Grand (2236m) et petit Croisse Baulet (2009m), en circuit par les Charnes, le col de Jaillet et le pont des Nants.
- Randonnée
- Bornes - Aravis / Haute-Savoie / Cordon
- Difficulté :
- Moyen
- Dénivelé :
- 1190m
- Durée :
- 1 jour
Un long circuit entre Aravis et mont Blanc, avec un parcours d'arête aérien au grand Croisse Baulet, et un parcours de crêtes herbeuses reposant au petit Croisse Baulet. Les paysages, toujours ouverts, offrent de vastes perspectives très agréables. – Auteur : Christophe
Accès
De Sallanches, monter à Cordon par la D113. Traverser le village et prendre la route des Fingères d’en-Haut. Dans un virage, laisser à gauche la route qui mène au pont des Nants, et continuer en direction de Frébouge. Le point de départ se situe au point coté 1207, au lieu-dit Les Charnes (Le Charne sur carte IGN) ; pas de parking, stationner en bord de route à proximité.
Photos
Les infos essentielles
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Itinéraire
Carte : IGN Top 25 3430 ET : La Clusaz/ Le Grand-Bornand
Altitude départ : 1207m
Altitude arrivée : 2236m
Balisage : oui
Horaire total : 7h
Présence de moutons en été : oui
Suivre les panneaux au départ du sentier et monter à la cabane du Petit Pâtre en passant par les Seytets. Partir en direction du grand Croisse Baulet, que l’on atteint par une longue traversée dans le versant est, suivie d’une remontée directe de la crête est en direction du sommet. Le sommet étant fortement dégradé par les moutons, il est conseillé de parcourir l’arête en direction nord ; l’arête, étroite et aérienne vers la fin, permet d’atteindre le dernier sommet à 2216m.
Revenir sur ses pas jusqu’à la jonction avec le sentier venant de la cabane du Petit Pâtre, puis poursuivre jusqu’au petit Croisse Baulet en passant par le col de l’Avenaz.
Descendre par le sentier de gauche jusqu’au col de Jaillet, puis poursuivre quelques minutes jusqu’à un grand replat où l’on trouve des panneaux indiquant la direction de Cordon centre et des Plaines : suivre ce sentier à travers des zones humides, en gardant la direction des Plaines, puis celle du pont des Nants.
Au pont des Nants, laisser à droite le sentier qui part vers Cordon centre, et partir à gauche sur une piste sans indication. On rejoint une route goudronnée au niveau des Pontets, et on la suit jusqu’au croisement des Fingères d’en-Haut. De là, on remonte sur la route jusqu’au point de départ.
Remarque : il semble d’après la carte qu’il y ait un raccourci partant des Pontets à travers champs, et permettant de couper le grand virage de la route ; ayant terminé mon périple à la nuit, je ne l’ai pas vu !
La montagne et les moutons, suite, et pas fin...
J’ai effectué cette promenade le 31 août 2013. Initialement parti pour la Miaz, j’ai changé mon projet au vu des nuages qui stationnaient sur la chaîne principale des Aravis, et reporté mon choix sur Croisse Baulet, qui semblait vouloir rester à l’écart des nuées ; je restais ainsi fidèle à la règle selon laquelle : balade dans les nuages = balade foirée. Mon choix s’est révélé le bon, la Miaz se dégageant à peine vers 18h, et Croisse Baulet n’étant que brièvement accroché par des petits cumulus.
Finalement, ce fut une belle journée en montagne, avec du soleil, du temps gris, et une jolie lumière quand le soleil passait à travers la couche nuageuse, mettant en valeur les reliefs, certains aux formes douces, d’autres plus acérés.
Le seul point noir de la journée, et de taille, ce fut, une fois de plus, les moutons !
Quelles que soient les raisons de l’élevage de ces animaux dans les Alpes, force est de constater que cette activité transforme la montagne en un vaste dépotoir, avec des conséquences néfastes pour la végétation et l’érosion des sols. Le phénomène n’est pas nouveau : depuis longtemps, la plupart des combes des Aravis sont utilisées l’été comme pâturages à moutons.
Un jour de l’été 2005, j’avais fait l’ascension de la pointe sud de l’Étale par la combe de Tardevant : j’en étais revenu dégoûté, me jurant de ne plus remettre les pieds dans les Aravis. Jusqu’au sommet, la montagne était couverte de déjections ; le sol, même sur les crêtes, était labouré, les pierres retournées, la végétation arrachée ; j’avais mangé au sommet dans les odeurs d’urine, plus triste pour la montagne que pour moi.
8 ans après, ayant tenté un retour estival dans les Aravis, je dois dire que la situation n’a guère évolué. La zone allouée aux moutons va de la cabane du Petit Pâtre au col de l’Avenaz et au grand Croisse Baulet. L’itinéraire de la cabane au sommet traverse 4 versants ; pour avoir compté plusieurs centaines de moutons dans chaque versant, j’évalue la taille du troupeau à plus d’un millier de têtes. On est très loin des effectifs des troupeaux de bovins, qui en montagne sont généralement de quelques dizaines d’animaux.
