Objectif : le Gr20

May Le 6 octobre à 20h00

Bonjour,

Avec une amie on aimerait faire le gr20 cet été mais nous n’avons jamais fait de randonnée, et nous aimerions savoir si il était possible d’avoir le plus de renseignements possible sur l’entraînement à avoir, quelles pistes pouvons-nous faire avant celui ci, au niveau également de l’équipement ect
Toute les préparation à faire afin d’être prête

Nous savons que ce n’est pas à faire comme première randonnée et c’est pourquoi nous aimerions avoir de l’aide pour les informations ect. Nous sommes très motivé à y arriver et merci pour l’aide apporté.

Réponses

"on fait la guerre comme on s’entraine".
Pour être clair, il faut marcher...avec un sac à dos !
je l’ai fait il y a 20 ans et ç’est un parcours magnifique...quand il n’y a personne.
Ainsi je vous conseil fortement de le faire avant ou après l’ouverture des refuges, cela vous oblige tout de même à porter la tente et la nourriture pour plusieurs jour.
Dans tous les cas sachez que pour 5 à 8hrs de marche pendant 2 semaines, le sac ne doit pas peser plus 15kgs (eau et nourriture comprises).
Pour les randonné d’entrainement je vous vous conseil des marches en moyenne montagne type vercor, aravis, bauges. Si vous êtes loin des montagnes, faite des rando de 15-20kms. Pour ma part j’avais 20 ans et j’étais sportifs donc c’est passé sans entrainement, je ne connais pas votre niveau ?

d’une maniere générale ne vous prenez pas la tete à suivre un programme d’entrainement comme vous en trouverez par millier sur internet à ce sujet.
il s’agit juste de marcher, pas de chrono au fesse, pas de haute montagne ou de technique d’alpinisme, rien que nos corps ne sachent faire depuis des millions d’années... Si vous êter un minimum sportif et determiné (et jeune) il n’y a rien d’insurmontable.
aller y ça vaut le coup 🙂 !

alors je devais être "un génie de la montagne" pour l’avoir fait sans préparation ni expérience...

Je rejoins totalement Alex, fait également il y a 16 ans. 8 jours au lieu de 15 avec tout le matériel de bivouac, et sans forcer... Démystifions ce GR...
Ça réputation de très difficile est à mon sens uniquement de la pub... C’est dur, alors tout le monde veut y aller !!! Qui veut faire Stevenson, trop facile, peut de monde... Voilà comment avec une "certaine communication" on remplit les refuges durant toute la saison !
Sinon sa réputation de difficile pourrait aussi se justifier ainsi : je n’ai jamais fait de randonnée, mais je veux dire que j’ai fait le GR 20. Donc forcément beaucoup de gens (absolument pas sportifs) si collent, mais forcément la randonnée sans entraînement c’est difficile...
On peut également dire qu’il est difficile car la première moitié se déroule sur terrain montagnard, très bien balisé mais pas vraiment de sentier. Donc oui, 800 m de dénivelé sur chaos c’est un peu usant, mais c’est tout simplement de la montagne ! Mais absolument sans danger.
Après durant cette première moitié les étapes sont courtes, 6 heures grand max en y allant tranquillement, ce qui laisse largement le temps de récupérer pour le lendemain ! Et la gare en milieu de GR peut être une échappatoire si on en a ras le bol !
Donc May, comme le dit Alex, ce n’est QUE de la marche, rien de plus. Rien d’insurmontable quand on est jeune, il faut juste être motivé !!
Pas d’entraînement spécifique, juste avoir déjà fait de la randonnée et l’habitude de prendre un peu sur soi quand la fatigue se fait sentir.
Le plus dur à mon avis est de supporter la foule... 😅
Sinon c’est un beau parcours, alors fonce sans te poser de question 👍

Bof nous on avait un sac de 20 kg au départ et c’est passé. La première étape est la plus longue et celle que j’ai trouvée la plus dure. Elle calme bien. Si ça passe alors le reste roule.
Après on a eu de la neige pour passer la Bocca di a Muvrella et c’était fin juin... Bon c’était il y a 25 ans aussi ...
Ha et on passait aussi par les câbles du cirque de la solitude, ça n’est plus le cas visiblement.

