Pics Soularac (2368m) et Saint-Barthélémy (2348m) au départ de Moulzoune
- Randonnée
- Midi-Pyrénées / Ariège / Montferrier
- Difficulté :
- Moyen
- Dénivelé :
- 1230m
- Durée :
- 7h30
Des lacs, de la roche, des pins, des genêts et des bruyères : cette balade est un petit concentré d'Ariège. Ajoutez un panorama à couper le souffle sur les Pyrénées, du Canigou jusqu'au Pic du Midi de Bigorre en passant par l'Aneto. Bienvenue sur les crêtes du massif de Tabe ! – Auteur : CourtePatte
Accès
De Foix, prendre la direction de Lavelanet, puis se diriger vers le village de Montferrier que l’on traverse. Un grand kilomètre après le village, un embranchement propose Montségur à gauche et Monts d’Olmes à droite, prendre la direction des Monts d’Olmes. Environ 5 km plus loin, prendre une piste carrossable sur la gauche (praticable pour tous véhicules) et la suivre jusqu’au parking de Moulzoune.
Précisions sur la difficulté
- Sentiers "rugueux" : petites sections de chaos rocheux, un ou deux passages nécessitant brièvement de "mettre les mains"
- Egalement un ou deux pas d’escalade sous le sommet du Soularac (mais exposition à peu près nulle). A noter que dans cette section, si l’on perd le balisage et qu’on se retrouve sur la crête, ça passe également, mais c’est un peu plus technique.
- Risque de névé tardif susceptible de compliquer le passage du petit mur d’éboulis entre l’Etang du Diable et l’Etang Supérieur
Photos
Les infos essentielles
- Carte IGN : TOP 25 - 2147 ET "Foix Tarascon-sur-Ariège"
- Altitude minimale : 1292 m
- Altitude maximale : 2354 m
- Distance (A/R) : 16 km
- Balisage : L’intégralité du sentier est balisée PR (jaune), et parfois GR, là où l’itinéraire recoupe celui du GRP Tour du Massif de Tabe. Les panneaux indicateurs ne sont pas surabondants, mais sont judicieusement placés.
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Itinéraire
NB : Bien qu’ayant effectué cet trajet en traversée entre Moulzoune et Appy, je décris en itinéraire principal celui qui permet d’effectuer une boucle au départ de Moulzoune. L’itinéraire de la traversée à partir du Pic Saint-Barthélémy est indiqué comme "variante".
Du parking, partir au sud-ouest en direction de la Croix de Moulzoune, essentiellement via la piste forestière.
A l’Etang de la Croix de Moulzoune, poursuivre sur la gauche de l’étang. On passe au ras d’une stèle.
L’itinéraire se poursuit au sud-ouest jusqu’à sortir de la forêt sur un vaste replat herbeux. Au flanc de la falaise au sud-est, on aperçoit l’entrée d’une mine abandonnée, et des restes d’engins miniers sont présents sur le replat. A cet endroit le sentier vire ouest-nord-ouest et passe au ras d’une ruine.
Après un large lacet, on débouche sur des alpages où la vue s’ouvre vers les Monts d’Olmes et la crête ouest du massif de Tabe. Le sentier s’oriente désormais plein sud.
Après avoir passé la Cabane de Coumayret, on parvient à une bifurcation où un panneau propose les Etangs des Truites et du Diable sur la gauche, et le Pic Saint-Barthélémy sur la droite. L’itinéraire de droite sera celui du retour ; prendre à gauche en direction des étangs.
Le sentier prend désormais un caractère plus rugueux : il se fait étroit et parfois encombré de racines de genêts et de bruyères. On traverse bientôt une section de chaos rocheux, et là encore il faut surveiller ses pieds, mais le balisage jaune aide à déterminer le parcours.
