Le Salève : le Grand Piton (1379m) par Beaumont et la Thuile
- Randonnée
- Jura / Haute-Savoie / Beaumont
- Difficulté :
- Moyen
- Dénivelé :
- 630m
- Durée :
- demi-journée
Un itinéraire facile, mais assez raide, pour atteindre le point culminant de la montagne, et profiter de la large vue sur Jura et Léman depuis la tour Bastian. Cet itinéraire permet aussi de visiter le bel alpage de la Thuile, bien entretenu et restauré. – Auteur : Christophe
Accès
Beaumont est accessible par le Châble depuis la D1201 en venant de Saint-Julien-en-Genevois ou de Cruseilles. Parking derrière l’église ou vers le cimetière.
Photos
Les infos essentielles
- Carte : IGN Top 25 3430OT : Mont-Salève / Saint-Julien-En-Genevois / Annemasse
- Altitude minimale : 754 m
- Altitude maximale : 1378 m
- Distance (A/R) : 9 km
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Itinéraire
Balisage : panneaux tout le long du parcours + marques de peinture
À gauche de l’église, suivre la route en direction de la Thuile. Passer au hameau du Pralet, puis entrer dans la forêt. On peut alors faire l’aller-et-retour à la jolie et récente chapelle N.D. de l’Espérance, avec son oratoire portant une statue du Christ faite avec de la ferraille de récupération.
Suivre sans problème le sentier qui monte à la Thuile. À noter que le sentier habituel a été fermé suite aux intempéries du 27 octobre 2012 ; une déviation a été mise en place par l’ancien chemin de la Thuile, bien balisé et fléché, mais très raide. Après la montée, le sentier effectue une traversée bien reposante pour arriver à l’alpage de la Thuile, où un petit local ouvert au public avec table et bancs permet aux randonneurs de pique-niquer à l’abri des intempéries.
Juste au-dessus des bâtiments, prendre à gauche la direction du Grand Piton et effectuer une longue traversée jusqu’au lieu-dit "Sous les Pitons", où l’on repassera au retour. Poursuivre jusqu’au Grand Piton et à la tour Bastian, point culminant de la montagne situé sur un plateau de lapiaz et offrant une vue très étendue.
Retour
Revenir sur ses pas jusqu’au lieu-dit "Sous les Pitons", puis redescendre à Beaumont par le sentier des Molliets. La descente est très raide au début, puis la pente s’adoucit mais le sentier, complètement ravagé par l’exploitation forestière, se transforme en un infâme bourbier. Vers la fin de la forêt, il faut être attentif au balisage qui part à droite et quitte le bourbier pour finir à travers champs. On revient ensuite à Beaumont à travers d’agréables prairies offrant une jolie vue sur la plaine et le Jura.
Remarque : l’alpage de la Thuile a une longue histoire ; pour en savoir plus, voir ICI.
Auteur : Christophe
Avis et commentaires
D’accord merci
J’ai bien écrit "horaire total", je parlais donc de l’aller-et-retour.
J’aimerai savoir au départ de Beaumont il nous faut 4H pour monter jusqu’à la tour Bastian ?
Merci, Hereme, pour ces précisions historiques et littéraires. On raconte que M.Bastian, après s’être considérablement enrichi en acquérant à bas prix des biens confisqués par la Révolution, aurait fait construire cette tour afin de pouvoir contempler d’en haut l’étendue de ses possessions... Quoi qu’il en soit, il reste cet édifice, qui donne un aspect mystérieux et romantique au sommet.
Histoire et Légendes.
- La tour des Pitons ou tour Bastian fut érigée entre 1820 et 1830 par Claude-François Bastian (1764-1838), notaire et maire de Frangy, propriétaire de l’alpage du Petit-Pomier (domaine acquis sous la Révolution 18 mai 1795 lors de la vente des biens écclésiastiques de la chartreuse de Pomier - commune de Présilly). C’est le plus haut point du Salève sur la commune de Beaumont (1379 m). Elle reposerait sur un premier poste de guet du XIVe siècle.
- Alphonse de Lamartine, auteur du poème ci-après sur le Salève, a parcouru le massif avec son ami lord George Byron. Leurs deux noms sont gravés (ou du moins l’étaient) sur une roche nord de la tour Bastian.
- Le "curieux bloc rocheux" est le rocher de la Sorcière (parfois appelé Tête de Chien, Tête de Singe, Poupée des Pitons).
- Dédicace par Lamartine au dernier chant du pèlerinage d’Harold, de 1825 (conclusion du poème inachevé de son ami Lord Byron, Le Pèlerinage de Childe Harold). La deuxième personne évoquée dans ce poème est effectivement lord Byron.
« Te souviens-tu du jour où gravissant la cime
Du Salève aux flancs azurés,
Dans un étroit sentier qui pend sur un abîme
Nous posions en tremblant nos pas mal assurés ?
Tu marchais devant moi. Balancés par l’orage,
Les rameaux ondoyans du mélèze et du pin,
S’écartant à regret pour t’ouvrir un passage,
Secouaient sur ton front les larmes du matin ;
Un torrent sous tes pieds s’écroulant en poussière,
Traçait sur les rochers de verdâtres sillons,
Et, de sa blanche écume, où jouait la lumière,
Élevait jusqu’à nous les flottans tourbillons.
Un nuage grondait encore
Sur les confins des airs, à l’occident obscur,
Tandis qu’à l’orient le souffle de l’aurore
Découvrait à moitié d’un ciel limpide et pur,
Et dorait de ses feux la voile qui colore
Des vagues du Léman l’éblouissant azur !
Tout à coup sur un roc, dont tu foulais la cime,
Tu t’arrêtas : tes yeux s’abaissèrent sur moi ;
Tu me montrais du doigt les flots, les monts, l’abîme,
La nature et le ciel ... et je ne vis que toi !...
Ton pied léger semblait s’élancer de sa base ;
Ton œil planait d’en haut sur ces sublimes bords ;
Ton sein, oppressé par l’extase,
Se soulevait sous ses transports,
Comme le flot captif qui, bouillant dans le vase,
S’enfle, frémit, s’élève et surmonte ses bords.
Sur l’angle d’un rocher ta main était posée ;
Par l’haleine des vents goutte à goutte essuyés
Tes cheveux trempés de rosée,
Distillaient lentement ses perles à tes piés.
Des cascades l’écume errante
Faisait autour de toi, sur un tapis de fleurs,
De son prisme liquide ondoyer les couleurs,
Et, d’une robe transparente,
Semblait t’envelopper dans ses plis de vapeurs !
Tu ressemblais.... Mais non, toute image est glacée.
Rien d’humain ne saurait te retracer aux yeux ;
Rien..... qu’une céleste pensée,
Qui, durant un songe pieux,
Sur ses ailes de feu dans les airs balancés,
Et du sein d’un coeur pur vers Dieu même élancée,
S’élève, et plane dans les cieux !
Je te vis ; je jurai de consacrer la trace
De ce trop rapide moment,
Et de graver ici ton nom...... Ta main l’efface
De ce fragile monument.
Un jour, quand je te verrai lire
Ces vers dont un regard est le seul avenir,
Si tes yeux attendris ne peuvent retenir
Une larme aux sons de ma lyre,
Ah ! qu’au moins tu puisses te dire :
« Ces chants qui m’ont ému, c’est moi qui les inspire,
» Et sa muse est mon souvenir ! » »
(Orthographe originale).
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