Hello,

Fait cet été avec mes deux ados. 16 jours. Retour pour vous sur le GR 20 « Fra li monti ».

1. Ça c’est pas moi qui le dit : "un itinéraire de randonnée en haute montagne considéré comme l’un des plus beaux, mais aussi l’un des plus difficiles d’Europe."

2. Pour le reste, c’est tout perso. Du vécu, du ressenti, du tout "subjectif". Ça pourra peut-être servir.

a. À la différence d’autres randonnées (comme par exemple le TMB équivalent en temps et dénivelé), ce qui fait le caractère exceptionnel du GR 20 c’est la nature du terrain. En estimation ressentie (je peux me tromper), pas loin de 40% du parcours ne se fait pas sur sentiers mais en zones de semi-escalade et on traverse quatre types bien spécifiques de terrains pierreux : les dalles rocheuses, les éboulis, les parois et couloirs escarpés, les chaos.

 Les dalles rocheuses : impressionnantes, abruptes mais sécurisées. On y progresse assez confortablement mais avec beaucoup de vigilance. Le tout est de ne pas glisser.
 Les éboulis ou champs de pierriers : progression difficile et fatigante. Le pied accroche péniblement et glisse : un pas en avant, deux en arrière.
 Les parois et couloirs escarpés : tout verticaux, ce sont des passages de muraille. En descente, on y est souvent sur les fesses ; les pieds et les mains à la recherche de la moindre saillie où s’accrocher.
 Les chaos ou amas de blocs rocheux : c’est le plus éprouvant. On y laisse beaucoup d’énergie : les jambes montent haut, les mains s’agrippent et les bras se tendent durement pour se hisser d’un bloc à l’autre.

b. Forêts aux arbres séculaires, pozzines, ruisseaux et rivières aux piscines naturelles, sommets vertigineux. Nous n’oublierons pas ces moments où nous nous sommes dit que ce que nous découvrions était le plus beau que nous n’ayons jamais vu. Un décor parfois si dépaysant qu’il devient le lieu d’un questionnement, d’une sorte de rêverie sur soi et le monde. Comme un songe éveillé tissé à la fois d’incrédulité et d’admiration, de gravité et de respect.

c. Austérité. Rudesse sauvage. Montagne sévère, quasi inhabitée, et où le poids humain est des plus ténus.

d. Dans ces espaces inatteignables autrement qu’à pied, ce n’est pas fierté que l’on gagne mais humilité. Humilité qui naît tout à la fois de la difficulté et du caractère farouche de l’espace. On s’incline face à une force qui nous dépasse et devant laquelle ne nous prend aucunement l’envie de fanfaronner. Humilité aussi devant la beauté et le « poids du temps », non plus à échelle humaine en dizaines d’années, mais à échelle géologique, en millions d’années. Jamais nous n’avions si puissamment saisi le pourquoi de cet usage qui, depuis les Hébreux de la Bible et les Grecs de l’Olympe, consiste à faire des montagnes le séjour élu des dieux.

e. Ordinairement les sentiers qu’on suit en randonnée sont des voies séculaires qu’empruntèrent avant les randonneurs, les hommes de la montagne, les marchands et leurs mulets, les colporteurs, les contrebandiers. On y emprunte des passages et des cols qui furent lieu d’échange et de migration sur des générations. C’est un peu différent pour le GR 20 : on a l’impression que du nord au sud de l’île on a juste tracé une diagonale qui ignore superbement les chemins les plus frayés et coupe droit à travers les monts quitte à passer par des voies tout à fait improbables... En tout cas des voies certainement pas empruntées par les itinérants et piétons de jadis quelles que fussent par ailleurs leur corporation ou leur fonction. Ainsi, on ne niera pas les moments de doute et d’irritation : « — Non mais, c’est quoi ce GR ! C’est dingue de faire passer les gens par là ! Y en a assez à la fin ! »

De la colère aussi parfois, de l’énervement. De l’appréhension et des larmes.

