Aiguille de Méan Martin (3278m) par le dôme (3204m) de l’arête Sud-Ouest, au départ de Bellecombe
- Difficulté :
- Difficile
- Dénivelé :
- 1400m
- Durée :
- 8h
Moins prestigieuse et bien moins fréquentée que sa grande sœur, l'Aiguille de Méan Martin est pourtant un joli sommet qui offre un panorama respectable, avec en prime une belle vue sur le curieux vallon caché de Méan Martin que l'on domine. L'itinéraire traditionnel passe par le Col de Méan Martin (3103m) et l'arête Nord-Est de l'Aiguille, mais la combe d'accès est souvent enneigée jusque tard dans l'année, sans parler de la présence du Glacier des Roches Blanches à proximité dont il reste des lambeaux sous le col (certes de moins en moins !). La variante proposée dans ce topo est garantie sans glacier et sera déneigée bien plus tôt dans la saison, rendant l'accès plus aisé pour le simple randonneur non-équipé. – Auteur : Caillou
Accès
De Termignon, poursuivre sur la D1006 en direction de Val-Cenis sur environ 500m, et sortir à la première épingle pour emprunter l’interminable D106 qui monte jusqu’au vaste parking de Bellecombe.
Précisions sur la difficulté
- Itinéraire sans difficulté jusqu’à ce qu’on quitte le sentier du col de la Rocheure
- Hors sentier à partir du point 2519m : aucune sente, très rares cairns
- Les pentes rencontrées restent globalement raisonnables. La partie la plus raide se situe sur les 100 derniers mètres sous le dôme 3204m, avec des éboulis croulants dans des pentes jusqu’à 30-35°
- Aucun pas d’escalade, aucune exposition
- Utilisation du VTT recommandée sur le début de l’itinéraire, afin ne pas rendre cette ascension interminable
- Attention à bien garder de la réserve pour les côtes du retour à VTT !
Photos
Les infos essentielles
- Carte IGN : TOP 25 3633 ET - "Tignes / Val-D’Isère / Haute-Maurienne / PN de la Vanoise"
- Altitude minimale : environ 2160 m (mais départ à environ 2310 m)
- Altitude maximale : 3278 m
- Dénivelé cumulé : environ 1400 m, dont 350 m à VTT
- Distance : environ 34 km (A/R), dont la moitié à VTT
- Horaires : environ 4h pour l’aller, pas beaucoup moins au retour (beaucoup de longueur à plat ou sur pentes faibles + côtes à remonter à vélo)
- Matériel : pas de matériel spécifique en conditions estivales normales
Cet itinéraire est intégralement situé sur le territoire du Parc National de la Vanoise.
Attention : tout ou partie de l'itinéraire se trouve hors-sentier. Cela nécessite un bon sens de l'orientation. L'imprécision du tracé peut être grande car dessiné manuellement (non relevé sur le terrain).
Chargement de la carte en cours
Itinéraire
Attention : le tracé GPX a été dessiné manuellement après la rando. À ne pas suivre au pied de la lettre sur place avec un GPS, en particulier sur les parties hors sentier !
Concernant l’album photo du topo, j’ai dû utiliser des photos prises l’après-midi sur le retour pour combler les manques des photos de l’aller. Attention donc à ne pas être trompé par l’éclairage très différent entre ces deux moments de la sortie. Ces photos prises sur le chemin du retour sont signalées par un tag [Après-Midi] dans la légende.
Du parking de Bellecombe jusqu’au Chalet de la Rocheure
Étant donné la longueur de l’itinéraire, j’ai choisi de parcourir le début en VTT.
Voici une description détaillée de cette approche :
- Du parking, ça commence sec (idéal pour se réchauffer dans le froid matinal !) avec une côte à 7-8% sur un peu moins d’1 km.
- On atteint ensuite le plateau du Plan du Lac qu’on traverse jusqu’au refuge, puis commence la descente (qu’il faudra donc remonter au retour !)
- Environ 850m de descente à 9-10% jusqu’à l’intersection avec le GR au niveau de la Chapelle Saint-Barthélemy. Puis environ 850m à 4% jusqu’au point 2252m. Et enfin 8% sur environ 950m pour rejoindre Plume Fine.
- À Plume Fine, on quitte la route goudronnée pour tourner à droite sur la piste en direction du Vallon de la Rocheure. Jusqu’au Mourre de la Bourgeat, globalement cette piste descend légèrement, avec quelques ondulations.
- Au Mourre de la Bourgeat, on reprend la montée, typiquement 6% sur environ 800m, jusqu’au point 2204m.
- Enfin, après une brève descente, la piste continue à monter une pente typique de 3% sur environ 2 km, jusqu’au Chalet de la Rocheure (avec un creux pour le pont de franchissement du torrent).
