Pointe Rousse des Chambres (2660m) et antécime des Avoudrues (2625m), tour du vallon des Chambres
- Randonnée
- Haut-Giffre / Haute-Savoie / Samoëns
- Difficulté :
- Difficile
- Dénivelé :
- 2000m
- Durée :
- 10h30
Le Haut-Giffre dans sa version calcaires et lapiaz, où d'immenses étendues sauvages sont à parcourir loin des foules, avec à la clé quelques magnifiques panoramas sur ces montagnes barrées d'austères à-pics... – Auteur : Pascal
Accès
Samoëns, prendre la route d’été vers la Joux Plane et Morzine à l’est de la ville, puis rapidement bifurquer à droite sur la petite route des Allamands. Se garer au parking des Crêts, peu avant les Allamands.
Précisions sur la difficulté
Il s’agit d’un parcours long, se déroulant en bonne partie hors-sentier sur un terrain minéral alternant lapiaz, ressauts rocheux et caillasses, souvent entrecoupés de névés même tard en saison, notamment pour la descente de la combe du Folly. Bon sens de l’itinéraire indispensable pour naviguer entre les obstacles. Bonne visibilité requise, notamment pour l’ascension de la Pointe Rousse. Quelques pas d’escalade facile sont nécessaires entre la Pointe de Bellegarde et l’antécime des Avoudrues.
Crampons, éventuellement piolet fortement souhaitables pour faire face à d’éventuelles traversées de névés raides.
Le cheminement sur le lapiaz est à proscrire en automne après les premières neiges.
Photos
Les infos essentielles
- Altitude départ : 997m.
- Altitude sommet : 2660m (Pointe Rousse), 2625m (antécime des Avoudrues).
- Carte : IGN TOP25 3530 ET Samoëns - Haut-Giffre.
Période
Praticable en conditions estivales, en général à partir de juillet, lorsque la neige a libéré les parties les plus raides de l’itinéraire. Cela inclut notamment l’arête montant à l’antécime des Avoudrues, ainsi qu’une section raide de la combe de Folly, et éventuellement aussi le haut du versant sud de la Pointe Rousse. Ailleurs, la neige est moins problématique, mais il faudra quand même prêter attention aux bords de névés dans la traversée des lapiaz. Des crampons sont toujours fortement souhaitables dans ce massif accumulant les névés tardifs.
La traversée des lapiaz est à proscrire à l’automne après une chute de neige.
Bonne visibilité fortement souhaitable, surtout pour la montée à la Pointe Rousse.
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Itinéraire
Ascension de la Pointe Rousse des Chambres, 4h30
Depuis le parking des Crêts, partir sur le chemin de la ferme des Crêts, puis poursuivre sur le sentier traversant la dalle du Tuet en un cheminement confortable mais un peu exposé, par endroits protégé par des câbles. On poursuit en forêt au pied des falaises d’escalade pour finalement rejoindre le chemin montant depuis le Pied du Crêt.
Monter le chemin jusqu’à atteindre le refuge de Folly. Poursuivre le sentier remontant le vallon en direction du col. On passe au pas de l’Avoine où on rejoint le sentier montant par les Barmes, itinéraire éventuel plus direct montant depuis le chemin du refuge en fond de vallon.
Poursuivre sur le sentier pour quelques centaines de mètres encore jusque vers 1750m, puis le quitter pour remonter hors-trace au plus facile dans les pentes herbeuses un peu raides mais faciles à droite du sentier. Franchissant quelques ressauts (plusieurs passages possibles), on rejoint de très belles pentes herbeuses, éventuellement pâturées par des moutons. Remonter ces pentes au plus facile, et se diriger pour franchir le large "col" bien visible, formé par la Tête de l’Homme et la base des Rochers de la Couarra.
