Pic de Charance (2316m) - Gros Ferrant (2401m) - Petit Ferrant (2440m) par Champ Contier
- Randonnée
- Ubaye / Alpes de Haute-Provence / Le Lauzet-Ubaye
- Difficulté :
- Moyen
- Dénivelé :
- 1500m
- Durée :
- 7h
Les portes de l'Ubaye offrent de saisissants contrastes : vertes forêt, joyeuses cascades, roches sombres et colorées, doux alpages, crête des plus esthétiques... Globalement peu difficile techniquement, cette boucle mettra tout de même les mollets à l'épreuve ! – Auteur : Peyuko
Accès
Se rendre dans la vallée de l’Ubaye par la D900 ou la D954.
Au Lauzet-Ubaye, tourner à gauche dans le village, un peu avant la gendarmerie.
La route est étroite, elle traverse l’Ubaye. Une fois sur l’autre rive, prendre à gauche.
On passe par les lieux-dits le Colombier et Costeplane.
Se garer au dernier hameau de Champ Contier.
Précisions sur la difficulté
- Portions hors sentier, sens de l’orientation nécessaire
- Passages dans des dévers prononcés
- Couloir raide pour atteindre le Gros Ferrant
Photos
Les infos essentielles
- Carte IGN : TOP 25 - 3438 ET "Embrun Les Orres Lac de Serre-Ponçon"
- Altitude minimale : 1170 m
- Altitude maximale : 2440 m
- Distance (A/R) : 15 km
- Balisage :
- PR jusque sous la Cabane de l’Aiguille
- Sentier non balisé mais bien marqué pour le Pic de Charance
- Hors sentier pour les deux Ferrant
- PR à nouveau du Ravin de Voyer jusqu’à revenir au point de départ
Le tracé est donné uniquement à titre indicatif pour s’orienter sur une carte, il ne s’agit pas d’une trace GPS
Chargement de la carte en cours
Itinéraire
Prendre le sentier balisé en direction du col de la Rousse. On longe le Ravin de la Blache et ses cascades jusqu’aux ruines du Vallon.
Vers 1900m, prendre le chemin de gauche, toujours en direction du col de la Rousse et du Vallon de l’Aiguille. Poursuivre le long du lit du torrent de la Blache.
A priori, le sentier balisé ne passe plus par la Cabane du Vallon comme sur la carte (ce qui n’est sûrement pas plus mal vu les mésaventures que l’on peut avoir dans le secteur).
On parvient ainsi à un col sans nom où une sente très marquée effectue de larges lacets pour parvenir au Pic de Charance.
Redescendre du pic par ce même sentier ou hors sentier, en suivant la crête qui domine le Cirque de Bragousse. Récupérer un bref instant le sentier balisé vers le SE pour rejoindre le col de la Rousse.
Remonter légèrement en direction du point 2248 et basculer en versant N, en suivant des drailles qui conduisent à un autre col sans nom. Continuer à suivre ces drailles qui descendent alors un peu (et sont orientées plus nettement à l’est), pour passer sous les grandes barres rocheuses du Voyer.
On parvient ainsi sous un raide couloir constitué de petits éboulis et de parties plus herbeuses. Le remonter (orientation NE) pour gagner la ligne de crête et le sommet du Gros Ferrant.
Suivre la crête (SE) pour atteindre le Petit Ferrant (qui est plus haut que le Gros).
Descendre en visant le Ravin de Voyer en suivant une ligne de crête qui débute à droite (donc au N), sous le sommet du Petit Ferrant. Mon tracé est légèrement différent car j’ai préféré rejoindre cette crête plus bas pour éviter les fortes rafales du vent venant de l’ouest qui soufflait ce jour-là.
A proximité du point 1914, récupérer le sentier balisé PR qui ramène aux ruines du Vallon et revenir par le sentier emprunté à l’aller le long du Ravin de la Blache.