Espace d’émoi et d’émotion où le moi s’émeut et s’emballe.

f. Avons remarqué grande homogénéité d’âges et de profils : majorité imposante de jeunes gens (la moyenne doit être entre 18 et 30 ans). Le plus souvent de petits groupes, mixtes ou pas. Peu de couples. Très peu de familles avec enfants ; à part nous, une seule rencontrée avec deux enfants 10-12 ans (mais ne faisaient qu’une partie du GR). Qq solitaires qui forment ensuite un binôme. Quasiment pas au-dessus de 50-60 ans.

g. Un profil particulier : des tout jeunes (18-20 ans) dont c’est le premier GR. Mal préparés (chaussures et vêtements peu adaptés, duvet hyper volumineux, surcharge d’équipement, sac amateur trop lourd...). Un peu risque-tout, mais vaillants et tout sympathiques. On a fait deux-trois étapes avec l’un d’eux qui a dû renoncer à sa 6e : douleur genou. La présence de ces jeunes tient sans doute à la notoriété, au prestige de ce GR ainsi qu’à sa dimension défi et challenge.

h. Ça, c’est le plaisir des randonnées d’été en montagne : la rencontre de l’eau, et quelle que soit sa forme pourvu qu’elle soit buvable et fraîche. Une source, un ruisseau, une cascade, un lac... Ce plaisir est singulièrement augmenté lorsque ces oasis ne sont atteignables qu’à pied : la joie de l’eau vive est alors offerte comme une récompense, un prix pour la peine et les efforts consentis. Sur le GR 20, contrairement à ce qu’on pourrait croire d’une île de Méditerranée, l’eau n’est pas absente et sa présence la plus ravissante réside sans doute dans ses bassins naturels où pureté et transparence s’épousent pour procurer les plus délicieuses et vivifiantes des baignades.

i. P’tit « best of » : étapes « chouchoutes » :

Étape 1 : Calenzana 275 m > refuge Ortu di u Piobbu 1520 m : 6:30 / 10.5 km / + 1360 / - 60. Calenzana : on rejoint le haut du village puis sentier muletier anciennement pavé. Paysage somptueux dès la première ascension. Fontaine Ortiventi (bonheur : ça coule généreusement). Superbe jusqu’à Bocca à u Saltu 1250 m. Ortu di u Piobbu (le jardin des peupliers ou de la pluie !). Source fraîche et généreuse.

Étape 3 : Carozzu > refuge Asco-Stagnu : 6:10 / 5.5 km / + 790 / - 638. Première étape vraiment technique avec passages équipés de mains courantes. Dès franchie la passerelle de Spasimata, ça devient résolument monumental et sublime. Nous passons sur d’immenses dalles rocheuses au-dessus d’un ruisseau qu’on voit à peine au fond des gouffres. On se sent si petits et c’est si bon. Un de ces spectacles naturels qui font irrépressiblement songer au divin et à l’absolu.

Étape 10 : Vizzavona > refuge E Capannelle : 5:15 / 14 km / + 890 / - 224. P’tit déj. fameux au café de Vizzavona (le pain !). La plus belle épicerie du GR. Couvert forestier puis magnifique paysage alpestre avec bosquets d’aulnes. La source « l’ochju piattu » : un petit récipient de pierre reçoit une eau fraîche sortie de terre. Avoir construit ça en pleine montagne : geste autant esthétique qu’altruiste. Soir à Capannelle : ablution au ruisseau.

Étape 12 : Prati > refuge d’Usciolu : 5 :45 / 10,5 km / + 697 / - 747. Vue très étendue des deux côtés, la plus remarquable du tour. Côte et mer bien visibles. De ce qu’on a pu en voir en images, des paysages qui font songer à l’Écosse.

Étape 14 : Matalza > refuge Asinau : 4:15 / 10 km / + 650 / - 550. Plateau du Coscione : endroit magnifique : hêtraie, ruisseau, pozzines (zones humides et pelouse).