Le terrain se fait minéral. On aborde un large lapiaz qu’on remonte à vue, sans trop se rapprocher des lanches pierreuses sous les Rochers de la Couarra. Ce parcours est un peu labyrinthique, il faudra naviguer entre quelques dépressions, larges crevasses et ressauts descendants pas vraiment visibles de loin. Mais il est toujours possible de passer en cherchant un peu. Ce n’est qu’en arrivant sous le point bas de la crête au bout des Rochers de la Couarra, avant que celle-ci ne remonte vers le sommet de la Pointe Rousse, qu’on se rapprochera de la crête pour atteindre les pierriers qui s’y trouvent.
Remonter ces pierriers sous la crête en visant un petit couloir rocheux entre la partie grise et la partie rousse de la roche, passage permettant de rejoindre la crête en direction du sommet sans difficultés. Celle-ci se remonte facilement pour atteindre le sommet "gris", puis le sommet "roux". Superbe vue sur les lapiaz de la Combe aux Puaires, les Dents Blanches, le vallon du Bout du Monde dominé par les falaises et les glaciers du Prazon.
Traversée vers l’antécime des Avoudrues, 2h30
Revenir au sommet "gris", puis basculer au sud dans le vallon des Chambres par la raide caillasse (crampons souvent nécessaires en cas de névé), en tirant à droite (sud-ouest) pour aller chercher des pentes herbeuses plus débonnaires.
Au voisinage du col, la combe des Chambres est plus complexe qu’elle n’en a l’air, formée d’une dépression de caillasses et de ressauts de lapiaz moutonnés. Pour la traverser, le plus facile semble être de descendre dans l’herbe en visant le faux col à l’ouest de la dépression, puis de traverser dans la caillasse facile sous les contreforts des Avoudrues pour ensuite monter au plus facile en direction de la Pointe de Bellegarde, en tirant parti de quelques névés tardifs.
On rejoint la crête au niveau de col, juste sous la Pointe de Bellegarde. Il serait dommage de ne pas y faire un rapide aller-retour, ne serait-ce que pour admirer la spectaculaire vue plongeante dans les profondeurs de la vallée du Bout du Monde, dominée par les abominables falaises du Prazon et du Tenneverge, typiquement "Haut-Giffre".
Depuis le col, remonter la crête en direction des Avoudrues, en suivant une ligne de cairns passant tout d’abord un peu versant Chambres avant d’aborder quelques ressauts qui ne présentent pas vraiment de difficultés, suivis de quelques passages un peu plus plats. Vers le milieu de la crête, on évitera l’ascension d’une raide bosse 2591m en restant en versant Chambres. On abordera enfin les derniers ressauts assez chaotiques montant à l’antécime des Avoudrues.
Superbe vue sur le versant Salvadon, au milieu d’un incroyable décor de crêtes de lapiaz. Au sud-ouest, le véritable sommet des Avoudrues n’est pas facilement accessible.
Descente, 3h30
En tirant un peu à gauche puis ensuite à droite, descendre les dalles pour prendre pied dans la caillasse de la combe de Folly, la plupart du temps occupé par un névé tardif. Descendre au plus facile, sans trop se laisser entraîner à droite.
Au milieu de la combe vers 2300m, on aborde quelques pentes de caillasse terreuse plus raides et déversantes qu’il faut traverser. Si la pente est sèche, une légère trace facilite le passage. Sinon, si un névé s’y trouve, des crampons sont la plupart du temps nécessaires. La présence de ce névé est observable depuis la Pointe Rousse.
On prend pied sur les pierriers inférieurs, parcourus par une légère sente cairnée, qui se descendent tranquillement en direction du lac des Chambres. Le fond de la combe rejointe, on en sort en remontant une faille câblée à travers les dalles dominant le lac à droite, pour retrouver un bon sentier sur la large croupe herbeuse descendant des Rochers de la Couarra.
Descendre le sentier dans l’herbe en direction du verrou des Eaux Froides (névé tardif fréquent), puis par des pentes vallonnées ramenant au refuge de Folly. Plus bas sur le chemin, il ne faudra pas rater la bifurcation du sentier ramenant vers la dalle du Tuet puis les Crêts.
