Sortie du 7 janvier 2023 par François Lannes L’auvent rocheux de la combe Chave (1700m)

Vendredi 06 janvier :

Je rentre d’une visite à la combe Chave.
Ce fut une visite vraiment très intéressante, dans une ambiance magnifique, une de celles qui laissent des marques en dedans… Un point de nostalgie gonflait légèrement en moi car je sais bien, d’expérience, qu’il m’est rare de retourner aux endroits déjà fréquentés : oui, les balades à faire sont tellement nombreuses dans la liste, et il y a si peu de journées disponibles pour les réaliser, que je préfère toujours aller vers les balades de découverte plutôt que d’arpenter une nouvelle fois des sentiers sans surprise.
Et donc les plaisirs de la combe Chave allaient basculer, forcément, dans la collection des souvenirs…

À la maison, comme d’habitude, il faut vider le sac et ranger les affaires à leur place : ordre et méthode !
Et c’est en faisant cette opération que, justement, le constat s’imposa : les jumelles de poche ne sont pas dans le sac à dos.
Aïe !

Réfléchissant aux gestes faits pendant la balade, il revient à l’esprit que je les ai enlevées de la poche de poitrine où elles logent habituellement pour les mettre dans le sac à dos, sac dont je les ai ressorties plus tard quand j’ai cherché le sécateur afin de nettoyer le sentier du carrefour. D’ailleurs, j’ai bien le souvenir, en faisant cela, de m’être dit : « Pense bien à ranger les jumelles quand tu partiras d’ici ! ».

Sauf que je suis parti sans vérifier au sol s’il ne restait rien d’autre à prendre.
Et bingo !... Les jumelles sont restées là-haut…

Cette déduction n’est pas vraiment certaine. Elle n’est qu’une supposition.
C’est la conclusion la plus probable, mais… ??
Conséquence : demain matin, il faut retourner au Guillard, et monter aux 2 panneaux bois pour fouiller la zone dans l’espoir de retrouver ces jumelles.

Milladioux (gros mot aveyronnais, reçu de mon grand-père), déjà qu’aujourd’hui j’ai fait un aller-retour de ¾ d’heure pour raison de pochette oubliée dans la voiture, demain il me faudra en faire un troisième – d’aller-retour, et de 2 heures celui-là – pour tâcher de récupérer le matériel. Faut-il que je les aime ces jumelles !
Heureusement, cela se fera dans la hêtraie si jolie…

Samedi 07 janvier :

Comme espéré, les jumelles étaient bien à l’endroit en question. Ce fut un grand soulagement de les retrouver car nous faisons route ensemble depuis dix ans maintenant. Et, après un rapide aller-retour à la combe Chave, ce fut la descente à la voiture, stationnée comme hier au hameau du Guillard. La sortie aurait pu s’arrêter là. Mais non.

Peu avant d’arriver au Guillard, il y a un pré qui borde la piste charretière et qui ouvre le panorama sur la gauche. Au premier plan, c’est le village d’Ornon. Et en fond de toile, ce sont les Grandes Rousses qui trônent, toutes blanches en l’occurrence.
Hier, j’avais fait une photo de l’ensemble des deux : Ornon + Grandes Rousses. Sauf qu’une antenne de transmissions s’était glissée au milieu du cadrage, sans que je ne la remarque sur l’instant, mais antenne qui s’était bien vue au déchargement des photos dans l’ordinateur. Mince, cette photo est donc ratée !

Du coup, aujourd’hui, le cliché est recommencé, avec un cadrage amélioré : la leçon a été retenue !
Inspectant plus précisément ce décor, et en particulier l’église d’Ornon, un détail attire l’œil.
En fait, ce détail qui fait plisser les yeux, ce sont de hauts branchages qui se trouvent en avant-plan du clocher : des ramures. Ces ramures semblent particulièrement grandes. Oui, en y regardant de plus près encore - avec les jumelles, tiens donc ! - il y a confirmation : ces ramures sont supérieures à ce que l’on voit d’habitude.

Un rapide détour s’impose, pour aller vérifier de près ce dont il retourne devant cette église.

Sur place, la surprise est belle de découvrir cinq gros arbres sur le parvis de l’église, et notamment l’un d’entre eux qui surpasse nettement ses collègues tellement son allure en impose.

En effet, le tronc de cet arbre est le plus large de tous.
À deux mètres de haut, ce tronc se divise en quatre branches principales, les charpentières, qui montent droit vers le ciel. Plus haut encore, une nouvelle subdivision fait apparaître de nouvelles branches. Et toutes montent droit en un faisceau parallèle, tout à la fois solide et élégant…
Au total, cet arbre arrive à la hauteur du toit de l’église, peut-être même un peu plus.
Vingt mètres ??
Ses voisins ne sont pas en reste d’ailleurs.

Incroyable !
Ces arbres-là sont « remarquables », car ils ont des caractéristiques qui les font sortir du lot. Ils méritent d’être inscrits sur les listes des arbres très particuliers, et reconnus comme tels. Il est évident ici qu’ils sont entretenus, suivis, probablement choyés même. L’absence des feuilles permet de bien voir leurs ramures, ainsi que les tailles dont elles ont bénéficié. La dernière taille est récente, puisque les rejets nouveaux sont tout fins, courts et en bouquets sur les extrémités des branches. Peut-être cette taille n’a-t-elle été faite que l’hiver dernier ??
En tous cas, elle apparaît comme faite par un élagueur spécialiste, et je la trouve splendide !

Une rapide recherche sur internet ne donne que deux informations : ce sont des tilleuls - cela, c’est clair - et ils seraient tricentenaires. Cette information d’âge est toujours sujette à caution, sauf si l’on a un papier qui en atteste, ou une photo…
Et c’est là que je lance un appel à hereme.

Bonjour hereme.
Tu nous as montré tes connaissances en cartes postales anciennes.
Pourrais-tu retrouver une (ou des ??) carte postale montrant ces tilleuls au cours des temps passés ??
Cela attesterait d’une date ; et peut-être d’un âge.

Sur un livre présentant les arbres remarquables de l’Isère, et paru mi-2022, ces tilleuls ne figurent pas… Ils sont passés au travers du tamis.

Finalement, compte tenu de tout ce qui vient de se passer, cette matinée s’est déroulée sous les meilleurs auspices.
1 : les jumelles ont été retrouvées.
2 : des tilleuls remarquables ont été vus.
Belle journée donc !