Pointe de l’Écorchoir (2409m) - Traversée des arêtes par la dent de Verreu
- Alpinisme
- Haut-Giffre Haute-Savoie Sixt-Fer-à-Cheval
- Chiens autorisés
- Difficulté :
- Alpinisme
- Dénivelé :
- 1437m
- Durée :
- 1 jour
Le triangle de Criou est une symétrie des rochers des Fiz, séparés par la valée du Giffre. Ce parcours dominant Salvadon et Criou suit la ligne de crêtes la plus facile en offrant un panorama très contrasté entre d'un côté les grands sommets locaux et de l'autre la cluse du Giffre et un horizon plat. – Auteur : Collectif Altituderando
Accès
De Samoëns se diriger vers Sixt-Fer-à-Cheval.
Au hameau de la Balme Dessous, prendre une route en épingle à gauche en direction de la Balme Dessus et continuer jusqu’au Mont.
Un parking se situe juste avant le hameau.
Précisions sur la difficulté
Toute la descente se fait hors sentier. Il existe quelques traces grâce aux moutons, mais dans l’ensemble il vaut mieux viser et marcher sur les lapiaz, bien rugueux et surtout dégagés de toute végétation traîtresse.
Photos
Les infos essentielles
- Dénivelée : 1437m
- Durée : 1 journée
- Cotation : F (T4 si on contourne les difficultés de la tête du Grenier)
- Carte : IGN TOP25 3530ET Samoëns - Haut-Giffre
Chargement de la carte en cours
Itinéraire
Du Mont, prendre la piste (puis le sentier) en direction de la dent de Verreu. Au lieu-dit les Praz (indiqué ruines sur la carte IGN) une chèvrerie propose ses produits en vente (un patou sympathique vous accueille par des aboiements plus persévérants que méchants). Continuer jusqu’au sommet (table d’orientation).
Du sommet continuer en direction des arêtes NE en suivant une trace. Sous la dent, un passage câblé aide à franchir un passage exposé (en ce moment l’un des câbles est dépitonné, intentionnellement ou non) puis une dizaine de mètres après le câble, au cairn, prendre la trace qui part à gauche et pas celle qui continue tout droit, elle mène sur à une barre rocheuse.
Rejoindre la pointe 2045 en remontant le chaos rocheux et les raides pentes d’herbes sous la barre rocheuse de Verreu, puis en faisant une traversée malcommode dans les pentes d’herbes rejoindre la pointe de Ressassat (une harde de chamois vit par ici, que vous pouvez approcher suffisamment près si vous marchez sans bruit).
Poursuivre la crête en direction de la tête du Grenier, la descente sur le col Sud de l’Écorchoir présente une succession de petites barres à désescalader (II, bonnes prises), la première étant assez exposée (on peut contourner ces ressauts en revenant sur ses pas et en longeant versant W sous le sommet pour remonter au col S de l’Écorchoir).
Juste après la tête du Grenier, une trace contourne par le versant W un pointement d’une quinzaine de mètres sans nom sur la carte mais bien individualisé (environ 2210m). Entre le Grenier et l’Écorchoir, la crête passe par un lapiaz qui vaut le coup d’être exploré (arches, trous, dalles cannelées...). Monter à la pointe de l’Écorchoir au mieux entre lapiaz, bandes d’herbes et petits ressauts (cairn sommital).
De l’Écorchoir il y a la possibilité de monter jusqu’aux Grands Fats moyennant une demi-heure de montée supplémentaire. Le terrain est un peu délité mais le panorama s’ouvrant sur le nord de manière impressionnante vaut le détour.
La descente se fait à vue en visant les chalets de Criou, à travers lapiaz et pâturages (attention les chevilles dans les hautes herbes, il y a des lapiaz camouflés). Une fois aux chalets, qui forment quasiment un hameau, prendre le chemin du Mont. Après le lieu-dit les Feux, repérer sur la droite de la piste carrossable un sentier qui par dans la forêt (panneau indiquant le Mont) en suivant une ligne de niveau. Il rejoint la piste empruntée au début de l’itinéraire avant l’étable des Praz. Redescendre sur le parking.
Sortie du 28/08/2016
Peut-être ma dernière randonnée de l’été, une de mes semelles s’étant ouverte. Une fois n’est pas coutume un ami a accepté de m’accompagner. Je lui explique la veille ce à quoi il doit s’attendre : 8h de route, environ 8h de marche certainement humide hors sentier et crapahutage, 8h de route retour pour rembaucher le lendemain. Miracle il est d’accord.
