle inclinée (15m/2 spits) et arriver au pied de la dent sommitale.
- Remonter cette dent 15m/3c/1spit, sommet aérien de la Pointe N du Grand Niélard (30mn à 45mn).
DESCENTE :
Par le même itinéraire (la tour en désescalade), il faut compter 2 à 3h pour retrouver les Deux Nants.
FICHE TECHNIQUE :
- Horaire : 4-5h à la montée, 2 à 3h à la descente
- Difficulté : PD, un pas de 4b soutenu au début, 3 ensuite.
- Cartograhie : IGN 3433 ET - St Jean de Maurienne- St François Longchamp.
- Site IGN : Pointe du Grand Niélard
- Bibliographie : "Escapades aux portes du Parc National de la Vanoise", Yves Ray, édition Caline Sentier, pages 28 à 32.
Pointe du Grand Niélard, 2544m, escalade de la tour Nord, 16 Juin 2013.
L’inattendue.
Mai, Juin... Il pleut, il pleut désespérément, il ne fait que pleuvoir. La pluie frappe sans discontinuer la baie vitrée du salon, barrant la vue sur la Chartreuse. Même la forêt toute proche sur l’autre rive de la Leysse n’est qu’à peine visible. Las de cet hiver très neigeux, et on en a bien profité, nous guettons les rares journées de soleil qui sécheront un peu la montagne détrempée. La patience est mise à rude épreuve ce printemps 2013...
Espace Montagne, un samedi pluvieux de fin Mai... Je tourne en rond, je désespère de ma montagne et ne rêve que de journées lumineuses en altitude, sentir la chaleur du soleil, le piquant de la lumière vive, l’éclatante clarté des chaudes journées d’avant l’été...
Mon regard se perd sur la profusion du matériel de montagne exposé, à l’excès ! Lorsque mes yeux tombent sur le livre d’Yves Ray, topo de rando dans les Encombres.
Les Encombres, les Deux Nants, le Nant Brun, La Saulce, les profondes vallées... Un massif que j’affectionne, secret, discret, mais que je ne connais qu’en ski de rando.
Je tourne rapidement les pages, je lis en diagonale quelques topos et puis, sur une feuille de papier glacé, une escalade sur la Pointe du Grand Niélard... Si je m’attendais à ça !
Je connaissais l’arête du Fût Blanc, star de lieu mais cette tour nord... Jamais entendu parlé !
Le livre est acheté.
Devant la pluie qui frappe la baie vitrée, face à une Chartreuse devenue invisible derrière les rideaux de pluie j’imagine cette ascension, je la fais et refais savourant par avance les sensations que nous y vivrons.
Et puis un jour, quand même, les sombres nuages laissent place au chaud soleil d’été qui en quelques jours transformera la montagne, ou tout renaîtra enfin de cet hiver qui n’en finit plus.
Les Deux Nants, il n’est que 7 heures ce matin, mais le soleil tape déjà fort sur la vallée. Les torrents débordent d’une eau furibonde qui remplit la vallée par ses rugissements.
Un parterre de pissenlits, un alpage tout jaune, la blancheur des couloirs Est du Cheval Noir, le bleu azur du ciel...Nous arrivons aux chalets d’Orgentil.
Sensation de bien-être, la chaleur d’un soleil haut dans le ciel, la fraîcheur de l’eau qui dégouline de partout, la senteur délicate des fleurs, et les marmottes qui n’arrêtent pas de siffler.
Un couple d’aigle et leur petit, et tout le petit monde à poils et à plumes détale. Les majestueux rapaces nous survoleront toute la journée.
Une longue traversée parfois très aérienne dans de très raides alpages nous mène en une heure à peine aux ruines du Niélard, endroit secret et sauvage à souhait.
Puis s’engage une rude montée éprouvante plein sud par la combe des Marmottes Noires, passage d’un talweg enneigé puis la raide pente sommitale de 250m.
Mais quelle chaleur, quelle pente, juste des sentes à moutons...Nous débouchons sur l’arête aérienne à souhait entre Val Morel et le Nant Brun, 1000m d’à-pic de chaque côté, sublime sensation.
Enfin le rocher, enfin la récompense de cette escalade désirée et inattendue.
Inattendu est bien le mot qui convient !
3 heures et 1000 mètres de rude montée en plein cagnard, et nous voilà devant une dent de 40/50m de haut tout au plus...
Inattendu le pas de 4 bien glissant au départ qui fait douter.
Inattendu aussi la petite brèche et le second piton de 20m derrière la dent.
Debout sur une fine lame de calcaire, en équilibre précaire nous nous tenons à une frêle croix métallique, un coup de vent et hop tout le monde bascule.
Géniale sensation, nous flottons dans les airs sur ce piton isolé face à la majestueuse chaine de la Lauzière et l’immensité de la Vanoise encore plâtrée de neige étincelante, oui la aussi c’est inattendu comme panorama !
Tout aussi inattendu sera le rappel sur l’anneau du câble qui lâche... Rétablissement improbable et inattendu sur une petite vire après une chute de 2 mètres !... il en restait 20 encore !
Au moins plus personne ne l’utilisera nous avons refait le relai !
Voilà donc cette dent "vaincue" de haute lutte... Petite escalade sans prétention, longue randonnée alpine, mais au bout du compte est-ce important ?
Ce qui reste fut l’immensité de cette montagne, l’isolement et la vue exceptionnelle, les émotions, le plaisir d’être en montagne.
Ces moments de plaisir nous les vivrons encore lors de la longue descente sous un chaud soleil d’été, jusqu’aux Deux Nants où les chaudes couleurs d’une fin d’après-midi d’été disputent la fraîcheur au furibond torrent d’Orgentil.
Auteur : patrick73
Avis et commentaires
Dernières sorties
Retrouvez les récits et photos de randonneurs ayant déjà parcouru cet itinéraire.
Aucune sortie pour le moment. Soyez le premier à en épingler une !