Le tout pour une distance à VTT de 8.8 km (aller), et un dénivelé cumulé positif d’approximativement 350m (aller+retour). Les 5 premiers km s’effectuent sur route goudronnée, les autres 3,8 km sur une bonne piste large, bien entretenue. A l’aller j’ai mis environ 30 min pour effectuer ce trajet, et environ 50 min au retour.
En théorie, on pourrait poursuivre à vélo jusqu’au Refuge de la Femma dont l’accès est autorisé aux VTT. Cependant, ce n’est plus une piste mais un sentier de randonnée (étroit et plus accidenté), et il faut donc être suffisamment adroit sur un VTT. Pour ceux qui, comme moi, utilisent le VTT seulement comme un vélo normal mais capable de rouler sur autre chose que du bitume, je conseillerais de laisser le vélo au Chalet de la Rocheure. Lors de ma sortie, j’ai garé mon vélo au niveau de l’épingle 200m avant le chalet, accroché au panneau d’avertissement "chiens de protection de troupeau" (très utiles ces panneaux en fait !).
On peut éventuellement se passer du VTT si on n’a pas peur de la distance totale à parcourir (cela ne fait "que" 34 km), ou bien si on fait étape au Refuge de la Femma.
Il y a bien sûr également l’alternative "Navette" : celle-ci part cependant assez tard le matin de Bellecombe, et ne nous dépose qu’à Plume Fine.
Sur le sentier du Col de la Rocheure
À partir du Chalet de la Rocheure, la piste se transforme en sentier, plutôt bon. On commence par une longue partie presque à plat sur à peu près 1,5km. Pas longtemps avant de passer à la "Croix de la Fontaine Gaillarde", le chemin commence enfin à monter (un peu). Environ 700m après la Croix, on arrive au très joli Refuge de la Femma (2352m).
Derrière le refuge, le confortable sentier se poursuit en pente douce dans les alpages en direction du Col de la Rocheure. À l’altitude 2500m, on arrive à la première vraie épingle du sentier juste avant un redressement de la pente. C’est là qu’on va quitter ce chemin, pour emprunter une sente qui se dirige plein Est vers le point 2519m.
Le ruisseau des Léchours
À partir de l’épingle, il faut monter quelques mètres dans l’herbe pour trouver le début de cette sente, qui est visible sur les photos aériennes du Géoportail (attention, il y a plusieurs sentes parallèles dans ce secteur). Cette sente n’est pas toujours bien marquée : par exemple, à mi-chemin du point 2519m, dans un replat, elle se perd un peu, mais reprend un peu plus loin.
Vers le point 2519m, on commence par traverser le ruisseau qui vient du Nord. Puis on revient au confluent pour traverser le ruisseau des Roches Blanches, encadré de raides talus de quelques mètres de haut. On trouvera quelques mètres en amont du confluent une faiblesse dans ce talus permettant d’accéder à l’alpage de la rive gauche. Je note quand même qu’il ne faut pas que le niveau de l’eau soit trop élevé pour passer là où j’ai traversé ; en août c’était ok, mais début juillet c’est peut-être un peu moins facile.
Je n’ai pas testé, mais d’après les photos aériennes, il est possible qu’il y ait un passage un peu plus confortable pour traverser autour du point 2546m : la sente qu’on a quitté au point 2519m semble se poursuivre en rive droite, et des traces évidentes sont visibles sur l’autre rive, juste en aval d’un chaos.
Une fois sur l’alpage, il faut le traverser vers le Sud, en direction du ruisseau des Léchours qui forme une sorte de "delta" caractéristique. On descend le talus d’accès au ruisseau, on remonte en traversant ce delta, puis on effectue une montée en diagonale direction Sud-Ouest jusqu’à la ligne de crête. On pourra trouver par endroits des traces de piétinement de vaches, vagues amorces de sentes parfois un peu spongieuses. Dans cette partie, les pentes herbeuses sont soutenues, mais restent raisonnables.
Arrivé à la large "crête", on la suit direction Sud-Est pendant un bon moment, la pente étant assez modérée. On va remonter ainsi environ 250m de dénivelé, en se rapprochant du ruisseau des Léchours (à proximité du point 2709m), puis en le longeant rive gauche. Autour de 2750m, on effectue la transition dans l’univers minéral et on entre dans "Les Léchours", un vaste plateau caillouteux faiblement pentu et légèrement vallonné.
Vers l’altitude 2830m, on traverse le ruisseau pour rejoindre sa rive droite, et on se dirige alors vers un petit collet situé juste à côté de la bosse 2886m. On y trouvera un cairn (!), mais je ne sais pas s’il indique vraiment l’itinéraire de ce topo.
Final via le dôme 3204m
À partir de ce petit collet de la bosse 2886m, on rentre dans la partie plus exigeante de la rando, où les pentes seront plus fortes et le terrain essentiellement constitué d’éboulis plus ou moins agréables.
