Moulins des Couderts et de Neyzac, Suc de la Tortue (1327m) et le Suc de Chapteuil (1031m)
- Randonnée
- Massif du Meygal / Haute-Loire / Saint-Julien-Chapteuil
- Volcans - Histoire, châteaux
- Difficulté :
- Moyen
- Dénivelé :
- 650m
- Durée :
- 5h00
Randonnée, qui combine le sentier découverte des moulins des Couderts et de Neyzac, celui du Suc de Chapteuil et l'ascension d'un volcan péléen, le Suc de la Tortue. Une randonnée, mêlant géologie avec les volcans, l'histoire récente, avec les moulins, les plus vieux sont du XXVIIe siècle et l'histoire ancienne avec les ruines du Château de Chapteuil qui datent du Moyen-Âge. – Auteur : BA42
Accès
Départ du village de St-Julien-Chapteuil. Dans le village, prendre la direction du Chambon-sur-Lignon et de St-Agrève. Dans le haut du village, après une petite place, prendre à droite, au sud-ouest, une petite route, le Chemin de Chaize. Panneau : circuit pédestre du Suc de la Tortue. Parking au bord du ruisseau. Autres possibilités de parking, plus haut, à la sortie du village.
Précisions sur la difficulté
- De multiples chemins rendent l’orientation délicate. La carte est indispensable.
- L’ascension du Suc de la Tortue est facile si on trouve la sente de départ. Le parcours du dôme sommital est encombré de végétation dissimulant les creux entre les blocs.
Photos
Les infos essentielles
- Carte : IGN TOP25 2835OT
- Distance : 15 km
- Altitude de départ : 855m
- Horaire : environ 5h00
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Itinéraire
Les moulins des Couderts et de Neyzac
Ce sont de petits moulins à eau. Sept sont situés sur le ruisseau de Neyzac et un sur le ruisseau du Fraisse. L’association Résurgences a effectué un gros travail de restauration sur la plupart d’entre eux.
Le Suc de la Tortue
Appelé également le Rocher de la Tortue, il présente un sommet double. La "Grande" au sommet arrondi, est un dôme de phonolite, âgé de 11 Ma. La "Petite" ou la "Tête" est constituée de trachyte et ne serait âgé que de 10 Ma. La phonolite, pâteuse s’est étalée. La Trachyte, plus visqueuse, a gardé des formes plus verticales, permettant la pratique de l’escalade.
Le Suc de Chapteuil
Il s’agit d’un ancien volcan, dont la lave s’est figée dans la cheminée. L’érosion ayant fait son œuvre, il ne reste plus qu’une partie de cette cheminée en roche plus dure. C’est un "neck". Lors de son refroidissement, lent, la lave s’est solidifiée sous forme de colonnes à section hexagonale. La contraction due au refroidissement (l’inverse de la dilatation due au réchauffement) a crée de petites fissures entres les colonnes, favorisant leur débit pour utilisation comme matériau de construction.
Le neck de Chapteuil présente de nombreuses orgues basaltiques. Au Moyen-Âge, une forteresse a été bâtie sur le neck, utilisant ce matériau déjà sur place.
Saint-Julien-Chapteuil
- Ce village, a vu naître Louis Henri Jean Farigoule, dit Jules Romains, poète et écrivain, membre de l’Académie française de 1946 à 1972.
DESCRIPTIF
De St-Julien-Chapteuil au Suc de la Tortue
Du parking, continuer la petite route qui longe le ruisseau du Fraisse et qui devient une piste. Balisage trait jaune et blanc/rouge du GR.
On passe à la cote 901, ornée d’un calvaire. Prendre la piste de gauche. (photo)
On arrive vers une intersection (A)*, avant le hameau de Chanalez. Prendre à gauche. Balisage blanc/rouge. On arrive vers le ruisseau du Fraisse, où se trouve le 1er moulin, celui de Das Peyra.
Revenir à l’intersection (A) et traverser le hameau. Laisser la route partir à gauche, pour prendre un chemin, au sud-ouest, qui débute entre deux bâtisses en pierres, passant au-dessus d’un triple bachat. (photo) Balisage trait jaune.
