Brèche de Parozan (2663m), trois jours de vagabondage dans le Beaufortain

Difficulté :
Difficile
Dénivelé :
3600m
Durée :
3 jours et plus

Vagabondage au gré des envies, dans les hautes montagnes du Beaufortain, entre vallons, sommets, couloirs, brèches, de refuge en refuge. (Pointe de Cerdosse, le Col de la Nova, le passage d'Arpire, la Brèche de Parozan et le col du Grand fond) Voyage hors du temps, solitude, immensité blanche, magnifique traversée à ski, pentes raides... Mais quel bonheur ! – Auteur :

Accès

Vallée de la Tarentaise par la D1090 jusqu’à Aime.
Prendre à gauche à la sortie de Aime, la D86 (Côte d’Aime) jusqu’à La Bergerie, puis gauche jusqu’au foyer de ski nordique des Pars et le terminus de la route (parking de Saint Guerin -vallon du Forand- en fonction du déneigement de la route)

Précisions sur la difficulté

Raid à ski en trois jours, 3600m de dénivelée, 35km.

J1 Pointe de Cerdosse 2596m => Foyer de Ski de Fond des Pars 1400m, refuge de la Balme, Pointe de Cerdosse 2596m (Montée face E, descente couloir S), col du Mont Rosset, refuge de la Balme 2009m.
D+ 1160m,
D- 620m,
Pente max 150m 42° couloir Sud de la pointe de Cerdosse,
Distance 9.5km
Cotation ski 4.1
Horaire : 4h de montée, 1h de descente

J2 Col de la Nova 2811m : Refuge de la Balme 2009m, Col de la Nova 2811m (montée face SW, descente face N), Vallon de la Neuva, Cormet de Roselend, refuge de Plan La Laie 1821m.
D+ 1050m,
D- 1250m,
Pente max 300m 35° couloir Nord de la pointe de combe Neuve,
Distance 11km
Cotation ski 3.3
Horaire : 3h30 de montée, 2h30 de descente.

J3 Brèche de Parozan 2663m => Refuge de Plan La Laie 1821m, Passage d’Arpire 2582m, Brèche Parozan 2663m, Col du Grand Fond 2671m, refuge de Presset et de la Balme, vallon de Forand, foyer de ski de fond des Pars 1400m.
D+ 1280m,
D- 1650m,
Pente max 150m 40° pente SW du passage d’Arpire,
Distance 14.5km
Cotation ski 4.1
Horaire : 4 à 5h pour traversée le col du Grand Fond, 1h30 pour la descente au Pars.

Les infos essentielles

  • Carte IGN :TOP 25 -3532 OT, Massif du Beaufortain
  • Altitude minimale : 1400m
  • Altitude maximale : 2811m
  • Distance : environ 36 km
  • Horaires : comptez entre 5 et 6 h par jours (montée et descente à ski)
  • Difficulté ski : entre 3.3 et 4.1, pente entre 35 et 40° voir un peu plus au départ du passage d’Arpire.
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Itinéraire

ITINÉRAIRE :
Je décrirai succinctement l’itinéraire, le tracé sur la carte est suffisamment précis me semble-t-il.

Précisions :
Il s’agit d’un tour très alpin, les étapes et la dénivelée journalière sont raisonnables. Les refuges sont ouverts non gardés. On y trouve tout le nécessaire (couverture, bois, gaz, matériel de cuisine, ce qui évite les sacs trop lourds.)
Le ski se fait en toute orientation, il convient donc d’adapter son horaire aux conditions météo et à l’orientation (principalement la descente)
D’un point de vu nivologie, les pentes peuvent être raides et soutenues surtout à la descente, une nivologie sure est nécessaire, l’expérience et la lecture du terrain aussi.
Le matériel de sécu est une évidence (ARVA, pelle, sonde, piolet, crampons)
Nous n’avons pas jugé nécessaire d’emmener un bout de corde.
Le niveau de ski est dans le 3.3/4.1, l’engagement est modéré mais réel.
L’isolement est marqué surtout jour 2 et 3. Pour chaque étape il y a une échappatoire (lecture de la carte !)
Le portable passe assez bien (sauf au fond de la combe de la Neuva)

Descriptif :
Jour 1 : Pointe de Cerdosse montée face Est, descente couloir Sud.

