Mouton d’Anou (1078m) et Baou de la Gaude par Saint-Jeannet
- Randonnée
- Préalpes du Sud / Alpes-Maritimes / Saint-Jeannet
- Difficulté :
- Moyen
- Dénivelé :
- 700m
- Durée :
- 1 jour
Le Baou de Saint-Jeannet est un spot de grimpe réputé. Mais il offre aussi de sympathiques possibilités de balades tout autour de ses contreforts calcaires. En voici une, assez longue et variée avec un petit dénivelé. Elle sera sans doute plus agréable en automne car on évitera ainsi les coups de chaleur sur cet itinéraire pas trop abrité du soleil, et cela permettra de découvrir la végétation environnante parée de couleurs flamboyantes... – Auteur : afkalizebone
Accès
De Nice (à 20 km environ), prendre la RD6202 et sortir à Carros, suivre la direction du village de Gattières, traverser le village en direction de Saint-Jeannet.
Ne pas rentrer dans le village qui est difficile d’accès en voiture et sans beaucoup de places ; se garer sur le parking en contrebas en arrivant au village. A la belle saison, essayez d’arriver tôt car ce parking étant à peu près le seul à pouvoir accueillir les voitures des visiteurs, il est rapidement complet.
Photos
Les infos essentielles
- Carte : IGN N°3642 "Vallée de l’Estéron"
- Distance : 16 kilomètres avec le détour par le Gros Chêne
- Altitude de départ : Village de Saint-Jeannet, 430m
- Point culminant : Mouton d’Anou, 1078m
- Temps de marche : 4h30 environ, hors temps de pause
- Balisage : rectangles jaunes et nombreuses balises, sentier bien marqué
- Un peu de culture : le mot Baou est dérivé du provençal "baus", qui signifie "rocher escarpé". Pour le Bau ou Baou de la Gaude, j’ai trouvé les deux orthographes, la première seulement sur la carte IGN. J’opte donc pour la seconde version.
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Itinéraire
Départ du parking à l’entrée du village. La balise n°1 nous attend après la volée de marches. Prendre à gauche la rue principale du village. On grimpe à travers les ruelles escarpées entre les maisons serrées.
Après les dernières maisons, on trouve la balise n°2 et le début proprement dit du sentier qui s’élève dans le vallon de Parriau qui sépare le Baou de Saint-Jeannet sur la gauche avec le Baou de la Gaude à droite. La pente se fait moins raide, les monts arides que l’on aperçoit sont vallonnés et l’on chemine entre zones herbeuses, maquis et bosquets de chênes.
Dépasser les balises n°3, 9, 12 et 13, toujours en suivant le fond du vallon vers le nord. On aperçoit le Jas Jausserand derrière d’anciennes restanques. Cette bâtisse datant de 1908 est une bergerie apparemment encore en activité de janvier à fin septembre. Il y a devant elle une ancienne aire de battage que la végétation grignote. Contourner l’édifice par le chemin de droite et à la balise n°14, continuer de monter en empruntant le sentier de droite.
La couverture végétale se fait plus dense dans ce long replat au terme duquel on atteint la balise n°138a. Un large chemin de cailloux nous fait face. Après son franchissement, à la balise n°138, monter en direction du sommet par un cheminement plus ou moins marqué et cairné. Le sommet s’atteint sans difficulté et l’on peut profiter d’un joli panorama depuis ce belvédère avec entre autres le lointain massif du Mercantour à l’Est, la mer et la plaine du Var au Sud, le Var et l’Estérel à l’Ouest, et l’Estéron au Nord.
Le retour peut s’effectuer intégralement en empruntant l’itinéraire aller en sens inverse, mais il serait dommage de s’épargner le petit détour pour gagner le Baou de la Gaude et le Gros Chêne. Pour ce faire, à la balise n°12, prendre le sentier de gauche qui monte sur le flanc du Baou. Passer par la balise n°11, puis prendre le sentier de droite qui nous fait passer par la Colle à 842 mètres puis descend légèrement. Le Gros Chêne s’atteint avant d’atteindre le bout du sentier. Il est situé à main droite devant un large terrain plat herbeux.
Pour le retour, revenir sur nos pas jusqu’à la balise n°10 et prendre le sentier de gauche qui descend assez raide pour rejoindre la balise 9, puis les balises 3, 2 et 1 de l’itinéraire du départ.
Variante :
Il est possible de rejoindre le Mouton d’Anou par un itinéraire moins long à partir du Village du Broc, en bordure de la plaine du Var.
Quelques itinéraires possibles sur cette page de la commune.