Détail de la sortie du 7 septembre 2021
Toujours ce merveilleux Haut-Giffre... On ne se lasse pas d’y retourner, même si ces belles randonnées sauvages sont toujours synonymes de gros dénivelés... Retournons donc faire un tour vers cette belle Pointe Rousse, magnifique pointe sauvage et très peu parcourue au milieu de son fantastique décor. Mais essayons cette fois d’enchaîner l’ascension de l’antécime des Avoudrues, et découvrir sa petite arête d’ascension réputée sans grosses difficultés.
Il est presque 11h, c’est parti depuis le parking des Crêts. Montée rapide au refuge de Folly, puis au pas de l’Avoine. Ensuite, on quitte le sentier pour monter vers l’alpage. Les moutons s’y trouvent, mais heureusement pas de patous en vue...
On quitte la douceur de l’herbe pour l’austérité du lapiaz, dans lequel il va falloir se frayer un chemin. Ça commence tranquille, mais rapidement la recherche du "plus facile" conduit à se rapprocher des crêtes de la Couarra. On finit par se retrouver sur le rebord du pierrier sur lesquelles on est contraint à devoir progresser, de raides dévers compliquant la redescente vers le lapiaz. Et quelques névés barrant ces lanches demanderont aussi quelques précautions...
Après une bonne heure de progression assez pénible dans la caillasse parfois raide et croulante, on finit enfin par rejoindre le collet de la crête avant la bosse sommitale. Le petit couloir est rapidement grimpé, suivi de la belle crête en direction du sommet...
La vue est superbe, malgré la brume du jour et les cumulus qui ont décidé de masquer le soleil de cette montagne pour un bon moment. Un beau repos, tout en observant la suite de l’itinéraire...
16h30, c’est parti pour la descente dans la combe des Chambres. Hésitations... Comment contourner la cuvette de caillasses au fond pour remonter en face vers la Pointe de Bellegarde ? On partira vers la gauche, en visant le col... Mauvais choix : Les ressauts des dalles de lapiaz sont plus complexes que prévu, obligeant à quelques détours dans la caillasse, et on se retrouve finalement presque au fond de la cuvette. Cela aurait été bien plus simple de descendre à droite en profitant de l’herbe, puis de traverser sur les névés pour ensuite remonter.
Bon, ce n’est pas grave, finalement on remonte dans la caillasse, vers le col sous la Pointe de Bellegarde. Malgré l’heure qui avance, on ne résistera pas au petit détour à la Pointe de Bellegarde, pour ses spectaculaires vues plongeantes la profonde vallée du Bout du Monde entourée de ses falaises...
Retour au col, puis on attaque la crête. Pas de topo, mais ce n’est pas grave, on monte à vue, en suivant les cairns qui indiquent les points de passage ici et là... Ce n’est jamais difficile, ça passe toujours en mettant parfois un peu les mains. Sur le haut, ça se complique un peu, il ne faut pas s’accrocher au fil et contourner les difficultés par la droite.
18h30, après un dernier chaos de blocs à grimper, voilà l’antécime... Toujours ces cumulus qui cachent le soleil, et maintenant descendent sur les sommets, bouchant la vue de brouillards... Pas trop le temps de profiter de la vue, un rapide en-cas, il est temps de descendre...
On se faufile entre les dalles, visant un beau névé qui va accélérer la descente... Plus bas, on retrouve le soleil couchant sous les nuages, et aussi la caillasse... On aborde le passage raide, où heureusement on trouve une petite trace traversant le dévers et les caillasses terreuses, puis on se laisse tranquillement descendre dans les pierriers vers le lac des Chambres, qui malgré l’été qui se termine, ne s’est pas encore débarrassé de toute sa glace. Remontée rapide sur la croupe au-dessus du lac, hélas juste un peu trop tardive pour attraper le coucher de soleil.
Après une courte pause, on reprend la descente en direction du refuge, sans difficultés dans le calme de la nuit tombante. If faudra ensuite sortir la frontale pour descendre le chemin en forêt, et surtout ne pas rater la bifurcation du sentier revenant vers le Crêt. Heureusement, on connaît bien ce sentier, ce qui facilitera son parcours sans égarements à la lumière de la frontale... Fin de la balade vers 21h30.
Auteur : Pascal
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