On arrive aux aurores, le temps de se préparer et c’est parti. On profite plus haut à la faveur d’une clairière du lever de soleil sur le Mont-Blanc et les falaises d’Anterne, puis la piste carrossable finie on attaque un sentier rendu très gras par des pluies précédentes. La montée jusqu’à la dent de Verreu est rapide.
C’est en poursuivant qu’on attaque le plus intéressant. Surprise quand on trouve un câble dépitonné mais placé de manière à ce qu’on ne s’en doute pas. Je me demande si c’est l’œuvre d’un plaisantin car il n’y a aucune trace d’éboulement du rocher. Plus loin la trace part tout droit ou à gauche. On prend tout droit pour se retrouver dans un cul de sac surplombant la falaise. Demi-tour, on prend à gauche, et en plus il y a des cairns pour nous guider.
Plus haut on surprend des chamois vers Ressassat qui nous narguent en virevoltant dans les pentes et falaises versant Salvadon, même pas le temps de prendre des photos qu’ils sont déjà bien loin. Arrivés trempés à ce sommet encore très végétal, on jette un œil sur la suite, mesurant les possibilités. De visu il y a beaucoup de rochers, vus de face ils semblent raides. Mais on y voit des failles, on continue.
Sur la tête du Grenier, on trouve une bande de peinture jaune sur un rocher. Je cherche partout d’autres balisages mais rien. Il y a quand même toujours une vague trace qui continue sur l’arête. La descente jusqu’au col sud de l’Écorchoir me fait hésiter, une désescalade d’une dizaine de mètres surplombant un ravin avec des chaussures rendues glissantes par la glaise... finalement ça passe sans se précipiter. Plus loin en me retournant je remarque quelques vires qui, en restant tout aussi exposées, auraient peut-être épargné le plus raide de la désescalade.
Vers le col Sud, c’est la foire géologique. Des arches, des dalles cannelées, des failles entre deux systèmes de roches (rouges et lapiaz)... un condensé de la région sur 1 ou 2 ha.
La montée à la Pointe de l’Écorchoir est plus simple qu’il n’y paraît. Longue pause au sommet. J’en profite pour bien observer l’arête des Grands Fats à l’Aouille de Criou. Ça ne semble pas insurmontable mais je me pose des questions sur la fiabilité des rochers... Un autre jour peut-être (combien de fois peut-on se dire cette phrase avant de ne plus y croire ?)
Il est temps de descendre, on n’ira pas aux Grands Fats, plus le temps et ce n’est pas un terrain bien maîtrisé par l’ami aux genoux fatigués. La prudente descente commence, je choisi de marcher le plus possible sur les langues de lapiaz pour éviter les trous camouflés par les hautes herbes. On retrouve un vrai chemin à Criou.
Plus bas aux Feux, on continue sur la piste direction le Mont, et la tête ailleurs je ne remarque pas le sentier forestier sur la droite. La piste devient très raide (comment une voiture peut-elle monter par là ?) et après une bonne suée et 100m de dénivelée pris sèchement je commence à me poser des questions. On est sensé descendre ou au pire rester à niveau. Un œil sur la carte, on redescend jusqu’aux Feux, je rate une nouvelle fois l’embranchement. Carte, questionnement, on remonte. Le nez dans mes chaussures, je lève inopinément les yeux et je tombe nez à nez sur le petit panneau en bois sombre sur fond de forêt de sapins indiquant le Mont. Bingo. La suite est plus simple, belle même à travers les sous-bois jusqu’à rejoindre la piste du début de journée.
Retour à la voiture après une balade de 9h et je propose d’aller se décrasser dans le Giffre avant la route, parce qu’il a fait chaud, et qu’il fera chaud encore dans une voiture dont la climatisation dépend du degré d’ouverture des vitres.
Le Giffre est froid.
Juste le temps de se tremper, on ne fait pas les vantards longtemps. Vite séchés au soleil, un casse-croûte et c’est reparti. Plus qu’à mijoter des tas de projets de sommets qui ne se feront pour la plupart jamais, il y en a trop, c’est à la fois merveilleux et désespérant.
Auteur : Collectif Altituderando
Avis et commentaires
Passé aujourd’hui. Le câble a été réinstallé avec plusieurs points.
Terrain bien gras et des moutons sur les arêtes.
Temps brumeux rendant le repérage difficile. Il faut essayer de rester sur le fil autant que faire se peut, ça passe le mieux.
A refaire par beau temps assurément.
La descente est assez paumatoire si les chalets ne sont pas visibles !
Il faut bien qu’ils viennent de quelque part !
En voyant ce caillou installé sur sa terrasse (à fumer sa pipe ?) pour profiter du paysage j’ai pensé au rétablissement du grimpeur qui tenterait ce toit.
Surprenante la photo 21, avec ce monstre à une dent qui semble cracher le nuage !
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