On va traverser à gué un minuscule ruisseau, certainement temporaire, et continuer au sud-ouest, le chemin qui prend de l’altitude. On arrive sur une crête, à la cote 1125m. (photo)
Suivre à gauche, le sentier balisé sur 120 mètres. On arrive vers une bifurcation. Laisser partir à droite, le sentier balisé qui va faire le tour du Suc de la Tortue, pour prendre la branche de gauche. (photo)
On va parcourir environ 1 km dans la forêt. On passe à proximité d’une double coulée de pierres et on arrive vers une intersection (B). Prendre à droite, un chemin (photo) qui monte raide, entre des murets de pierres. On passe entre la "Petite" et la "Grande" Tortue, sans en voir une seule.
On arrive dans une endroit où le chemin semble se perdre. Repérer à droite, deux cairns (photo) et un discret point de peinture verte sur un arbre. (photo) C’est le départ de la sente qui mène au sommet de la Tortue. Le balisage est presque invisible en montant.
Le sommet présente un aspect étrange avec une forêt morte, sans doute un incendie, certains troncs étant calcinés. Panorama sur le Mont Mézenc, et les Alpes par temps clair.
Le point culminant, se trouve un peu au nord, à la limite de la forêt morte.
Du Suc de la Tortue à Neyzac Bas
Redescendre par le même itinéraire, les points verts du balisage sont plus visibles dans ce sens, jusqu’au chemin. Puis, continuer jusqu’à l’intersection (B). Prendre la branche à droite en descendant, nord. On sort de la forêt et on rejoint un sentier balisé par un trait jaune. La branche de droite, va rejoindre la D15 et Boussoulet. Prendre la branche de gauche, descendante. (photo)
Le chemin passe entre des murets de pierres, et arrive vers l’intersection (C) de la cote 1053. Attention elle est peu visible (moi je l’ai ratée et j’ai du revenir sur mes pas). Prendre à droite (photo) (photo), suivant un angle prononcé et passer au milieu d’un ferme ruinée. On arrive vers la bifurcation de la cote 1079, prendre à gauche. On arrive sur la D 15 à Neyzac Haut. Prendre à gauche, longer la D 15 sur 60 mètres, puis la traverser et prendre à droite, une petite route qui se dirige vers Neyzac Bas.
Les moulins des Couderts et de Neyzac
Dans le hameau, on trouve un carrefour (D) avec un calvaire. (photo) Prendre à gauche et descendre vers le ruisseau. A gauche, se trouve le moulin Tablard. A droite, le moulin de la Lauzée. Longer le ruisseau sur 175 mètres, on trouve le moulin Palhisa et le moulin Crotte.
Revenir au carrefour (D) et prendre à gauche. A la sortie du hameau, laisser partir la petite route à droite, pour prendre le chemin qui se dirige plein ouest. Balisage trait jaune.
On arrive au carrefour de la cote 942, où l’on rejoint le GR. Prendre à gauche. Le chemin descend vers le ruisseau. On trouve les deux moulins de Terre-Longe. Un peu plus loin, on passe devant une habitation avec un plan d’eau et on rejoint une petite route (E). Prendre à droite, sur 70 mètres, pour trouver le moulin Seita. Privé, on peut voir le mécanisme entre deux planches. Il servait de scierie.
Le Suc de Chapteuil
Revenir au carrefour (E) et continuer sur la petite route, en suivant le balisage trait jaune. On traverse le hameau des Couderts, puis on prend un chemin (photo) qui va passer sous le Suc de Chapteuil et ses grandes orgues basaltiques et on rejoint une petite route.
Un sentier découverte, balisé par une flèche rouge, permet d’en faire l’ascension. Ce sentier mêle géographie, avec une table d’orientation, géologie, avec des panneaux d’interprétation sur le volcanisme et l’histoire, le neck était englobé dans une forteresse moyenâgeuse, dont il reste quelques vestiges, murailles, un morceau de tour et une porte assez bien conservée.
Retour à St-Julien-Chapteuil
Revenir sur la petite route, et la suivre vers le nord-ouest, jusqu’à St-Julien-Chapteuil. Balisage trait jaune.
* Les lettres renvoient aux intersections sur le tracé Google Earth.