La sortie
Une courte fenêtre sans pluie et sans neige est annoncée. Je me dis que ça peut être une bonne occasion pour "prendre ma revanche" sur le Pic de Charance dont l’accès m’avait été interdit l’an passé par des patous mal dressés et des bergers ... (voir le lien plus haut).
Arrivé à Champ Contier, le ciel est plutôt bas et chargé. Rien à l’horizon ou sur le versant en face ne permet de croire que ça peut se dégager mais maintenant que je suis là, je me lance, on verra bien !
Je profite du spectacle des cascades du Ravin de la Blache, abondamment chargées par les récentes précipitations. Je monte sans trop me presser car j’ai le vague espoir que le ciel déchire un peu son voile mais arrivé au Vallon, rien à faire, je suis dans la purée de pois. Un chamois m’observe dans cette brume épaisse et semble se demander ce que je suis venu faire ici.
Je conclue à un plantage de la météo ; la fenêtre d’éclaircie a déjà dû se refermer. Mais, à nouveau, puisque je suis là, autant poursuivre car même si je ne suis pas gratifié d’un beau panorama au sommet, j’aurais au moins la satisfaction d’avoir fait la paix avec ce secteur.
Je marche à présent dans une neige molle, le long d’un torrent et dans le brouillard, difficile de faire plus humide. Et puis, soudain une clarté apparait. Elle est timide mais plus j’avance, plus elle s’affirme. Encore un peu et je vois du ciel bleu !
J’accélère alors le pas, espérant arriver au sommet avant que ces trouées d’azur ne disparaissent. Et ma stratégie paye (on peut aussi dire que j’ai un gros coup de chance !) puisque j’ai juste le temps d’arriver et d’apercevoir le lac de Serre-Ponçon que déjà des nuages, poussés par un vent violent, viennent envelopper le Pic de Charance.
Voilà, je peux revenir tranquille et heureux... je peux aussi continuer, je ne suis pas encore monté sur les dos du Gros et du Petit Ferrant et puisqu’après le col de la Rousse j’avais pensé revenir par le Ravin de Voyer, autant en profiter.
Après un passage lugubre sous les barres du Voyer et la rude remontée du couloir (heureusement, la neige ne s’est pas faite glace), je foule la crête qui mène au Gros Ferrant. Le sommet est un spectre, le paysage n’est plus que silhouettes. Le vent est dément. Son souffle fouette mon visage et son sifflement dans les contreforts du sommet produit des cris étranges et inquiétants.
Jusqu’au sommet du Petit Ferrant, je suis plongé dans un univers de furie et dans des lumières irréelles. Le ciel semble vouloir emporter les montagnes. Le chaos se fait de plus en plus lumineux et de belles trouées me laissent apprécier par bribes ce qui m’entoure. Je me sens grisé par ce mélange de brutalité, de démesure et de majesté qu’offrent les éléments.
Il faut malgré tout redescendre et c’est chargé de toute cette énergie que je dévale les pentes qui me ramènent au creux du vallon de Voyer. Je laisse alors définitivement la douceur de la neige et la puissance du vent pour retrouver les mélèzes et leurs parures d’automne.
Rien au départ ne laissait présager une journée d’une telle intensité. Et cela me confirme que même lorsque les conditions sont en apparence "hostiles", la montagne peut être source d’émerveillement.
Auteur : Peyuko
Avis et commentaires
Beaux contrastes automne/hiver, et quelle ambiance là-haut !
Une ambiance absolument magnifique... Le saupoudrage tout frais, les nuées qui vont et viennent... On ne s’en lasse pas !
C’est grâce à ton topo que j’avais découvert ce secteur qui m’avait beaucoup plu (hormis bien sûr la rencontre canine). Ambiance franchement différente cette fois mais de grands moments les deux fois.
Merci pour la balade ! Sacrée ambiance sur les crêtes, qui contraste avec l’aimable visage de Champ Contier (où l’automne ne semble même pas si avancé que ça).
J’adore la #33...
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