Pointe de la Met (3041m) à ski, par le couloir du ruisseau des Fonds

Rando à ski qui permet d’atteindre le vallon suspendu sous les pointes de Bézin, des Fours et de la Met par un original couloir ou dévale le torrent des Fonds en été.

ITINÉRAIRE :

• Atteindre le Pont de la Lenta (chapelle saint Barthélemy) par Bonneval-sur-Arc.

• Du Pont de la Lenta, s’engager dans le vallon homonyme et traverser le torrent de la Lenta par le pont sur le torrent, alt. 2140m (0h05).

• Remonter le raide vallon des Fonds jusque sous la face Est de la Pointe de la Met-2450m (1h).

• Remonter alors l’axe du couloir à 35° (deux passages à 40° dans l’étroiture et la sortie) jusqu’à sa sortie (lac 2780m), 1h15.

• Du lac, remonter le vaste vallon en pente douce jusqu’à la selle (cote 3000) puis l’arête N jusqu’à la Pointe de la Met (3041m), 1h à 1h15.

• Descente par le même itinéraire (Ne pas se priver des pentes NE de la Pointe de la Met pour rejoindre le vallon)

Pointe de la Met le 18 Mai 2016.

Au sommet du monde

Seul dans la brume, seul dans le nuit.

Dans le profond vallon je m’engage. A peine se détache dans les trouées de brume les arêtes ciselées du Mulinet.

L’incendie couve alors que sur les glaciers coule l’or doré du jour nouveau.

Profond silence, profonde solitude dans l’ombre glacée du petit matin.

Mes pas me portent dans la raide pente sous les grandes parois de la Met. La chaude lumière irradie la face et vient à ma rencontre.

Les premières pierres ricochent dans les parois. Le suintement des coulées de neige dans les couloirs, j’ai rendez-vous avec la lumière.

Je m’engage dans le couloir, la chaleur est subitement écrasante.

Un chamois détalle, trois randonneurs me doublent à grande vitesse.

Un bonjour, le temps d’un sourire et ils basculent dans le vallon haut perché.

Au-dessus des grandes étendues blanches et aveuglantes, ma pointe.

Les brumes me rattrapent m’enveloppent. Dans cette ouate opaque et froide me voilà en haut du monde, à mes pieds. Mais je ne le verrai pas.

Descente furtive, discrète au milieu de nul part, le bruit soyeux des skis dans la poudreuse du vallon, puis la raide pente du couloir, technique, physique.

De retour au pays de la vie, marmottes et choucas m’accompagnent dans les grandes arabesques que je dessine, le temps d’un instant sur la neige.

Alors seulement, à la chapelle Saint Barthélémy, bercé par le grondement du torrent qui enfle, mon regard se perd dans l’infini du paysage que je viens de signer de mes traces.