Au collet, on est face à un ressaut qu’on va contourner par la gauche. Une fois le ressaut franchi, on a alors enfin une bonne vue générale sur le reste de l’itinéraire : une large arête d’éboulis remonte en se raidissant progressivement jusqu’au sommet du dôme 3204m.
À l’approche du dôme, vers l’altitude 3100m, la pente augmente sérieusement. On peut alors obliquer sur la droite pour rejoindre la ligne de crête qui vient du Col des Léchours. À cet endroit, cette ligne de crête est formée de roches dont la couleur verdâtre et la texture brillante tranchent fortement avec les éboulis traversés jusque-là. Derrière la crête se dévoile l’étonnant Vallon de Méan Martin.
On poursuit notre ascension en remontant au mieux vers le sommet du dôme 3204m, les éboulis sont bien raides sur une vingtaine de mètres, puis la pente s’adoucit au fur et à mesure qu’on s’approche du point culminant.
Vue du sommet du dôme, l’Aiguille de Méan Martin a plutôt fière allure. Il faut descendre une vingtaine de mètres pour rejoindre le col entre le dôme et l’Aiguille. Du col, on effectue une traversée ascendante en diagonale, en direction de l’épaule Sud (à droite) de l’Aiguille. On navigue ainsi un peu au-dessus de la congère persistante présente tout autour du col. Malgré les apparences vu de loin, ce n’est pas trop pentu, et les éboulis sont assez stables.
De l’épaule, il n’y a plus qu’à filer tout droit vers le point culminant de l’Aiguille de Méan Martin, sans rencontrer de difficulté notable. Le sommet est assez spacieux et étiré suivant un axe approximativement orienté Est-Ouest. Il procure un large panorama, et tout spécialement des jolies perspectives sur le vallon de Méan Martin au Sud, sur le secteur de la Pointe de Méan Martin au Nord-Est, et sur le secteur des Pointes du Châtelard au Sud-Ouest.
Option à investiguer : Accès à la Pointe des Léchours par son arête Nord-Est
Vu de cet itinéraire, il semble que l’arête Nord-Est de la Pointe des Léchours soit randonnable (mais raide !) du col des Léchours jusqu’au sommet, avec quand même une petite incertitude sur l’accès (que je n’ai pas pu bien observer) à ce col à partir des pentes sous le dôme 3204m. Je n’ai pas eu le temps de tester car j’avais une autre destination en tête (voir plus bas).
La sortie du 10/08/2021 : Jusqu’à l’Aiguille et au-delà !
Ce jour-là, mon objectif principal était bien sûr de grimper à cette Aiguille de Méan Martin que j’avais déjà observée avec envie de plusieurs endroits. Mais j’avais également en tête le topo de patrice sur la Croix de Dom Jean Maurice, même si je craignais que ce ne soit trop long.
Comme je suis arrivé assez tôt au sommet de l’Aiguille, j’ai décidé de tenter la descente dans ce magnifique vallon suspendu de Méan Martin, particulièrement isolé, avec une ambiance que j’ai ressentie plutôt intimidante, encerclé presque de toutes parts de murailles infranchissables. J’ai finalement réussi à atteindre assez rapidement la Croix, sans rencontrer de difficulté particulière.
Au retour, j’appréhendais un peu la remontée au Col de Méan Martin : il est toujours difficile de re-basculer d’un rythme de descente à un rythme de montée, surtout quand on a déjà pas mal de kilomètres dans les jambes. Mais je n’ai pas vraiment souffert et ce retour au col s’est bien passé.
Tout le secteur du Passage et du Col de Méan Martin est remarquable, avec notamment le Glacier des Roches Blanches et les épais névés qui persistent autour.
Pour redescendre du Col de Méan Martin, je ne suis pas repassé par l’Aiguille (trop long !) et je suis descendu dans la combe, en visant au maximum à gauche afin de rejoindre mon itinéraire d’ascension à proximité du point 2886m.
Au final, j’aurais réalisé un périple d’environ 40 km aller-retour (heureusement en partie à vélo !). Quand je suis arrivé au sommet de la Croix de Dom Jean Maurice, et que j’ai contemplé à mes pieds le village de Bessans que j’avais quitté le matin en voiture pour rejoindre le départ de la rando à Bellecombe, j’ai vraiment pris conscience de la distance parcourue !
C’était donc une sortie mémorable, dans un secteur absolument désert, avec des jolis petits glaciers à proximité, même si je sais bien qu’ils sont incomparablement plus chétifs qu’autrefois.
Auteur : Caillou
Avis et commentaires
Dernières sorties
Retrouvez les récits et photos de randonneurs ayant déjà parcouru cet itinéraire.
Aucune sortie pour le moment. Soyez le premier à en épingler une !