La randonnée
Quand je me rends dans les environs des Estables, je passe toujours par Saint-Julien-Chapteuil. Mais déjà, bien avant le village, on peut voir d’assez loin, un neck surmonté d’une croix. Après le village, la route passe juste en dessous. Son aspect ruiniforme, d’autant plus qu’il est couronné par les vestiges d’une, ses orgues basaltiques, son allure élancée attirent le regard. Et chaque fois j’ai l’envie d’aller voir ce neck, le Suc de Chapteuil, d’un peu plus près. Et chaque fois, un peu fatigué, je reportais la visite au prochain passage.
La route du Mont Mézenc, passe à Boussoulet, entre le Mounier au nord et la Tortue au Sud. Deux sucs volcaniques qui méritent une visite, bien que dépourvus de sentier. Mais les ascensions sont très courtes, ces deux sucs dominant des routes.
C’est alors que j’ai trouvé un court article sur les moulins de Neyzac.
En étudiant ma carte IGN et j’ai imaginé un itinéraire, permettant de visiter les moulins, le Suc de la Tortue et le Suc de Chapteuil.
La randonnée commence par longer un petit ruisseau aux reflets bleutés à l’ombre et dorés au Soleil du matin. On traverse la campagne en train de reverdir. Pas beaucoup de fleurs, pas encore de feuilles sur les arbres, simplement des chatons. A 900m d’altitude, le printemps semble hésiter. L’hiver n’est peut-être pas parti. Il peut se dissimuler pour faire une dernière et brutale apparition.
J’arrive au premier moulin. Il est magnifique. Presque perdu dans la nature, tout en pierres avec un toit de lauzes. Des matériaux venant des volcans voisins. A côté du moulin, la rivière est enjambée par un beau pont de pierres. Le tout datant de 1650 environ.
Ensuite, remontée pour traverser le hameau de Chanalez. Les maisons sont en pierres, les toitures en lauzes, on trouve un vieux four à pain, mais aussi des ruines.
La progression continue dans la campagne entre bois et prairies. Au-dessus de 1100m d’altitude, c’est le domaine de la forêt. Les chemins sont bordés de murets en pierres pouvant mesure jusqu’à 50 cm de hauteur. Ces murets me surprennent. Et puis je passe à côté d’une ferme en ruine.
Et je comprends. Autrefois, ces terres situées sous le volcan de la Tortue étaient jonchée de pierres. Patiemment, les hommes se sont livrés à un travail de fourmi. Ils ont défriché la forêt primaire, épierré le terrain pour en faire des pâturages, le climat ne permettant peut-être pas les cultures à cette altitude. Et puis la région à été touchée par l’exode rural. Plus l’altitude était élevée et plus la campagne s’est dépeuplée.
Les fermes sont tombées en ruines et les pâturages ont laissé la place à la forêt. Autrefois au Soleil, les murets de pierres sont maintenant sous les arbres et se couvrent de mousse.
Concernant l’ascension de la Tortue, mon ignorance est totale. Le chemin passe près d’une coulée de pierres et je commence la pénible ascension. Cependant, je m’aperçois qu’au nord, la forêt monte assez haut. La forêt est constituée par de grands arbres.
Elle n’est peut-être pas trop dense. Je redescends, pour tenter de trouver un passage plus au nord. Et je trouve un large chemin bordé par des murets. Cela monte raide jusque sur un replat où le chemin semble s’interrompre.
Je suis sans doute entre les deux sommets de la Tortue. Ce chemin doit être utilisé comme retour des voies d’escalade. A ma droite, je vois une petite marque de peinture verte. Une trace, plus qu’un sente semble débuter là. La chance serait-elle avec moi ? Plus je monte et plus la sente est marquée. En me retournant je vois les marques à la peinture. Visibles à la descente, invisibles à la montée.
Le large dôme sommital, présente un étrange paysage avec une partie de la forêt morte. sans doute un incendie. Je vois quelques troncs calcinés. Je gagne ce qui me semble être la point haut, marqué par un cairn. Puis je vais sur le rebord est pour avoir un vue dégagée.