Étape 15 : Asinau > refuge I Paliri : 7:00 / 15 km / + 440 / - 900. Très belle étape. Au col de Bavella (1218 m), nous sommes les randonneurs fourbus, sac au dos et chaussures poudreuses débarqués inopinément sur la route au milieu des touristes frais et motorisés. Contraste. Ravive le sentiment d’avoir bien mérité tout ce qui a été vu et qui était inatteignable autrement qu’à pied ! Repas en terrasse avec deux camarades de randonnée : l’effort fourni en commun nourrit sympathie et convivialité.

Au plaisir,
Serge

Bravo ! magnifique description Serge !

Hello. Je n’ai jamais fait le GR20 et donc dans ma tête il est dur et réservé a des gens expérimentés (je suis une victime du marketing probablement). Admettons qu’il soit surcoté .... est-il raisonnable de le conseiller pour une 1ere expérience ?

Surtout quand on ne connait rien de la personne qui pose la question

😉@Narcisse

Donc May y va ou pas ? Je vous suis pas là

Juste ... on ne connais pas May et encore moins son amie. Sur quoi vous basez vous pour conseiller May ?

Salut Berlingo, aucune idée si May y va ou pas, et c’est son affaire 😅
Personne ne donne de conseils à May, juste on lui explique qu’il faut arrêter de croire que cet itinéraire est insurmontable...
Notre société moderne a t’elle réellement fini par transformer l’espèce humaine en flan ?? Qu’y a t’il de difficile dans ce GR, ce n’est que de la marche ! May pause une question sur la difficulté, et quelques personnes l’ayant déjà parcouru répondent tout simplement !
180 km, 15 jours... Faut quand même pas dire que 10 km et des brouettes par jour c’est insurmontable... En suivant des balises espacées de 50 m pendant 180 km... Ça en fait un paquet !! Impossible de se perdre, ou alors il faut se poser des questions...
Il n’y a rien de technique sur ce GR, juste la première moitié peut-être éprouvante car le terrain est un peu exigeant, d’où sa réputation de difficile, car en général les GR sont sur bons sentiers. Sauf en Ariège 😅
Arrêtons de croire ou de véhiculer des idées comme quoi la randonnée en montagne serait élitiste ! La haute montagne l’est, mais sûrement pas la randonnée... La nature n’est pas notre ennemi, bien au contraire !
Ça me fait penser aux personnes qui disent qu’il ne faudrait plus monter au Dôme des Écrins ou au Tacul sous prétexte de possibles chûtes de séracs ! Et pourtant ces mêmes personnes font du vélo en ville tout les jours... À mon avis le risque de se faire renverser par une voiture est bien plus important que de se prendre un hypothétique sérac.
Nous sommes nés avec des jambes, marcher est la chose pourquoi nous sommes conçu ! Et le GR 20 ce n’est QUE de la marche !
J’avoue que je trouve triste cette idée comme quoi il faudrait 20 ans de montagne derrière sois pour mériter d’accéder à tel sommet ou randonnée mythique...
Si nos ancêtres nous voyaient empêtré et bedonnant dans notre société moderne ils rigoleraient bien.
Maintenant au final je vais vraiment me permettre de conseiller May, chose que je n’ai pas osez faire sur mon premier poste... Oublies le GR 20, c’est saturé (et je rappelle que je l’ai parcouru en septembre 2007, alors je n’ose pas imaginer en 2024...), vas dans les Pyrénées qui sont au final plus belles que la montagne Corse, et crois moi tu y seras bp mieux accueillis...
Si vraiment tu aimes la Corse, alors oui il faut le faire, mais si c’est pour sa réputation et pouvoir dire que tu l’as fait, oublies...
Voilà exactement ce que je pense au final de ce GR et de ces fausses idées sur la montagne, mais bien en entendu tout ceux-ci n’est QUE MES IDÉES, et je n’oblige personne à aller dans mon sens.
Voilà Berlingo, j’espère avoir répondu à ta question 👍
Bonne soirée à tous, et bon trek May !

Hello. Aucune envie pour ma part de rendre la montagne "élitiste". Juste que pour une 1ere rando ya plus simple (la je pense que tout le monde est ok) et plus court. Ca va pas chercher plus loin

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