Le Moure Frey (2282m) en boucle par la cabane du col du Talon - hivernale

Vers le sommet du Moure Frey

Départ : Château-Garnier (1097m).

Départ matinal à la frontale :
La lumière blafarde de la loupiote éclaire mes premiers pas.
Brisant le silence des lieux, plusieurs chiens surgissent de la pénombre en aboyant.
À cet instant, je ne peux distinguer la clôture qui les sépare de ma personne.
Je sors de ma somnolence... un peu secoué.
Les chiens de bergers tiennent encore du loup, mais de la pire espèce : qui aurait découvert la propriété !

De l’église, partir à gauche en suivant le chemin sur 400 mètres. Juste après la dernière maison, quitter ledit chemin en grimpant droit dans la pente (nord-est).
L’entame par le flanc sud de la montagne est raide et les cuisses sont rapidement sollicitées.

La couverture végétale, d’abord rase, se pare d’une zone boisée qu’il faut traverser en conservant la même orientation (nord).

Gagner le sommet de Villaron (1416m). En se rapprochant du versant Est, longer la lisière du bois pour basculer sur le Col de Villaron (1388m).

Aux alentours du point 1466m, atteindre une zone rocheuse (piton caractéristique).
Sur la gauche, suivre le pied de l’escarpement en se frayant un passage en sous-bois.
À droite, une "entaille" permet d’atteindre l’arête qui s’ensuit.

Rive droite du Ravin de Merdèlique, la ligne de crête aérienne est frangée à gauche par un redoutable précipice. Elle s’interrompt brutalement au Ravin des Bessons. Dès lors, contourner l’obstacle d’infortune en bifurquant sur la droite.

Longer un instant le haut du talweg pour trouver des pentes plus abordables. Descendre à gauche pour traverser le ravin, puis, remonter immédiatement au nord pour aborder la Barre des Bessons.
La suivre jusqu’à son terme.

Par un mouvement tournant, s’orienter à l’Est pour entamer une montée plus raide. Gagner la crête de la Montagne de Coste Longue.

Remonter la longue ligne de crête qui s’étend sur près de trois kilomètres. On atteint une première bosse (2232m) puis le sommet cairné du Moure Frey (2282m).
Sa face ouest, omniprésente lorsqu’on monte à la cime du Cheval Blanc, est le repaire privilégié des chamois.

"Là-haut"

Là-haut, je suis l’intrus et ils m’observent.
Mal adaptée au relief des montagnes. mon espèce est la risée des caprins.
Repéré !
Hop, hop, en deux temps trois mouvements, l’agile chamois a détalé !

Là-haut, les animaux se sont résignés à la présence des hommes :
Prédateur d’un nouveau genre, et si peu conscient de la place disproportionnée qu’il occupe, l’homme "domestique" s’est arrêté de marcher avec les loups.
Animé par la croyance inébranlable que la terre lui appartient, il s’est établi en transformant l’écosystème à sa guise. Désormais, il règne sans partage !

Là-haut, les animaux sauvages considèrent la bipédie comme un manque de savoir-vivre.
L’ensemble des êtres vivants sont interdépendants et les montagnes comme les animaux sont une part de nous-même.
De tous les prédateurs possibles, la faune des montagnes préfère les loups et les ours ! « Ces animaux ne troublaient pas le génie des lieux. Appartenant à ce monde, ils n’en brisaient pas l’ordre ».

La boucle du retour

Poursuivre en descendant vers de la Montagne de Lachen.
Avant le point coté 2114m, piquer directement dans le versant ouest (Le Talon).

• Crampons utilisés ce jour (pentes 20 à 30° max).

Par un passage en dévers, remonter légèrement afin de parvenir à la cabane du Col du Talon (1785m). Cabane fermée !

Essentiellement en descente, emprunter le chemin qui surplombe le Ravin de la Mastre (rive droite - sud-ouest).

Vers Champ Gras, le cheminement dessine quelques lacets, franchit le Ravin de Favier, s’oriente à l’Est pour venir boucler cette belle escapade hivernale.