Grande dalle de Séloge, "Où es-tu Maéva ?"
- Difficulté :
- Non renseignée
- Dénivelé :
- 200m
- Durée :
- 1 jour
Mont Blanc ? Beaufortain ? Où sommes-nous ? Dans l'exceptionnelle vallée des Glaciers. Ici est proposée une grande escalade tout à fait abordable, sur d'immenses et extraordinaires dalles inclinées de micaschiste. Grattons, fissures, dalles, grandes envolées sécurisées face au Mont Blanc et la Noire de Peuterey, face à la Nova, au dessus des grands troupeaux de Tarines... et son prince des Gruyère. À consommer sans modération, encore et encore ! – Auteur : patrick73
Accès
Soit par la Tarentaise, soit par le Beaufortain.
Tarentaise :
Bourg-Saint-Maurice, après la gare SNCF, prendre la D902 (Beaufort-Cormet de Roselend) jusqu’aux Chapieux.
Beaufortain :
Atteindre Beaufort et le cormet de Roselend (D925), basculer sur le versant tarin jusqu’aux Chapieux.
Traverser les Chapieux, remonter la petite route de la vallée des Glaciers jusqu’à son terme, la Ville des Glaciers, sous l’omniprésente et superbe aiguille des Glaciers.
Du parking revenir 200m en direction des Chapieux, on trouve sur la droite une sente bien marquée qui monte raide dans les bruyères jusqu’au pied de la grande dalle de Séloge.
Le départ de "Où es-tu Maéva ?" est quelques mètres à droite au bout du sentier (évident, on voit les spits).
Précisions sur la difficulté
Escalade en 7 longueurs, sur une grande dalle de micaschiste blanc.
Dalles, grattons, fissures voilà la programme.
La difficulté est soutenue dans le 5, avec une superbe fissure en 5b/5c.
Photos
Les infos essentielles
- Carte IGN : (Exemple : TOP 25 - 3333 OT "Massif de la Chartreuse SUD")
- Altitude minimale : xxx m
- Altitude maximale : xxxx m
- Distance : environ xx km
- Horaires : comptez entre xx et yy h
- Balisage : type / couleur
Chargement de la carte en cours
Itinéraire
À"Où es-tu Maéva ?" est la voie la plus facile des grandes dalles de Séloge.
Escalade bien protégée sur spits, relais équipés, en 7 longueurs de 30 à 40m, 200 de dénivelée, dans le 4c-5cmax.
Escalade type grande voie sportive, assez bien équipée.
Difficulté D (5c max, 5b obligatoire).
Sorite au sommet sur un plateau, retour à la Ville des Glaciers par un sentier.
(Rappels éventuellement possibles dans la voie)
Schéma dans le "Topo de la Vanoise", James Merel, Philippe Delandes.
Carte IGN 3531ET
Équipement :
- Corde simple ou rappel 45
- 8 dégaines
- 2 sangles
- Quelques coinceurs moyens
- Et une grosse envie de bonheur !
Description de la voie :
- L1 35m, 5b, pas surprenant au départ.
- L2 40m, 4b, petites dalles entrecoupées de vires herbeuses.
- L3 30m, 5b, pas en 5c sous l’écaille, S.U.P.E.R.B.E !
- L4 30m, 5b, pas court en 5c dans une magnifique traversée ascendante, relais dans un dièdre vertical, la plus belle longueur selon moi.
- L5 25m, dalle homogène en 4c.
- L6 30m, 5b dans le passage d’un surplomb (impressionnant mais évident à passer ! Si, si, la grosse "bassine qui crochète on ne peut pas la louper !)
- L7 35m, deux dalles en 4c dans un paysage aérien, dégagé, extraordinaire... et c’est déjà fini ! (Non je plaisante, fini mais assez, pour moi en tout cas !!!)
Récit de l’ascension, le 4 Juin 2005, dédicacé à Fred, pour les escalades qu’on refera.
C’est une belle et grande escalade, ni trop dure ni trop facile, assez bien équipée (certains parlent d’équipement « montagne »), où les relais sont en place et bien équipés.