  • Parking du foyer de ski Nordique "Les Pars" 1400m => Saint Guérin 1593m => Vallon de Forand et refuge de la Balme 2009m.
  • Du refuge de la Balme plusieurs possibilités (col du Mont Rosset, col Charbonnière, col du Bresson, Mont Rosset, Pointe de Cerdosse...)
  • Pointe de Cerdosse face Est => Remonter le vallon de Cerdosse jusqu’au pied du col du Mont Rosset, prendre main droite une pente modérée évidente qui permet d’atteindre la pointe de Cerdosse ( 100 derniers mètres plus raide 30° sortie à 35°)
  • Descente par le couloir sud (rampe visible du sommet). Prendre garde à une corniche éventuelle et aux purges aux heures chaudes (150m-40°). Atteindre le pied du col du Mont Rosset, le traverser et redescendre au refuge.

Possibilité de plaques dans la pente finale face Est de la Pointe de Cerdosse.

Jour 2 : Traversée Refuge de la Balme- refuge du Plan La Laie, par le col de la Nova (2811m) et le vallon de la Neuva.

  • Du refuge de la Balme redescendre 100m dans le vallon de Forand au pied d’une grande moraine raide (main gauche), bien visible depuis refuge.
  • Remonter cette moraine (150m 30°) puis le fond du vallon entre les pointes du Gargan, Roignais , de la Nova et de Combe neuve (paysages très alpins !)
  • Sortir au point coté 2811m ( à l’Est du col de la Nova 2729m) par une pente large mais raide (150m 30° sortie 35°) - On peut remonter 100m la croupe large qui va au sommet de la Pointe de Combe Neuve (30/35°, souvent tôlée = ventée).
  • Plonger plein nord par un couloir assez large évident suive d’une large pente à iso inclinaison (risque de plaque), 300m/35°, 50 à 100m 40° dans l’étroiture du couloir N).
  • Atteindre la longue combe de la Neuva et la suivre en pente douce jusqu’au plat des Chapieux Derrière (1873m-route du Cormet de Roselend).
  • Traverser par des pentes douces le Cormet de Roselend, descendre 150m versant N toujours en pente douce jusqu’au refuge de Plan La Laie 1821m.

L’entrée dans le couloir N du col de la Nova peut être corniché.

Jour 3 : Traversée du refuge de Plan La Laie au refuge de la Balme et les Pars, par le passage d’Arpire (E-W), la brèche de Parozan (face NW - SE) et le col du Grand Fond (NE-SW).

C’est l’étape la plus engagée selon nous ou les échappatoires ne sont pas légions ou compliquées. La descente S du passage d’Arpire est court mais exposé, la grande pente NW de la brèche de Parozan doit être envisagée en conditions stables (toute la face peut partir).
L’itinéraire ne se voit pas, il se pratique à vue.

  • Du refuge de Plan La Laie, remonter la combe d’Arpire. Vers 2100 elle se divise en trois vallons peu marqués, prendre celui du milieu (pas forcement bien visible sur le terrain) et atteindre en pente douce le passage d’Arpire (cote 2562m).
  • Descendre sur 100-150m le versant SW assez raide (40° passage à 45° - pente assez avalancheuse si instable) assez engagée jusqu’à la cote 2391m.
  • Traverser en légère descente SE jusqu’au pied de la grande pente large et uniforme de la brèche de Parozan (carde alpin extraordinaire).
  • Remonter les 350m de cette pente, se raidissant au fur et à mesure (250m entre 30° et 35°- exposé en cas de chute => Nous l’avons remontée en crampons).
  • Traverser la brèche sur son versant S (100m 35° - engagé car plein soleil - attention aux conditions nivologiques), puis remonter 120m en pente douce au col du Grand Fond (encore une fois, cadre alpin extraordinaire).
  • Descendre les grands vallonnements du Grand Fond jusqu’au refuge de Presset (vue fantastique sur la Pierra Menta) puis jusqu’au refuge de la Balme (Cette descente "grand tourisme" est la partie ou on lâche les chevaux !!!!).
  • Du refuge de la Balme descendre "à fond les meules" le vallon facile de Forand jusqu’aux Pars.