Le sentier se faufile maintenant entre les blocs et les rhododendrons, jusqu’à l’Etang des Truites dans son petit cirque. Il ne va pas jusqu’au ras de l’eau mais décrit une épingle à cheveux serrée avant d’opérer un contournement de l’étang en montant sur son flanc est. On louvoie sous des petits pins avant de faire la jonction avec un GRP : désormais le balisage du GR sera plus présent que celui du sentier local. Attention à bien ouvrir l’œil : dans cette section il est possible de se laisser emmener par des sentiers annexes, toujours surveiller la présence du balisage.
L’Etang du diable apparaît maintenant en contrebas (le sentier n’y passe pas).
Un peu plus tard se présente le passage le plus raide de la balade, une sorte de petit mur d’éboulis (photo). Le sentier s’y élève en rive gauche du pierrier et l’on ne prend jamais pied sur ce dernier, seulement sur les gros blocs stables en bordure.
Après ce passage on parvient sur les dernières pentes avant le Col du Trou de l’Ours, que l’on a rapidement en vue. On longe un laquet sans nom puis l’Etang Supérieur, au pied du Soularac. Au Col du Trou de l’Ours, immense vue sur la chaîne pyrénéenne.
Pour monter au sommet du Soularac, suivre la sente quand elle existe, et le balisage jaune pour les (rares) sections purement rocheuses. De toutes façons, même si on perd le balisage, les portions rocheuses sont plutôt débonnaires ; ne pas hésiter à revenir en arrière si cela semble exposé.
Du sommet, vue sur une vaste frise des Pyrénées mais également vers les Corbières, et si la visibilité est excellente, un petit croissant de Méditerranée.
Redescendre du sommet par le même itinéraire jusqu’au col pour monter au Pic de Saint-Barthélémy en face, dont l’ascension ne pose aucune difficulté.
Retour : du sommet du Saint-Barthélémy, revenir de quelques mètres en arrière pour trouver, sur la gauche, le départ de la sente du retour. Le sentier, toujours balisé, se faufile dans les éboulis sous le sommet en suivant la crête (vue sur l’Etang du Diable en contrebas), puis contourne un mamelon en versant ouest. Dans ce contournement il faudra descendre une petite section rocheuse en s’aidant facilement des mains. Puis l’itinéraire ne présente plus aucune difficulté jusqu’à retrouver la bifurcation des étangs de l’aller.
Pour qui serait intéressé par la traversée vers Appy : du sommet de Saint-Barthélémy, descendre jusqu’au col de Girabal. A partir de là, deux options :
- descendre par l’Etang d’Appy, qui est superbe mais demandera encore un petit effort puisqu’il faudra d’abord remonter au Pic de Girabal
- ou (tracé de la variante) prendre une petite sente qui descend plein sud sous le col en direction de la Jasse de Sédars. Attention, ce n’est pas balisé et si la sente est toujours bien présente elle n’est pas toujours facile à repérer, notamment lorsqu’elle s’enfonce sous les fougères après la Jasse. On rejoindra alors le large sentier de l’Etang d’Appy.
Récit de la sortie du 29 septembre :
Lorsque j’avais fait l’ascension du Madres l’année dernière, mon attention avait été retenue par une montagne isolée, très en retrait du massif du Carlit, et qui surnageait comme une île perdue au-dessus du molleton des brumes.
Je l’avais revue des pentes du Pech Bugarach, et je m’étais renseignée. C’est ainsi que j’avais découvert l’existence du Massif de Tabe, cet étonnant bastion détaché des grands sommets ariégeois par la vallée, ben justement de l’Ariège, et dont les crêtes offrent des vues extraordinaires sur presque deux tiers de la chaîne pyrénéenne. Depuis ce temps, énorme envie de gravir le Soularac, puisque c’est surtout ce nom qui avait surgi dans mes recherches. Et comme de toutes façons il faudra que je m’en approche en stop, je décide de le faire en traversée du nord au sud.