La « faible inclinaison » de la face, l’exposition plein sud, et le cadre merveilleux de la vallée des Glaciers font de cette voie une classique mais où finalement on ne se bouscule pas.
Mais voilà, si classique est la voie, l’escalade de cette haute et large falaise ne l’est pas, ou du moins elle surprend de prime abord !
C’est une escalade toute en finesse sur un micaschiste très blanc, peu incliné, incrusté de gros cristaux de feldspath qui sont autant de grattons, parcourue de lignes de fissures qui sont autant de cheminements.
Il s’agit là d’une escalade typiquement en dalle, sur les pieds… qui fait mal aux pieds justement !
Comme à chaque fois que je fais cette voie, « Où es-tu Maéva ? » commence la veille à l’auberge de la Nova, chez Marie et François, traditon oblige !
Nous arrivons tranquillement la veille au soir Fred et moi, et profitons de la terrasse ensoleillée au pied de l’immense face himalayenne ! De la pointe de la Terrasse, à siroter une bière brune avant de nous mettre à table et dévorer les succulents et copieux Diots-Polenta de François.
Les soirées sont toujours joyeuses et animées, les occasions de payer les tournées de génépi ne manquent jamais ! C’est toujours fatigués (dirons-nous !) que nous allons nous coucher.
Le lendemain le réveil est difficile, mais la proximité de la voie permet de profiter du service du petit déjeuner de 7 heures et de s’amuser à observer, de façon moqueuse, les va-et-vient incessants des randonneurs qui se préparent au grand voyage du tour du Mont Blanc.
Le calme revenu, la fatigue de la soirée un peu passée, nous quittons la douillette auberge pour aller garer la voiture au parking du monument de Séloge à la Ville des Glaciers.
Le début de matinée au fond de cette grande vallée est superbe avec l’omniprésence de l’aiguille des Glaciers et son imposant glacier des Glaciers, les brumes vaporeuses qui se déchirent sur le Beaufortain, dans une lumière cristalline, promesse de bien-être.
Les sacs faits la veille sont mis sur les épaules, nous descendons la route pendant quelques centaines de mètres pour trouver sur la droite le sentier d’accès aux grandes falaises.
La montée en plein soleil au milieu des bruyères brillantes de rosée, dans la symphonie pastorale des tintements des cloches des troupeaux de tarines, est un enchantement, même si le sentier monte raide.
Il fait vite chaud.
En vingt ou trente minutes de marche nous arrivons le nez sur les grandes dalles blanches lumineuses.
La voie est à droite de l’arrivée du sentier, c’est la voie la plus à l’est de la falaise. Un spit brillant quelques mètres au dessus du départ l’indique, son nom est écrit en rouge mais il est peu visible.
La contemplation du paysage est écourtée par l’envie de grimper au soleil, par le plaisir de savoir que les mouvements s’enchaîneront sans efforts surhumains, dans une gestuelle simple et tout en finesse.
Alors c’est parti !
Oui mais voilà, le premier pas n’est pas si évident, un gros gratton permet de s’élever, puis plus rien.
Celui-là m’a toujours surpris par sa difficulté !
La première fois que j’ai fait cette voie, je me suis vraiment demandé dans quelle galère je m’engageais...
Premier pas fin, adhérence sur les pointes des pieds sur une dalle lisse, enfin le spit, une traversée à droite délicate et enfin cette fissure que l’on espère depuis le bas, sauvé !
La suite de la longueur s’enchaîne facilement et le relais se fait sur une bonne terrasse herbeuse.
Le départ est un bon 5, et à froid de bon matin…
La deuxième Longueur n’est pas soutenue, c’est une succession de petites dalles de 8 à 10 mètres entrecoupées de larges vires herbeuses. L’équipement est distant mais suffisant. C’est la longueur la moins intéressante de la voie.
Relais sur une bonne vire au pied de la troisième longueur, qui pour moi est de loin la plus belle.
