Mont Buet (3096m), par Emosson
- Randonnée
- Haut-Giffre / Haute-Savoie / Vallorcine
- Difficulté :
- Difficile
- Dénivelé :
- 1700m
- Durée :
- 10h
Un départ relativement en altitude pour atteindre le Buet... Le parcours est assez long et un peu en dents de scie, mais le dénivelé reste assez raisonnable et le décor d'altitude est varié et superbe tout le long de la balade. – Auteur : Pascal
Accès
Chamonix - Vallorcine - Finhaut (Suisse), poursuivre la route jusqu’au bout au site du barrage d’Emosson (grand parking).
Précisions sur la difficulté
Comme toutes les randonnées au Buet, la principale difficulté est la longueur. Ici peut être, un peu moins de dénivelé remplacé par un peu plus de longueur et quelques petites descentes et remontées... La montée au Cheval Blanc s’effectue sur sentier, avec quelques passages raides équipés de chaînes dans les dernières pentes. La traversée en direction du col des Eves se fait à vue sur un terrain facile. La montée sur la crête sommitale du Buet comporte un long passage raide et exposé avec quelques ressauts rocheux, mais protégé par de bons câbles récents sur une grande partie de sa longueur.
Photos
Les infos essentielles
- Altitude départ : 1960m
- Altitude sommet : 3096m
- Durée : 10h
- Carte : IGN TOP25 3630OT Chamonix- Massif du Mont Blanc
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Itinéraire
Période
Praticable en conditions estivales. Étant donné l’altitude, de nombreux névés peuvent persister jusqu’au milieu de l’été, et il est essentiel que ceux-ci aient fondu notamment dans la montée au Cheval Blanc, ainsi que dans l’accès au col des Eves et la partie raide de la crête qui suit. On attendra donc au moins juillet. Une bonne visibilité est souhaitable, notamment entre le Cheval Blanc et le col des Eves.
Ascension
Descendre sur le barrage et le traverser. Prendre ensuite le chemin des gorges de la Veudale (balisé "traces de dinosaures") jusqu’à atteindre la crête en haut des gorges. On y remarquera la nette transition géologique entre le rocher cristallin des Aiguilles Rouges et le rocher sédimentaire du Haut-Giffre.
Poursuivre le fil de la crête vers le sud, puis prendre le sentier redescendant dans une large cuvette en direction du site des traces de dinosaures.
- Une autre manière d’atteindre ce lieu consiste à passer par le barrage du Vieux Emosson. Le parcours est plus long, mais assez joli. Cependant, avec les travaux sur le barrage, la route le long du lac d’Emosson est interdite aux piétons, et le sentier de substitution effectue un long détour pour contourner le chantier, avec un bon surplus de distance et de dénivelé. Il est également possible d’emprunter la navette (payante) parcourant la route, qui hélas roule à des horaires plus adaptés aux touristes qu’aux randonneurs.
Depuis les traces de dinosaures, poursuivre le large sentier remontant la combe vers le sud, puis traversant à droite en direction du col du Vieux. Il aborde ensuite en lacets les raides pentes de caillasses du Cheval Blanc. Les dernières pentes sous le sommet sont raides, et une petite section de dalles à franchir est sécurisée par des chaînes. Belle vue au sommet, qui peut déjà constituer un but de randonnée (l’aller-retour au Buet prend environ 4h)
La suite du parcours apparaît. C’est une longue traversée hors sentier vers le sud sur une large crête minérale et lunaire en direction du col du Genévrier. Il faudra ensuite reprendre la montée en contournant la Pointe du Genévrier par l’est, en ne prenant pas trop d’altitude pour éviter les pentes raides. Derrière, une longue traversée dans un pan de caillasses facilitée par de légères sentes permet de rejoindre la crête au niveau du col des Eves. Une autre option consiste à traverser la Pointe du Genévrier par les crêtes, parcours esthétique et guère plus difficile.
On rejoint le sentier montant du Grenairon. Il faut ensuite monter le ressaut de la Montagne des Eves, terrain schisteux raide et exposé entrecoupé de ressauts rocheux. Le parcours est facilité par des câbles récents sur presque toute la longueur.
Le ressaut franchi, la longue crête sommitale se dévoile. Parcours facile, mais long, car l’altitude et la fatigue se font sentir... Finalement, le large replat du sommet est atteint, au milieu d’un magnifique panorama sur les Aiguilles Rouges, le Mont Blanc, le Haut-Giffre, les Fiz, et plus loin le Chablais, les alpes suisses, le Beaufortain, la Vanoise, les Aravis...
Descente
Le retour s’effectue par le même itinéraire. Le plus court est donc de revenir par les gorges de la Veudale, au prix d’une petite remontée depuis le site des traces de dinosaures jusqu’à la crête.
Une autre option, permettant de réaliser une belle boucle, consiste à revenir par les chalets de la Loriaz. Pour cela, il faut rejoindre le col de la Terrasse en remontant en traversée depuis le sentier descendant vers les traces de dinosaures en direction du replat sous le col (flanqué de pylônes haute tension). Une autre manière de rejoindre ce replat en évitant de trop descendre est de contourner, depuis le col du Vieux, la Pointe à Corbeaux par une sente en traversée sur son flanc sud. Le parcours est facile, mais parfois exposé au dessus de pentes raides, notamment dans la descente vers le col des Corbeaux. Mais avec une marche prudente sur cet étroit sentier un peu en dents de scie, on ne gagne finalement pas grand chose...