La progression n’est pas facile avec les genêts qui me griffent les mollets. La vue n’est pas terrible. le Mont Mézenc, pourtant proche, est à peine distinct, presque noyé dans une brume blanche. Les Alpes sont invisibles dans l’horizon laiteux.
Descente par le même itinéraire, puis j’érige deux petits cairns avec les rares pierres que je trouve. C’est assez ironique. A quelques mètres, se trouve une coulée de pierres avec des blocs devant aller du quintal à la tonne. Mais dans la forêt : rien. Ah oui ! Bien sûr ! Les pierres sont sur les murets. mais là, sur cette sorte de replat, il n’y a pas de murets.
En passant sous le rocher d’escalade, la "Petite" Tortue, je vois que quelque chose bouge au sommet. Ce sont deux chèvres blanches en vadrouille.
Mon cheminement se poursuit. A la cote 1053, je ne vois pas le balisage et je rate l’intersection. Ce n’est qu’en arrivant sur une petite route que je me rends compte de mon erreur.
Un petit détour d’un kilomètre ! Sur le chemin au saule est tout en inflorescences d’un jaune un peu vert avec des dizaines de taches rouge. Les paons du jour sont de retour ! Hivernant à l’état adulte, c’est l’un des premiers papillons du printemps.
Arrivé à Neyzac Bas, je me dirige vers les premiers moulins Ils sont quatre a peu de distance les uns des autres. Tous différents, tous magnifiques. Deux sont en état de marche. Ils ont été restaurés par l’association Résurgences. Et ils sont ouverts ! Visitables ! Espérons que les visiteurs les respecteront !
Ensuite, je m’approche du hameau des Couderts. Au bord du chemin, se trouvent deux moulins côte à côte. L’un à un toit en chaume et l’autre plus de toit du tout.
Un peu plus loin, un peu à l’écart, se trouve le dernier moulin. Il est privé et fermé. Une bétonnière (que je gommerai sur la photo) se trouve devant. Le propriétaire semble l’entretenir. Le portail est en planches ajourées. Mais je ne vois rien. Je prend une photo au flash et je peux apercevoir le mécanisme. Ce n’est pas un moulin à blé, mais une scierie.
Après les moulins, je me rapproche du Suc de Chapteuil. De près, on ne voit pas grand chose, il est en partie dissimulé par un rideau d’arbres. Je parcours le sentier de découverte qui me fait passer sous d’impressionnantes orgues basaltiques. Un sentier m’amène au sommet qui offre une belle vue panoramique.
A la descente, je vais passer par la porte de l’ancienne forteresse et prendre une petite route jusqu’au village.
Une randonnée à travers les âges. Le Suc de Chapteuil date de 11 Ma, les moulins ont 400 ans, la forteresse 1000 ans. Le début de l’exode rural doit dater du milieu du XIXe siècle. Et la construction des murets de pierres a dû occuper plusieurs générations.
Auteur : BA42
Avis et commentaires
J’avais prévue une photo de près pour un futur topo ! et tous les goûts sont permis.
Joëlle
Merci pour les commentaires. Pour l’hellébore, je vais me rallier à la sensibilité féminine. J’ai du mal à avouer que je n’avais jamais remarqué la frange lie vin ! Et cela change tout !
Mon préféré dans tes escapades "volcaniques". L’alliage nature + vestiges d’occupation et activité humaine est remarquable + qualité des photos. Quant aux restes de forteresse "suspendue" sur les colonnes de basalte, il eut été dommage de passer à côté sans les voir et sans nous en faire profiter (il n’y a donc pas que Babylone dans le domaine de la suspension).
Par ailleurs, je suis d’accord avec Galipette : moi, j’aime bien l’hellébore, une des rares plantes qui égayent nos hivers. Début d’un conte de Claude Foucaud :
" - Regarde la jolie fleur, maman !
La rose de Noël était là, au centre de la table, dans sa magnifique robe où des teintes pastel jouaient avec les lueurs des bougies..."
Beau reportage qui donne des idées de découverte de la France ; mais je ne suis pas d’accord en ce qui concerne la beauté de l’hellébore fétide : avec ses fleurs vertes, bordées de lie de vin, elle est toujours étonnante au milieu des feuilles mortes,
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