Départ en dalle, suivie d’une fine fissure, spit, dégaine, escalade en finesse sur les pieds. Les prises sont là où il faut, là où on les attend.
10 mètres, 15 mètres puis plus grand-chose. Une fine mais très fine fissure part à l’horizontale à gauche, quelques prises de pied, un spit… Le passage est fin, un peu engagé mais beau.
Le cadre devient aérien, le vent souffle légèrement, et déjà Fred est petit là-bas au relais.
Il faut atteindre cette grosse fissure qui sur 15 ou 20 mètres se remonte dans une sorte de Dülfer.
Le pas est assez bien protégé, une fois dans la fissure, l’escalade est impressionnante, mais finalement cela passe bien et vite, et le relais sur une bonne écaille permet de se remettre de ses émotions !
C’est quand même un 5c soutenu.
Fred suit facilement, récupère les dégaines, grogne un peu dans la Dülfer.
Alors nous décidons d’une bonne pause saucisson et surtout photos.
Du col de la Seigne, l’aiguille noire de Peuterey se dresse comme un obélisque planté dans les verts alpages du col, génialissime !
La longueur suivante part en traversée à droite sur une succession de grattons très fin sur 10 bons mètres. On continue dans du bon 5 ou un peu plus ?
Puis l’escalade repart verticale dans une dalle aérienne et tout en finesse jusqu’au relais suivant.
L’ambiance est aérienne à souhait, le panorama devient grandiose, le Mont Blanc domine tout alentour.
Cette longueur est surprenante, car depuis le relais une grosse fissure facile permettrait de la grimper, mais elle n’est pas équipée. Disons que les ouvreurs se sont certainement fait plaisir en ouvrant cette superbe dalle, et comme ils ont eu raison !
Néanmoins la grosse fissure passe avec l’aide de coinceur et de friends, je me suis égaré là-bas dedans une fois, il y a longtemps.
Cinquième longueur, encore une dalle mais sans problème, facile en 4b/4c. Maintenant nous sommes habitués à ce type d’escalade et le plaisir est à son comble. Les brises de vallée rafraîchissent l’implacable soleil qui tape vraiment très fort.
Relais sur une terrasse herbeuse peu confortable au pied d’un grand dièdre de 20 mètres barré par un surplomb.
Le départ de cette sixième longueur est franchement lisse et pas évident du tout. L’escalade peut se faire soit dans la dalle soit dans le dièdre. Quoiqu’il en soit, je la trouve malcommode…
La sortie du dièdre se fait dans une dalle qui vient buter sous un surplomb, une belle avancée de près d’un mètre.
Prise inversée pour les mains, grattons pour les pieds, j’arrive à m’élever afin de saisir une « grosse baignoire » au dessus du toit.
Une traction et hop, le pas est franchi.
Superbe ! Plus impressionnant que difficile, la nature a mis les prises là où il le fallait. C’est un superbe passage de 5b/5c.
La suite se poursuit sur une dalle à grattons aérienne jusqu’à un bon relais.
La dernière longueur est facile, deux dalles de 15 mètres en 4b/4c et c’est la grande vire parsemée de bruyères face à l’immense panorama de la vallée des Glaciers et la grande Aiguille d’un coté, et les aiguilles déchiquetées de la Nova, de Presset et du Grand Fond coté Beaufortain.
La belle terrasse est promesse d’une longue sieste au soleil, récompense d’une belle escalade de pur plaisir.
Oui mais voilà, Zéphir se met de la partie, et rafraîchit considérablement l’atmosphère… Moi qui croyais pouvoir « griller » au soleil sur mon lit de bruyère !
Bon, puisqu’il en est ainsi, nous plions la corde, rentrons la « quincaillerie » dans le sac et commençons la traversée de ce plateau face au massif du Mont Blanc, « écrin de blancheur dans un ciel d’azur ».
Heureux, zen, sur un petit nuage, j’étais ce jour-là, la plénitude à son comble !
Merci Fred pour cette journée P.A.R.F.A.I.T.E
Auteur : patrick73
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