Auteur : afkalizebone
Avis et commentaires
( 5 |
1 avis )
Très bien décrit
Pour info, à la base on écrit "Bau", mais ça se prononce Baou. Ils ont transformé beaucoup de mots provençaux pour qu’ils s’écrivent comme ils se prononcent, aujourd’hui donc les 2 orthographes sont correctes.
Merci hereme pour ces nouvelles informations. Je suis curieux de comprendre ce que révèle les observations terrain, mais je ne suis malheureusement pas un spécialiste.
Bonjour Gérard.
Concernant le Puy de Naouri :
Puy de Naouri/Sud : tomes VII, p.121 ; IX-1, p.42 ; IX-2, p.37 ; XXVII, p.21 ; XLIX, p.81 ; Hors série 2, p.254 & 263.
Puy de Naouri Nord : tomes XXVII, p.13-14 ; XLIX, p.82 ; Hors série 2, p.254 & 263.
Puy de Naouri Est : tome XLIX, p.82
Rubriques correspondantes :
T7 Castellaras et Camps - Enceintes celto-ligures du département des Alpes-Maritimes
T9-1 Villages pré et protohistoriques des Alpes-Maritimes
T27 Enceintes anhistoriques et habitats anciens des Alpes-Maritimes
T29 Enceintes de pierre sèche et habitats anciens des Alpes-Maritimes
T49 Liste des enceintes de hauteur, des habitats perchés et des structures particulières sommitales des Alpes-Maritimes
HS2 Les enceintes des Alpes-Maritimes
Bonjour,
Merci hereme pour toutes ces références. En complément : www.ipaam.fr/memoires.htm. Aussi, j’ai pu observer le même style de vestiges au sommet du Puy de Naouri.
Merci hereme.
Salut Marc, Alain, Geba. En dehors des tumuli bleus disposés artistiquement (?) par Jean Vérame, il s’agit en fait d’une triple enceinte défensive protohistorique (Mémoires de l’IPAAM -Institut de préhistoire et d’archéologie des Alpes Maritimes - Tomes VII, p.116 ; IX-2, p.35 ; XXX, p.49-51 ; XLIX, p.74 ; Hors série 2, p.302 & 308).
Bonjour Alain,
Non, j’avoue ne pas y avoir pensé. Du haut ou du bas, le relief en escalier serait de toutes façons difficile à mettre en évidence. Enfin, je regrette maintenant cet oubli…
Bonjour Gérard,
Avec peut-être des photos pries au sol...
Bonjour,
Je suis passé le 13/05 au Mouton d’Anou. Grâce au GPS, j’ai pu suivre les arcs de cercles concentriques. Au plus simple, il pourrait s’agir de restanques. À l’amont des pierres simplement entassées (ou murets effondrés), un large plat herbeux et propre "tourne" autour du sommet. En descendant hors sentier au Nord-Est (vague sente), on traverse de nombreuses restanques prises par la végétation. Le relevé GPS pourra être chargé dans les données topographiques du billet qui devrait être publié ce soir ou demain sur sentier-nature.com.
Concernant le Castellet, Hereme, j’ai effectué le circuit du même nom. Ce sera peut-être l’occasion effectivement de publier un topo en lien avec celui-ci ! Et merci encore pour toutes les informations que tu délivres à chaque message !
Spirale : non, pas de lien, mais GoogleEarth (j’y enregistre tous les tracés des topos présentés, car je les parcours tous en détail).
Si ça t’intéresse, comme tu arpentes la région, quelques éléments qui pourraient peut-être faire un autre topo du style "Circuit des vestiges pastoraux de Saint-Jeannet".
Le Gros Chêne. Circonférence d’enviton 6,80m (mesurée à 1 mètre de hauteur conformément aux standards).
Il se trouve au milieu d’un enclos attenant à une bergerie en ruine. Sur l’un des murs, à l’est de la bergerie, une pierre gravée indique JA 1815.
Il y a même une épave d’avion entre b14 et b15 (crash du 18 avril 1981).
La région est riche en vestiges de vie pastorale (bergeries, enclos, cabanes, puits, ...).
Par les balises b8, b7a et b7, peu avant le croisement avecd le GR51,on arrive à l’ancienne bergerie du Castellet.
- Extrait du livre de J.-E. Malaussène ( 1909 réédité en 2001 - éditions Alandis) :
L’évolution d’un Village-Frontière de Provence.