Étape G R A N D I O S E !

Recit.

Trois jours en Beaufortain, du 15 au 17 Avril 2010. (ski de rando)

"Altituderando"

Voilà un titre qui devrait attirer le chaland ! Heu le lecteur, pardon... Quoi que...
Enfin avec un titre comme ça on pourrait ce demander ce "qu’il" va bien encore écrire.
Ça aurait pu être "Altituderando, CamptoCamp, Skitour" les trois sites sur lesquels je traine... enfin je surfe lol...
Ça aurait pu être "de l’intérêt, de l’utilité des sites collaboratifs", en gros, à quoi ça sert ces réseaux sociaux...
Et là tout le monde se sauve... Pas envie de se prendre la tête avec ces réflexions, quoiqu’elles auraient du sens je trouve.

Bon" y" va ou là ????

J’aurais pu aussi écrire par le menu ces trois journées géniales, seul avec mon pote de toujours, Jérôme, comment on a aimé, comment on ne s’est presque pas parlé (pas besoin... ) comment on a fait un ski de ouf... Et que finalement tutto va bene..
On ne s’est rien cassé, on ne s’est même pas perdu, pas même pris une coulée sur la truffe... bref le panard... Et j’aurais ennuyé tout le monde... Si on y est allé c’est qu’on aime non ?

Alors "y" va raconter quoi ?

Ben, en fait ces sites, ça sert à partager, et voilà on y revient.
Allez faire ce tour, si je vous ai donné envie.
Alors quitte à partager je vais vous dire un secret... Ah ah ah on devient curieux là ?
Un secret qui va surement faire polémique...Détracteurs je vous attends de pied ferme...

Donc voilà, mon secret, qui dans quelques lignes n’en sera plus un. Je vais vous dire comme faire et réussir une fondue (dite savoyarde)...Et là lecteurs gourmands que vous êtes, vous rigolez parce que la meilleur c’est la vôtre.

D’accord d’accord mais après le le petit tour que vous ai proposé, essayé donc cette recette, allez savoir vous aimerez, adorerez... peut être, surement..

Avant de vous compter sa genèse (j’ai honte d’avance), abordons le point d’achoppement, le fromage !

Ah oui mettez vos trois fromages dans des proportions qui sont votre secret.. Mort de rire, et pourquoi pas du rappé "Président" sous cellophane pendant qu’on y est, hein ?
Non non et non, et qu’on n’y revienne pas il n’y a qu’un seul formage à fondre...Un seul et c’est le Beaufort (Beaufort, beaufortain..vous voyez le lien ? lol)
Et pas n’importe quel Beaufort, en tout cas pas celui qui vient du Beaufortain ! Ça vous épate hein ?

Pour une vraie bonne fondue, surtout pas le Beaufort d’hiver, de l’été si possible du lait d’août, pourquoi pas... Mais le seul le vrai, c’est le Beaufort d’Alpage.
Ce Beaufort que les vaches font avec du lait issu des alpages l’été, au-dessus de 1700m (heu les vaches ne font pas le Beaufort, c’est le fromager, je raccourcis en fait).
C’est sérieux, le Beaufort d’Alpage a une saveur unique, bien plus fruité, légèrement persillé, avec un gout de violette... Une tuerie je vous dis.

