Pointe de Bonneval (3321m) - Couloir Ouest

Avant-goût...

Décidément, les courses les plus réputées ne sont pas les plus charmantes ni les plus attirantes. La preuve en est avec cette course typée alpinisme peu difficile, dans un coin encore peu populaire mais qui pourtant possède un charme inégalable !

Voici l’ascension d’un sommet qui "a de la gueule" et par un couloir du même acabit !

L’itinéraire : Entre Bonneval-sur-Arc et le Refuge des Évettes : l’approche

PS : soit en jour d’approche 1, comme nous l’avons fait, soit le matin si l’on décide de le faire d’une traite.

Au départ du parking d’hiver de la station de Bonneval-sur-Arc, ou de l’Écot, suivant la saison. Il faut savoir qu’en hiver, cela rallonge pas mal l’itinéraire d’où il faut emprunter la route normale jusqu’à l’Écot, 45 minutes de plus en timing.

À partir de l’Écot, s’élever vers le sud souvent avec des traces de ski de randonnée, allant vers le Refuge des Évettes.

En une bonne heure d’ascension, on rattrape le Plan des Roches, d’où la pente déversante s’atténue et laisse place à une série de croupes neigeuses que l’on négociera pendant un moment, vers le sud-est.

On contourne le Roc des Pareis (2641m) par la droite (on peut très bien le gravir, voir photos) avant d’arriver au Col des Évettes (2561m) et ensuite, l’on traversera de niveau à main gauche jusqu’au refuge homonyme (2590m).

Le refuge marque la fin de la première partie, au choix de passer la nuit ou d’enchaîner à la journée le sommet...

L’itinéraire : Entre le Refuge des Évettes et le sommet de la Pointe de Bonneval (couloir Ouest)

En repartant du refuge, il est nécessaire de perdre une centaine de mètres d’altitude afin de rattraper le vaste Plan des Évettes, dont on va ensuite traverser une bonne partie.

Pour le couloir Ouest, rien de compliqué puisqu’il est bien visible depuis très loin et on peut visualiser l’itinéraire facilement.

S’élever au mieux le long des croupes neigeuses menant au grand cône descendant du couloir.

Une traversée main gauche peu déversante mène au pied des difficultés.

Le couloir Ouest : remonter la large pente du bas à 35-40° puis lorsque le couloir se rétrécit, la pente va en oscillant entre 42 et 45° tout du long, 300 mètres !

Les 50 derniers mètres sont inclinés à 40° et l’on atteint une large brèche au niveau de l’arête frontalière.

Il ne reste alors plus qu’à gravir la fabuleuse arête sommitale (mais aérienne, attention !)

On contourne en premier lieu un ressaut rocheux par la droite puis on retourne sur le fil et on s’élève dans des pentes à 35-40° avant de recontourner un dernier ressaut par la gauche (versant ouest) avant de négocier le fil sommital de l’arête frontalière aboutissant au sommet de la Pointe de Bonneval (3320m) !!

Et voilà, l’ascension est réalisée !

Quel point de vue ?

Depuis ce haut sommet, une incroyable vue se dégage avec tout autour, les sommets emblématiques de la Haute-Maurienne, le Grand Paradis, la Tarentaise, la Vanoise et l’Italie.
L’Albaron et surtout la Grande Ciamarella (sa face Nord !!) impressionnent franchement. Cela donne des frissons...
À retenir : un panorama XXL en haute altitude, ambiance sauvage et solitaire garantie !

La descente...

Il est alors temps de rebrousser chemin. Mais il faut être très vigilant lors de la descente exposée de l’arête frontalière, jusqu’à la brèche de fin de couloir.

Ensuite, c’est du couloir : descente piolets et crampons, face à la pente, comme à la montée. Doucement mais surement en étant toujours à l’affût des chutes de pierres, comme d’habitude dans des couloirs...

Au pied du couloir, il ne reste plus qu’à retraverser le Plan des Évettes puis à remonter vers le refuge et le Col des Évettes.

Puis reprendre l’itinéraire de montée jusqu’en bas...

Course d’alpinisme à conseiller à tous les amateurs de courses impopulaires, c’est de la vraie haute montagne et pourtant assez accessible.