Cerro Sairecabur (5971m)

Difficulté :
Alpinisme F
Dénivelé :
400m
Durée :
1 jour

Au milieu de ce Sud Lipez, entre le désert d'Atacama et l'Altiplano Bolivien, un panorama grandiose à 360° s'offre ici. Un sommet de quasi 6000 m à la frontière du Chili, de la Bolivie et de l'Argentine juste en face. – Auteur :

Accès

De San Pedro de Atacama, suivre la route d’El Tatio sur 40 km jusqu’au niveau de la Cuesta d’El Diablo (4000m). Prendre ensuite la piste de la mine sur une vingtaine de kilomètres. Compter environ 2h de route.

Précisions sur la difficulté

Neige et plaques de glace persistantes à cette altitude. Gros blocs rocheux, pas vraiment de sentier.

Les infos essentielles

  • Matériel : Les crampons et le piolet peuvent être nécessaires.
  • Distance : 4 km
  • Altitude maximale : 5 971 m
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Itinéraire

Itinéraire

Du terminus de cette piste chaotique de la mine, se garer vers 5400 m d’altitude (selon l’enneigement). L’ascension commence temporairement à plat avant d’attaquer une première pente verglacée qui mène jusqu’à un petit col marquant la frontière entre le Chili et la Bolivie.

Attaquer ensuite une seconde pente raide et chaotique, évoluer au maximum sur la neige mais les énormes blocs et plaques de glace ne sont pas loin. Nous arrivons à un premier replat d’où la vue devient rapidement saisissante à cheval entre Bolivie et Chili, et même l’Argentine au loin. Poursuivre par une courte descente qui fait mal aux pattes avant d’arriver sur les 100 derniers mètres horribles au milieu de blocs rocheux énormes, instables et glissants, sans chemin ni sente et intercalés par de bonnes plaques de glace pour corser le tout. La progression est lente et difficile, la peur de se coincer facilement entre deux rochers est omniprésente.

Descente par le même itinéraire avec quelques petites variantes selon le terrain.

Conditions

Réveil encore plus matinal : 4h20. Christian passe nous chercher comme prévu à 5h30 pour 2h de route en 4x4 jusqu’au pied de l’ascension par la voie sud du Volcan Sairecabur. La piste s’élève, doucement mais surement, vers des altitudes qui en Europe ne voient pas passer de véhicule. Être guide de haute montagne au Chili, c’est aussi bien être chauffeur de 4x4 sur des pistes sableuses très délicates, mécano, l’homme à tout faire du désert et de la haute montagne, qui doit mener ses clients jusqu’en haut, si ce dernier en a la force et la volonté. Nous marquons une pause sur la piste vers 7h15 pour prendre un maté de coca et quelques biscuits face au lever du soleil. Nous sommes déjà à 4000 m d’altitude, la température nous réveille rapidement sous cette nuit étoilée. Nous montons jusqu’au terminus de cette piste chaotique vers 5400 m.

Le soleil est encore caché derrière la montagne, et une légère bise descente se fait bien sentir. Une petite couche de neige est tombée la veille, nous sommes rapidement frigorifiés. Le soleil nous gagne enfin et réchauffe doucement nos pieds et mains gelés. Les sommets alentour sont désormais baignés de lumière et le ciel révèle une parfaite pureté. Nous attaquons une seconde pente raide et chaotique, évoluons au maximum sur la neige mais les énormes blocs et plaques de glace ne sont pas loin. Nous hésitons à sortir les crampons, mais nous poursuivons ainsi. Les deux seuls autres prétendants du jour auront eu fait le choix inverse. Le souffle devient rapidement court avec le peu d’acclimatation possible sur ce sommet débutant déjà haut en altitude. Nous arrivons à un premier replat où la vue devient rapidement saisissante à cheval entre Bolivie et Chili, et même l’Argentine au loin.

Nous parvenons, non sans difficultés, et sincèrement à bout de force sur ce majestueux sommet de 6000 m, mon 3e 6000 face au deuxième réalisé en 2014 : le Volcan Licancabur (5920 m) et son cône parfait. Le panorama est juste majestueux et s’étend à perte de vue, de cet immense Sud Lipez Bolivien jusqu’au désert d’Atacama en passant par ces nombreux volcans tous plus esthétiques les uns que les autres. Les larmes et l’émotion montent malgré la fatigue. Les touches humaines sont bien rares dans ce décor extrême.

Nous ne trainons tout de même pas, car le mal d’altitude se fait déjà ressentir, je ne l’avais jamais aussi mal vécu pour ma part d’ailleurs. Cette descente où la vigilance doit rester omniprésente devient stressante, et ce, amplifié par la fatigue générale et le cerveau qui répond un peu moins.

Il nous faudra quasiment 2h pour revenir aux 4x4 avec un mal de tête qui s’avère violent pendant toute la descente en véhicule. Nous sommes de retour sur San Pedro de Atacama vers 16h sous une chaleur bien agréable, vraiment deux salles deux ambiances en l’espace de quelques heures. Nous achetons un peu d’eau, prenons une bonne douche et marquons un repos bien mérité. Le mal d’altitude disparaît finalement rapidement, nous allons clôturer cette belle journée dans un sympathique restaurant du centre avec un menu local pour 8 000 pesos (entrée + plat).

"Le corps à une mémoire" entend-on souvent, j’espérais que le mien s’en souvienne par rapport à mes différentes éruptions dans le monde de l’altitude (6 fois au dessus de 5 000 m), donc de bien réagir à la raréfaction de l’oxygène, mais chacun réagit différemment, et ce, malgré l’habitude de boire beaucoup plus d’eau que d’habitude.

Plus d’infos et toutes les photos sur notre périple en Amérique latine durant ce printemps 2023 sur notre site : montagne-aventure.net/202...

Avertissements et Droits d'auteur

Randonnée réalisée le 28 mai 2023

Dernière modification : 10 mai 2024

Avis et commentaires

Hello, tes photos sont magnifiques ! Notamment celle du volcan Juriques et Licancabur !
J’ai également fait l’ascension du Licancabur par la Laguna Verde lors d’un voyage en Bolivie en 2007, et malgré le froid glacial j’en garde un souvenir mémorable !
Merci pour le partage, A+

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