" Cet édifice, appelé le Castellet, ne servit jamais qu’à l’usage de ferme et de bergerie. Il a donné son nom à un vaste domaine y attenant, d’une superficie d’environ 270 hectares, dont 150 en nature de pâturage, 130 en celle de bois, et le surplus en terres labourables. Cette propriété aujourd’hui pour partie communale, fut un fief seigneurial. Elle apparaît déjà sous ce caractère dans divers documents du XIIIe siècle, enfouis dans nos archives communales ".
- Extraits du livre de François Cali :
"La maison neuve sur la place"
Histoire d’une maison de village en Provence du 18e au 20e siècle - ed. Hachette littérature (1978).
C’est un personnage du livre, Frédéric Euzière, né à Saint-Jeannet en 1767, qui parle.
" J’avais 22 ans quand en mars 1789, je pris à bail la ferme du Castellet de M. Jean-Paul Clapier, ci-devant marquis de Cabris, le beau-frère de M. de Mirabeau. A une heure de marche du village, en arrière de son Baou, c’était une ferme immense et misérable, la récolte de blé n’y atteignait pas 7 charges (environ 32 dal) et suffisait à peine à nourrir le rentier, d’autant que la convention passée avec M. de Cabris m’obligeait à lui en remettre 10, indépendamment des 800 livres que je devais lui compter tous les ans en deux termes égaux. Je tirais mon plus gros revenu de la vente des fumiers des moutons et des chèvres que j’entretenais sur les 200 hectares de la forêt ".
" Enfin, en 1815, il m’avait cédé (l’oncle) son domaine du Castellet pour 15300 frs... Ainsi m’étais-je rendu maître de ce beau domaine dont j’avais été le rentier, on imagine ma satisfaction. Je le donnais d’abord à bail à Louis Octobon, avec un troupeau de cent têtes, chèvres et moutons de bonne qualité, de recette et du pays, puis je l’affermai en 1820 à Honoré Gazagnaire pour 8 ans, à 900 frs par an, avec l’obligation de me porter chaque année à la maison 8 kilos de fromage, 8 kilos de recuite salée, 2 agneaux et 2 chevreaux gras, 216 oeufs de poule, 9 paires de poulets, tout en me laissant tous mes droits sur les truffes et les rapaces ".
Plus loin, on revient vers le proche passé :
" Quant au Castellet, on n’y tient plus de bêtes ; le toit effondré, sa grande bergerie est en ruine. De la tour de M. de Cabris, il ne reste qu’une vironne à ciel ouvert suspendue sur le rocher depuis que les Allemands, l’été 44, l’ont bombardée au mortier, refuge d’un groupe de partisans qui leur avait tué un sous-officier parti imprudemment à la promenade aux sources de la Cagne ".
A la balise b9,au lieu de faire b12 / b13, un sentier à gauche vers NNE mène à l’ancien Jas de Barrière (de là on peut continuer ensuite au Jas Jausserand).
Cette bergerie a été construite a priori vers 1700. Sur une pierre à l’entrée de la bergerie côté Est, on peut voir la date 1700 avec un B gravé au-dessous et un P à droite.
Un deuxième enclos a dû être ajouté en 1795 au sud de la bergerie : c’est la date que l’on peut lire sur le mur ouest.
De même elle a dû être abandonnée en 1858 : année de sortie indiquée au cadastre napoléonien.
Merci à vous deux d’avoir trouvé cette photo et de me l’avoir faite passée 🙂
Coucou Hereme et Alain,
Hereme : je peux te dire qu’en ce jour d’automne sur la Côte d’Azur, il est loin ce soleil que l’on voit sur les photos^^ et non, je n’ai pas remarqué de spirale au sommet. Encore une fois, tu m’épates par tes connaissances ! Aurais-tu un lien vers des images de cette curiosité ?
Concernant l’orthographe et les prononciations des différents mots provençaux, je prends un peu au hasard parce que je suis pas calé du tout dans cet art qui s’apparente pour moi à de la spéléologie linguistique tant il faut parfois creuser loin pour retrouver le mot sous sa juste forme... n’hésitez donc pas à rectifier mes topos si je n’emploie pas le bon terme !
Pour rejoindre Hereme, l’IGN, s’est trompé à la Sainte-Victoire en écrivant :
Bau Cézanne alors que l’on trouvait par ailleurs Baù Cézanne
Bonne idée de nous abreuver de sentiers et chemins ensoleillés à l’approche de l’hiver.
As-tu remarqué l’étrange spirale au sommet du Mouton d’Anou ? C’est vrai qu’une image aérienne est plus explicite.
Quant à l’IGN, pour une fois ils ne se sont pas trop trompés puis que la diphtongue "au" se prononce "aou" en provençal ("oustau" = maison → "oustaou").
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