Je connais déjà un peu le versant sud après une excursion précédente à l’Etang d’Appy et au Pic Girabal ; mais j’ignore ce que me réserve l’ascension par les Étangs des Truites et du Diable.
Je n’ai pas été déçue. Parce que ce sentier est un véritable concentré des paysages ariégeois, du moins ceux que l’on trouvera en-dessous de 2500m d’altitude. Voici les flaques bleuâtres des genêts parmi la marée mauve des bruyères ; voici les petits pins dressés comme des bonnets, et la traînée sanglante des myrtilliers empourprés par les premières gelées. Toute cette tapisserie se déchire, ici et là, au passage des épines du rocher qui n’est jamais bien loin ; et qui finit, à mesure que l’on monte, par occuper le ciel.
Et puis il y a les lacs. L’Étang des Truites est une merveille. Un petit cirque de roches, de cascades et de pins enserre un monde renversé de pins, de cascades et de roches, peint sur des transparences vertes. D’énormes libellules, des vraies demoiselles à reflets métalliques, s’affairent entre l’eau et les herbes. Il règne là une atmosphère de bout du monde, et j’ai du mal à partir.
L’Étang du Diable, que l’on surplombe enserré entre ses pentes multicolores, est beau comme une photo de calendrier ; mais celui qui me fera, un peu plus loin, trembler le cœur est à peine un lac. D’ailleurs il n’a pas de nom. Seulement il renvoie au ciel un bleu d’une profondeur un peu surnaturelle, il est comme éclairé de l’intérieur ; au milieu des myrtilliers écarlates cela fait merveille. L’endroit prend soudain un petit air de Belledonne, du plateau du Lac Fourchu, enfin tous ces pays où les lacs font des choses qui ne semblent pas relever tout à fait des lois optiques naturelles.
Mais voici la crête, et le cheminement ludique parmi les rochers pour atteindre le sommet. Et surtout, voici la vue. J’ai beau y être préparée après la balade précédente au Pic Girabal, je la prends de nouveau en pleine figure. Sur plus de 180°, c’est une frise ininterrompue de dents bleuâtres. Ce ne sont pas toutes les Pyrénées, non, mais c’en est tout de même une énorme partie. A l’est on distingue très bien le Madres et le Canigou, et à l’ouest le regard porte aujourd’hui jusqu’à la minuscule pointe du Pic du Midi de Bigorre, en passant par des centaines de sommets qui me sont parfaitement inconnus. Cela m’assène les dimensions de la chaîne, mieux que ne le ferait aucun examen de la carte de France.
En haut du Pic Saint-Barthélémy où je me rends ensuite, les vues sont sensiblement identiques - à ceci près que les Corbières y sont moins visibles, et que l’on y gagne en échange l’image d’un Soularac hiératique au-dessus des lacs. Je reprends une grande rasade du spectacle, puis c’est la descente vers le Col de Girabal, et la sente rustique qui me permettra de rattraper le chemin de l’Étang d’Appy. Non sans retrouver au passage quelques touffes de gispet, qui manquait jusqu’ici à la parade botanique de la journée.
Le soleil déclinant réchauffe le velours des fougères désormais roussies par l’automne, et bientôt seules les hautes cimes du côté d’Orlu sont encore dorées par-dessus les ombres. Il est temps de retourner parmi les hommes.
Auteur : CourtePatte
Avis et commentaires
Concernant l’ancienne mine de talc :
Merci à tous les deux !
@Sylvain, je ne sais pas ce que tu as déjà fait comme itinéraires dans ce massif mais en tous cas je recommande ce sentier des étangs.
De biens belles photos de ce joli petit massif 👍 Il y a bien longtemps que je n’y suis plus retourné, ça donne envie d’y refaire un tour !
Bonjour CourtePatte,
Ces lacs sont très beaux ........ ce que tes photos rendrent vraiment bien !
Et puis, les couleurs de l’automne, on ne s’en lasse jamais !
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