Pointe des Sagnes Longues (3032m) par Saint-Véran, retour par le circuit de l’ancienne mine de cuivre et le Grand Canal

Difficulté :
Moyen
Dénivelé :
1100m
Durée :
6h30

Joli sommet que l'on atteint par un itinéraire débonnaire depuis le village de St-Véran, en parcourant les rives gauche et droite du vallon de l'Aigue Blanche. Pour le retour, on empruntera le magnifique sentier balcon de la rive droite qui surplombe de plus de 200 mètres ce splendide vallon. – Auteur :

Accès

Dans le parc naturel régional du Queyras (05), rejoindre le village perché de St-Véran, et se garer sur le parking obligatoire à l’entrée du village.

Précisions sur la difficulté

Pas de difficulté particulière.

Les infos essentielles

  • Carte IGN : IGN 3637 OT Mont Viso St Véran Aiguilles
  • Altitude minimale : 2000 m
  • Altitude maximale : 3032 m
  • Distance : environ 16 km
  • Horaires : comptez entre 6h00 et 7h00
  • Balisage : type G.R/ rouge et blanc à partir de St Véran, P.R jaune pour le sentier "balcon" au retour, et hors sentier pour le sommet
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Itinéraire

Du parking, traverser le village de St-Véran puis bifurquer à droite sur le G.R58 afin de rejoindre en contrebas, le sentier de la rive gauche de l’Aigue Blanche.

Le remonter jusqu’à la chapelle de Clausis, puis prendre la direction du col de Chamoussière (panneaux).

Suivre ce sentier balisé sur environ trois cents mètres puis le laisser afin de remonter à gauche de ce dernier et à vue, les pentes herbeuses en direction du caractéristique piton rocheux nommé Rouchon.

Rejoindre puis passer les ruines de l’ancienne cabane de Cornivier, et remonter les pentes herbeuses afin d’atteindre le collet de l’arête situé entre la base du Rouchon à gauche, et l’arête ouest de la pointe des Sagnes Longues à droite.

Remonter alors vers la droite, l’arête débonnaire jusqu’à son sommet (3032m).

La vue plonge sur le vallon de l’Aigue Agnelle où se situe la route carrossable du col Agnel, dominée par le pain de Sucre et son voisin le pic d’Asti.

Retour

Descendre l’arête des Sagnes Longues jusqu’au collet puis poursuivre cette descente à vue et plein sud dans les pentes herbeuses afin de récupérer le sentier balisé du col de Chamoussière.

Reprendre la direction de la chapelle de Clausis, mais l’ignorer afin de récupérer la piste principale de St-Véran située en rive droite du vallon de l’Aigue Blanche.

Là, laisser cette piste et bifurquer à droite en direction de l’ancienne mine de cuivre en suivant son petit circuit (panneaux).

Monter sur le bon sentier sur presque 150 mètres de dénivelé afin de circuler en balcon au dessus de la piste, et de poursuivre cet excellent et magnifique sentier orientée nord-ouest.

Suivre la direction de Grand Canal (panneaux), plus loin, laisser à droite la piste qui monte vers l’observatoire de Chateaurenard, et rejoindre 4 kilomètres plus loin, le haut du village de St-Véran.

Il s’agit là, d’un long et splendide retour qui permet vraiment d’admirer ce secteur magnifique du Queyras.

Mine de cuivre : Historique

La mine de cuivre des Clausis à Saint Véran : un trésor caché en pleine montagne
Les vestiges de laverie de la mine de cuivre visibles depuis la route de Clausis ne manquent pas d’intriguer les randonneurs.

Mais pourquoi ces machines imposantes et rouillées en pleine montagne ?

Ces quelques vestiges sont bien sûr la face visible de l’iceberg.
Ils témoignent de l’exploitation d’un minerai rare et très riche en cuivre : la bornite.

Des kilomètres de galeries ont été creusés à différentes époques pour extraire ce cuivre, qui était ensuite concentré avant d’être expédié et transformé en cuivre métal.

Les travaux de la laverie se faisaient en surface.

Les mineurs concassaient, broyaient, triaient, lavaient le minerai, d’où ces machines implanté au fil de la pente.

Les travaux de la laverie avaient lieu à la belle saison, dès le dégel, puisqu’ils nécessitaient beaucoup d’eau.

Pendant l’hiver les mineurs creusaient les galeries ; ils faisaient sortir les déblais et stockaient les blocs de minerai dans la trémie.

Les habitants de Saint Véran qui travaillaient à la mine, se rendaient à la mine à skis, en bicyclette ou en mobylette selon les saisons.

Des mineurs venus de Haute Loire, d’Italie ou d’Algérie sont aussi venus travailler sur ce site.

Ils logeaient dans un bâtiment dont les ruines sont visibles en contrebas de la route.

L’histoire de la mine de cuivre de Saint Véran prend fin en 1960.

La mine ne se remet pas des inondations de 1957 qui ont alors dévasté les infrastructures du Queyras.

Une série d’accidents à la toute fin des années 50 vient finir de mettre un terme à cette épopée industrielle en pleine montagne.

Même si le minerai était très riche, les conditions d’extraction et d’expédition rendaient l’entreprise peu rentable.

Malgré ces difficultés, cette mine a permis de maintenir une population à Saint Véran, une population par nature pluriactive, qui a su tirer profit de cette activité économique.

Mais la face la plus cachée de l’iceberg se situe en amont de la mine moderne vers 2500 mètres d’altitude où le filon de cuivre a été découvert plus 4000 ans avant nous.

Ces premiers mineurs ont extrait de très grandes quantités de minerai.

Ils ont aussi exploité du cuivre natif.

L’organisation n’était pas artisanale mais déjà bien industrielle et très organisée.

Ils ont extrait du minerai mais l’ont aussi transformé en métal en mettant au point des procédés très aboutis (grillage du minerai, concassage, et cuisson dans des foyers).

Ces premiers métallurgistes de la fin du néolithique ont laissé de nombreuses traces de leur passage.

On peut encore observer les impacts de leurs outils (en pierre !) et de l’attaque au feu sur un front de taille en surface.

Ils ont aussi creusé des galeries profondes qui suivaient le filon.

Ils ont dû arrêter leurs travaux face à un obstacle technique, sans doute à cause de la gestion de l’évacuation de l’eau.

Le site a alors été abandonné… jusqu’à la fin du XIXème siècle où des travaux de prospection ont été entrepris partout dans les Alpes.

Ce sont les mineurs du début du XXème siècle qui en creusant des galeries ont rejoint les travaux de l’âge du bronze ancien.

D’autres mineurs étaient passés avant eux et avaient extrait le minerai de manière massive et très minutieuse.

Ils ont trouvé des restes de torches (plusieurs branches de bois assemblées qui servaient à s’éclairer) et une sacoche en cuir.

Archéologues malgré-eux, ils ont consigné leurs « trouvailles » mais ont dû reprendre ailleurs et plus tard les travaux d’extraction.

Aujourd’hui les archéologues continuent de scruter ce site qui est un témoignage important et émouvant de la présence humaine en montagne, et du basculement des populations de l’âge de pierre à l’âge du bronze puis du fer

Avertissements et Droits d'auteur

Randonnée réalisée le 24 juin 2021

Dernière modification : 7 septembre 2022

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