Le cheminement dans le territoire des moutons est peu réjouissant, il y a des déjections un peu partout, ça sent mauvais, il faut faire des enjambées pour ne pas (trop) salir les chaussures. Un point positif au moins, ceux-ci n’ont pas de patous. L’arrivée au sommet est une horreur (je pèse mes mots) : un groupe de moutons y a établi ses quartiers, le sol n’est plus qu’un vaste tapis de déjections, l’odeur est suffocante ; l’herbe de la montagne a disparu, remplacée par des gros buissons d’orties, inhabituels à cette altitude (on est à 2200m). Certains appellent cela "la montagne entretenue par le pastoralisme" ; sans commentaire...
Disons-le tout net : le grand Croisse Baulet est un sommet complètement pourri par les moutons , à éviter en été et en automne, à réserver pour l’hiver, quand la neige a recouvert les dégâts.
En dehors des Aravis, mes souvenirs de montagnard sont bien marqués par les moutons et leurs nuisances : massif des Bornes (aiguille Verte du Chinaillon, col de la Buffaz, montagne de Cotagne), Chablais (Haute Pointe), Beaufortain (pointe de Riondet rabotée, plateau sommital des rochers des Enclaves recouvert de crottes, grand Châtelet), Belledonne (grand Replomb, combe des Sept Laux, combe Madame, combe du Merlet, vallée du Veyton, lac des Balmettes), Maurienne (mont du Fût, combe de Valbuche, vallon de Pelouse, vallon du Fond, versant sud de la pointe du Lamet), Oisans (plateau d’Emparis : des milliers !), etc., etc.
Il semble que les Alpes du Sud et les Pyrénées soient plus touchées par le surpâturage ovin que les Alpes du Nord. Quant aux montagnes du Maroc, il semble qu’il soit déjà trop tard pour y sauver quoi que ce soit, leur faune et leur végétation sont détruites.
Pour conclure, je dirai que si l’élevage bovin est généralement en harmonie avec la montagne, il n’en est pas de même de l’élevage ovin.
Et pour finir, quelques liens sur le sujet :
Auteur : Christophe
Avis et commentaires
La vue du ciel est édifiante. Rien qu’entre le col de l’Avenaz et le petit Croisse, sur le flan ouest, une surface d’une quinzaine d’hectares est mise à nu (13 terrains de football de 90 x 120). Le résultat n’est d’ailleurs pas sans rappeler étrangement Nazca.
Une gestion raisonnable des ressources naturelles sera en effet un des enjeux majeurs pour les générations à venir. La surexploitation est aussi une conséquence du recul économique.
Quant au plaisir futile de la grimpe, à défaut de faire de la vraie rando, on se consolera peut-être en sachant que l’on grimpe sur des VRAIS tas de cailloux !!!
D’accord avec toi, Michel, je m’abstiens d’ailleurs de toute critique à l’encontre des éleveurs, qui vivent difficilement de leur métier. Je pense que c’est tout le système d’élevage ovin qui est à revoir. Je trouve en particulier curieux que l’exploitation des espaces naturels ne soit pas mieux réglementée, afin d’éviter l’épuisement des ressources et de protéger l’environnement. Le problème du surpâturage est d’ailleurs totalement absent du discours écologiste français.
Hélas Christophe, ce n’est pas l’apanage de l’élevage ovin, on le voit aussi avec les cochons en Bretagne etc…. La spirale du produire toujours plus conduit à de vrais catastrophes environnementales. La montagne ne doit pas devenir un immense parc à mouton. Il y a un fait indéniable, c’est que l’homme est un véritable fléau pour son environnement. Dommage que les trois quart des espèces qui ont disparu depuis un siècle ne peuvent pas s’exprimer à ce sujet. Elles auraient de VRAIS raisons de protester.
Il convient parfois de changer de perspective ou plus encore d’avoir un regard étendu sur les choses pour ne pas ressembler à ceux que l’on combat. (au sens littéral) La réflexion doit aussi tenir compte des problèmes économiques et des difficultés du monde paysan. Comme souvent la sagesse est dans la juste mesure des choses et les jugements à l’emporte pièce ne valent pas un pet de moutons. Merci de nous avoir alerté sur les problèmes en Mongolie, on constate que le phénomène est mondial.
Bonjour Christophe, Je partage tout à fait ton point de vue. Voici ce que j’écrivais sur le topo de la pointe de l’Aiglière :
..." mais le vallon de Narreyroux est splendide. Pas de moutons et donc des fleurs à profusion. Des chevaux en semi-liberté et donc...des taons. Rien n’est parfait !"
Il est un fait que les alpages à moutons sont moches.
le canis lupus n’a apparemment pas encore reconquis ces territoires
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