Et on le trouve ou ? Ben devinez... À Bessans et Lanslebourg, la coop de haute Maurienne. Et le fromager, c’est un génie !
Dans les Arves aussi, pays d’Arvan, les alpages de la Madeleine... Là aussi le fromager est un génie... Ils doivent être frères...

Allez je suis magnanime... Si vous la faites avec une bon vieux comté, ou un vieux Margeriaz, ou un Chat de 12 mois, j’accepte ! (heu le chat, non pas le miaou, le fromage de la coop d’Ayn, l’avant pays quoi !)

Après il y a le vin, là je suis ouvert d’esprit, vous voyez ! Mais avec un fromage bien gras et fruité légèrement persillé, un vin bien sec un peu rocailleux... hummm. Un Chignin, Apremont...

Si vous êtes arrivés jusque là chers lecteurs, vous allez accéder au Graal... Mon secret ! Sinon tant pis pour vous.

Donc, après avoir couper en petits cubes le Beaufort d’alpage 12 mois de Bessans à 20 euros le kg (là on pleure), - Le Beaufort ça se coupe en cube, ça ne se rappe pas, faut tout vous dire quoi !!- vous jetez avec amour ces dés parfumés moelleux dans un fond de vin qui comment à bouillir, et ainsi de suite jusqu’à épuisement du stock..de Beaufort.
C’est ça le secret ??? Ben non allons...

Le secret c’est ça : La tradition veut qu’on rajoute avant de servir, de déguster, de fondre sur cette pauvre fondue comme la misère sur le pauvre monde, une pointe d’alcool fort, du kirsch... pour parfumer... Du kirsch, mort de rire...
Lecteur gourmand, oublie, oublie... Et à la place, mettez donc une couille de Pastis (couille = la mesure dans un bar)...Fallait y penser hein ?
Et là se mariera à merveille et c’est vraiment vrai, le gout de violette du Beaufort de Bessans, son salé persillé et un petit sucré anisé avec un arrière gout de réglisse... Et ayez la main lourde sur "le jaune",..
Quand je la fais goûter, je n’ai que des réactions de surprises, et vu comment ils l’a dévorent, mes convives doivent aimer !

Voilà un secret vieux de au moins vingt ans lâché en quelques lignes.
Et cette invention géniale non brevetée, s’est faite par hasard (comme beaucoup de découvertes), à la fin d’une soirée entre nous, une soirée Triathlon... Comprendre, un enchaîné Tartifflete-Raclette-Fondue, après un apéro chargé (du jaune bien sur) les trous normand à la Chartreuse et le digeo (là je ne me souviens plus... Oui ça avait fait mal mais on était jeune).

C’était un triste samedi de Novembre début 2000 par là, ou Fred, Jé, Hervé et moi attendions avec impatience la neige. Alors dépités, nous jouions à la console à un jeux de skieurs (ben oui !) tout en se demandant ce qu’on allait manger. L’idée lumineuse du Triathlon naquis... La fondue arrivant en dernier, on se rendit compte qu’il n’y avait plus d’alcool digne de ce nom, on avait tout bu ! on s’est résolu, à contre cœur, à y mettre du pastis, sous couvert que ce ne sont que des plantes, c’est bon pour la santé...Et le miracle apparu !!!
On ne se souvient plus vraiment du avant, ni de l’après mais alors cette fondue et son cul de la vieille...!!! Et on continue ! (heu plus de Triathlon, on a arrêté, c’est trop violent).

Allez bonne dégustation et à l’occas’ dites moi "quoi" !

A+

Patrick

Avertissements et Droits d'auteur

Randonnée réalisée le 15 avril 2010

Dernière modification : 30 novembre 2020

3 membres ont cette randonnée en favori !

Auteur :

Avis et commentaires

Bonjour, merci. Ce fut un très tres grand moment de montagne. Surtout n’hésitez pas, et il y a plein de variantes plus engagées , plus faciles aussi pour faire ce tour.
Profitez en bien !
Patrick

Superbe sortie……..Bravo !

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