Le replat sous le col de la Terrasse est parsemé de nombreux lacs dans un décor minéral, qui à eux seuls valent le détour. Et juste au dessus, derrière le pylône sur la crête, la Pointe de la Terrasse offre une jolie vue panoramique...
Le sentier qui descend du col de la Terrasse est vraiment raide, et sa première partie demande des précautions. Bien suivre le balisage jaune pour ne pas se fourvoyer dans des passages scabreux.
Le long sentier dans la caillasse puis des pentes plus tranquilles descend vers les chalets de la Loriaz (refuge). On peut couper vers le nord dans l’alpage juste au dessus pour rattraper le sentier traversant en direction d’Emosson.
Ce sentier en balcon est long, il ne faut pas le sous-estimer. Après une première partie en faux-plat tranquille, une montée videra le peu qui reste de votre énergie après ce long périple. Et enfin, alors que le barrage est visible, quelques zones chaotiques entre blocs et dalles d’un parcours pénible en dents de scie finira de vous achever...
Détail de la sortie du 25 août 2015
Une sirène stridente et insistante, rapidement suivie d’un énorme "boum" secouant toute la montagne... C’est le top départ à 10h30 sous forme d’un tir de mine dans la falaise juste en contrebas du parking du barrage d’Emosson...
J’ai choisi ce jour, premier jour de beau temps après une période de plus, pour bénéficier d’une atmosphère transparente. Mais avec l’humidité, il y avait encore quelques nuages bas encombrant la moyenne montagne, qui allaient évoluer en cumulus... Ceux-ci se révèleront purement décoratifs, se dissipant au fur et à mesure de l’après-midi.
Quelques libertés par rapport au sentier pour la montée vers les gorges de la Veudale, parcourant les bosses de rochers moutonnés pour des besoins photographiques. Plus loin dans les gorges, les rives du torrent avaient été sapées par les orages récents, et le sentier ponctuellement effondré en deux endroits, mais il n’y a aucune difficulté à franchir ou contourner ces obstacles.
Et, dans cette combe à priori éloignée du chantier du barrage, le calme était troublé par le bruit d’une pelleteuse isolée plantée là en train de remuer terre et rochers...
La suite est classique : Crêtes de la Veudale, traces de Dinosaures, col du Vieux... Croisé une autre pelleteuse en train de retailler le sentier montant au col du Vieux... Sinon, pas grand monde en cette journée pourtant magnifique, le paysage décoré par de petits nuages ouatés accrochés à la montagne, contrastant avec le bleu du ciel...
Cheval Blanc atteint vers 13h30. Une petite pause pour contempler le paysage... Et puis c’est parti pour la longue traversée vers le Buet, en parcourant les crêtes du Cheval Blanc pour une meilleure vue sur l’austère versant Sixt de la montagne...
Col du Genévrier, col des Eves... Le terrain est humide et les pentes sont fraîchement ravinées par des orages qui visiblement avaient été très conséquents, mais aucun problème pour la progression. Le ressaut de la Montagne des Eves ne pose aucune difficulté, grâce à un aménagement récemment remis à neuf. Puis cette interminable crête sommitale, où les jambes sont lourdes, lourdes... Et, au détour de la n-ième bosse, finalement le sommet est là...
Panorama magistral grâce à l’atmosphère transparente de ce jour. Avec mention particulière au massif du Mont Blanc, bien plâtré jusque vers 3500m par les intempéries de la veille...
Une heure de pause, mais il est 16h30, le chemin du retour est encore long... Et c’est reparti... Retour au Cheval Blanc, puis descente au col du Vieux... Cette fois, on va passer par le col de la Terrasse, et on va donc tester cette sente contournant la Pointe à Corbeaux par le sud... Ca passe bien, même si c’est un peu en dent de scie avec des passages exposés demandent de l’attention. Finalement, on ne gagne pas grand chose par rapport au sentier officiel de l’autre versant.
Les lacs de la Terrasse, dans leurs écrins rocheux éclairés par le soleil bas, resplendissent. Une autre petite pause... Mais guère le temps de s’attarder, il est déjà 19h30... On file au col, et c’est la plongée dans cette interminable raide combe de caillasses en direction des chalets de la Loriaz... Le gris austère des cailloux à l’ombre est compensé par, en face, les aiguilles du Tour, du Chardonnet et Verte, aux glaciers teints en orange et rouge par le soleil couchant...
Finalement, la longue traversée de retour vers Emosson... La première partie est agréable, et on file dans la nuit tombante... Puis ça monte, la fatigue se fait sentir... Finalement, alors que le barrage est maintenant en vue, cette alternance de dalles et de chaos rocheux franchi par un parcours chaotique en dent de scie... Malgré la lune, il faut sortir la frontale, c’est long et vraiment épuisant...
Soulagement pour le retour au barrage, même si la petite remontée vers le parking est vraiment pénible. Il est 22h30, des ouvriers travaillent encore sur le chantier, fin de la balade.
Auteur : Pascal
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