Mont Fuji - Fujisan (3776m)
- Randonnée
- Japon
- Accès en Bus/Train - Sommet mythique - Volcans
- Difficulté :
- Difficile
- Dénivelé :
- 1850m
- Durée :
- 8h30
Le Mont Fuji ou Fujisan pour les japonais (parmi une foule d'autres noms). Un sommet mythique et une silhouette reconnaissable entre toutes, sujet d'innombrables représentations artistiques. Volcan sacré, point culminant du Japon, accessible seulement 2 mois dans l'année, ce n'est pas un sommet technique mais c'est un vrai privilège que de pouvoir le gravir (d'autant plus avec de bonnes conditions météo). Des coulées de lave aux tons pourpres ou rouges, des vue à couper le souffle, un cratère imposant et une ambiance singulière, voilà un petit aperçu de ce qu'offre cette montagne unique. – Auteur : Peyuko
Accès
Il existe 4 voies d’accès au Fuji.
L’itinéraire décrit ici emprunte 2 sentiers : ascension par le Subashiri et descente par le Yoshida, permettant ainsi de faire une "boucle" au départ de Kawaguchiko.
Pour réaliser ce parcours, le plus simple est d’utiliser le bus : ligne Kawaguchiko - Gotemba. Changer à Gotemba pour prendre le bus qui monte jusqu’à la 5e station de Subashiri (terminus).
Ce site présente les horaires de bus pour les différents accès au Fuji.
Précisions sur la difficulté
Pas de difficulté technique mais parcours assez long (près de 17km) et dénivelée importante (1850m).
Même s’il y a peu de risque d’hypoxie, l’altitude n’est pas à prendre à la légère.
Avertissement
Altituderando vous informe
Le Fuji n’est accessible qu’à certaines dates, en général entre le 1er juillet et le 31 août.
Il faut s’acquitter d’un droit d’accès de 10 000 yens (2018).
Photos
Les infos essentielles
- Cartes topographiques :
- Carte de la région (elle n’est pas bien neuve mais le relief n’a pas changé)
- Itinéraires de montée et descente - obligatoires
- Cratère
- Altitude minimale : 1950 m
- Altitude maximale : 3776 m
- Dénivelée : 1850 D+ / 1450m D-
- Distance : 17 km
- Balisage : rouge pour la montée (Subashiri), jaune pour la descente (Yoshida). Nombreux panneaux directionnels.
Le tracé est donné uniquement à titre indicatif pour s’orienter sur une carte, il ne s’agit pas d’une trace GPS
Chargement de la carte en cours
Itinéraire
La voie la plus fréquentée pour gravir le Fuji est le sentier Yoshida et, pour la symbolique, les japonais privilégient une arrivée au sommet au lever du soleil, ce qui implique une nuit en refuge (il y en a plusieurs) ou un départ aux aurores.
Afin d’éviter la foule, l’itinéraire décrit ici est au départ de la 5e station de Subashiri, ce qui implique une dénivelée plus importante que par le Yoshida.
Le plus complexe (surtout pour un étranger) est probablement la logistique pour arriver et repartir en bus de Kawaguchiko. Heureusement les horaires sont assez nombreux et partir au plus tôt laisse assez de temps pour réaliser la boucle (attention à ne pas trainer quand même).
Il est aussi possible d’effectuer la boucle au départ de Gotemba ou Subashiri mais bien se renseigner sur les horaires de retour de Kawaguchiko.
L’itinéraire est des plus évidents, il suffit de suivre les panneaux (en anglais) et la sente est très marquée. Et pour cause, le Fuji accueille sur ses flancs environ 300 000 visiteurs par an !
Au départ, l’ascension s’effectue en partie en forêt. Ensuite, le reste n’est que cendres et roches volcaniques.
Le chemin est ponctué de petites échoppes (aux prix prohibitifs) et de temples.
Une fois la 8e station atteinte, le Subashiri fait la jonction avec le Yoshida et les marcheurs sont donc (beaucoup) plus nombreux. La pente est aussi plus raide à mesure que l’on progresse.
Arrivé au cratère, il est possible (et fortement recommandé !) d’en faire le tour. On accède ainsi au véritable sommet (3776m), baptisé Kengamine ("bord du volcan").
Descendre par le sentier Yoshida (bien respecter le sens montée - descente) qui court en zigzags dans un épais lit de cendres et que l’on peut dévaler assez rapidement en ramasse.
Suivre les panneaux pour arriver au parking Subaru Line 5th station et prendre un bus pour revenir à Kawaguchiko.
Précisions sur le choix de l’itinéraire
Il est certain que si l’on cherche un itinéraire hors de sentiers battus, ce n’est pas au Fuji qu’on le trouvera ! (c’est d’ailleurs formellement interdit).
Néanmoins, même pour quelqu’un comme moi que la foule rebute, gravir cette montagne, que dis-je, ce volcan !, est une expérience magique. La beauté des paysages et le caractère atypique du lieu permettent de faire abstraction du monde et même des nombreuses constructions (pas toujours harmonieuses) qui ponctuent le sentier.
En plus de parcourir des versants différents du Fuji, l’itinéraire choisi réunissait à mon goût plusieurs avantages :
- Éviter une montée à la queue leu-leu par le Yoshida, éclairé à la frontale.
- Monter en journée (et donc profiter de la vue) par un sentier relativement peu fréquenté.
- Descendre à un horaire où la plupart des marcheurs sont déjà repartis.
La journée
Je suis en voyage avec Silvia, ma compagne, qui aime marcher tranquillement et n’est pas très enthousiaste à l’idée de partir de la station de Subashiri pour faire 400m de dénivelé de plus que par la voie "classique" du Yoshida. D’autant plus que la veille, pour nous décrasser, nous sommes montés au Mitsutoge (16km et 1300m D+) qui offre de superbes points de vue sur le Fuji.
Nous décidons donc de faire l’ascension chacun de notre côté : elle par le Yoshida et moi par le Subashiri.
Le matin du départ, quelques nuages bas s’accrochent au flancs du Fuji et ne laissent entrevoir le sommet que par intermittence. Au moins, rien de menaçant. Espérons que ça dure.
Le voyage en bus avec la correspondance à Gotemba est déjà une petite odyssée car je ne parle pas japonais et l’anglais n’est pas très usité chez les nippons. Je m’inquiète un peu et ronge mon frein dans l’attente du deuxième bus (Suis-je au bon endroit ? Dans le bon sens ?) mais tout se passe finalement bien et j’arrive suffisamment tôt au départ de la rando.
Je suis content de constater que ce n’est pas la grande affluence et je me mets en route à un bon rythme pour "semer" les quelques randonneurs arrivés en même temps que moi par le bus.
La première partie dans la forêt est très agréable et on est déjà dans une ambiance volcanique, avec parfois de hautes marches rocheuses. Petit à petit, la forêt laisse place aux cendres. Des épiceries-restaurants, moitié refuges, moitié attrape-touristes, alternent avec des temples. Les nuages continuent de s’accrocher aux flancs et je progresse sans voir trop loin ni trop haut mais cela laisse une part de mystère.
Jusqu’à la 8e station, lieu de jonction avec le Yoshida, il n’y effectivement pas plus de monde que dans certains coins des Alpes et je suis agréablement surpris.
En revanche, comme prévu, une fois la jonction faite, je finis par faire partie de la fourmilière humaine. La pente est aussi de plus en plus soutenue et mine de rien je ressens un peu l’altitude. Il suffit de marcher sans forcer et de bien respirer. Je ne gravirai pas ce sommet comme Amélie Nothomb !
Une force surhumaine s’empare de moi et je monte en ligne droite vers le soleil. Ma tête résonne d’hymnes non pas olympiques, mais olympiens. Hercule est mon petit cousin souffreteux… être Zarathoustra, c’est avoir à la place des pieds des dieux qui mangent la montagne et la transforment en ciel, c’est avoir à la place des genoux , des catapultes dont le reste du corps est le projectile c’est avoir à la place du ventre un tambour de guerre et à la place du cœur la percussion du triomphe
Ni d’Eve ni d’Adam.
Petit à petit, je me suis élevé au-dessus des nuages qui moutonnent et la vue devient de plus en plus belle, de plus en plus vaste. Arrivé au niveau du cratère, je suis impatient de m’approcher du bord pour observer le gouffre, tout bonnement impressionnant. Et maintenant que les nuages sont bien en dessous, je peux voir la mer, des lacs et des montagnes à perte de vue... quelle envie de rester plus longtemps dans ce pays !
Le sommet est en face, 100m plus haut, et il faut donc faire le tour pour y arriver. A droite ? A gauche ?
Je choisis de partir par la gauche et après quelques minutes, qui ai-je l’immense surprise de voir venir vers moi ? Silvia ! C’est complètement inespéré et nous sommes évidemment tous les deux plus que ravis de nous retrouver à cet endroit. Nous remercions comme il se doit le Fuji d’avoir permis ces retrouvailles.
Silvia a déjà fait le tour du cratère et va entamer la descente. On se retrouvera de nouveau à Kawaguchicko !
Pour ma part, je poursuis vers le Kengamine, véritable point culminant, identifié par une stèle que je salue révérencieusement à la manière des japonais, tant je mesure la chance d’être à cet endroit. A nouveau, assez peu de monde sur ce tour du cratère et même au sommet.
Vient le moment où il faut dire au revoir à ce lieu magique et je prends le chemin de descente du Yoshida, succession de zigzags dans un lit de pierres et de cendres volcaniques.
Silvia m’aura finalement précédé de peu et elle est déjà rentrée à Kawaguchiko. Inutile de dire qu’après nos retrouvailles, nous avons fait honneur au saké pour arroser cette splendide journée et ces instants de grâce !
Auteur : Peyuko
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